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Au même titre que la volaille, le bocage ou le costume traditionnel, les cheminées sarrasines incarnent l'identité de la Bresse et marquent ce territoire. Depuis plus de deux siècles, elles passionnent historiens et folkloristes, architectes et érudits. Par leurs formes singulières, leur système de chauffage à foyer central, leur origine controversée et leur qualificatif de «sarrasines», les cheminées ouvragées des fermes bressanes sont des figures incontournables du bâti traditionnel.
L'élément le plus emblématique de cette construction, visible de loin dans le paysage, est la partie extérieure du système de chauffage : la mitre. Cet étrange petit clocheton, prenant des formes variées selon les secteurs, est fréquemment surmonté d'une croix en fer forgé.
Afin de mieux connaître ce patrimoine, une campagne de datation par dendrochronologie a été financée par le Département de l'Ain. Le bois ayant permis la datation provient le plus souvent d'une poutre-maîtresse soutenant la structure de la hotte pyramidale dans la pièce principale de l'habitation. En complément, une étude a été menée sur le bâti afin de s'assurer que les bois datés étaient bien d'origine et non des poutres de réemploi.
Cette galerie d'images présente une sélection de 14 mitres de cheminées sarrasines classées par ordre chronologique de leur construction, de 1416 à 1784. Cette liste n'est pas exhaustive puisqu'il subsiste actuellement 31 cheminées à mitres ouvragées dans l'Ain et 3 en Saône-et-Loire (à Romenay).
Dendrochronologie (de dendron : arbre et chronos : temps) : méthode de datation utilisée par les archéologues s'appuyant sur l'étude et le comptage des anneaux de croissance de l'arbre (cernes). Cette technique scientifique réalisée en laboratoire sur des échantillons prélevés dans les bâtiments permet d'obtenir à l'année près (voire la saison près) la date d'abattage des arbres utilisés dans la construction.
