Bresse
La Bresse est un pays de plateaux vallonnés, peu accidentés, d’altitude comprise entre 200 et 300 mètres. Un trait morphologique majeur est constitué par les larges vallées à fond plat de la Reyssouze et de la Veyle.
Géologie et géomorphologie
La Bresse se niche sur un fossé d’effondrement, une fracture de l’écorce terrestre produite par des mouvements d’écartement. Ce creux a été rempli par des dépôts provenant de l’érosion des reliefs environnant.
Les rivières de la Reyssouze et de la Veyle prennent naissance, au sud, sur le plateau morainique de la Dombes. Sur un substrat de marnes tertiaires et de loess (dépourvu de moraine glaciaire à la différence de la Dombes, mais néanmoins souvent imperméable), la Bresse forme une vaste zone agricole qui conserve encore une diversité intéressante de milieux naturels, liée à la polyculture et à la persistance d’un maillage bocager significatif.
Aperçu de l'histoire géologique de la Bresse, de la Dombes et du Bas Dauphiné, novembre 1993 (France, 1993). © ANDRA / BRGM
Biodiversité et enjeux
Des secteurs comme la vallée de la Reyssouze ont conservé en grande partie des prairies et des boisements humides, où l’on retrouve des éléments du cortège floristique (Fritillaire pintade, Gratiole officinale…) et faunistique (Râle des Genêts, Courlis cendré, Vanneau huppé, ardéidés…) emblématique du Val de Saône.
Les grandes rivières et les nombreux ruisseaux de petite taille forment un réseau dense accompagné d’un linéaire boisé (ripisylve), qui structure le paysage, avec une mosaïque complexe et riche lorsque les prairies naturelles sont encore présentes.
Quelques grands étangs ceinturés de boisements concentrent la faune et la flore aquatique : oiseaux d’eau en période de reproduction et en hivernage. Les principaux enjeux écologiques de la Bresse se concentrent dans les habitats naturels humides et dans le bocage : haies, prairies naturelles, ripisylves et mares. S’agissant des amphibiens, le bassin de Reyssouze héberge une forte population de Triton crêté au sein d’un réseau dense de mares bocagères.
Amphibien en limite d’aire de répartition, le Triton ponctué est donné dans le bocage bressan. Le cortège de libellules est intéressant avec des espèces rares comme la Leucorrhine à gros thorax, la Cordulie à deux taches, l’Agrion de mercure ou la Cordulie à corps fin.
Les enjeux naturalistes sont liés à la présence d’un bocage préservé avec la présence de mares formant un réseau fonctionnel pour de nombreuses espèces, notamment le Triton crêté. Ce territoire reste également en partie méconnu en termes naturalistes, par manque de prospections.
Menaces et politiques de développement
L’agriculture bressane, basé sur la polyculture – élevage avec des ateliers hors sol, a souffert de la crise du lait et des crises cycliques de l’élevage porcin. A l’échelle d’une exploitation une question d’équilibre se pose toujours entre l’intérêt des haies (abri pour le bétail, épuration …) et leurs inconvénients (limite à la mécanisation des parcelles, entretien…).
La Bresse est un territoire en mouvements. La géomorphologie a été propice au développement et notamment à l’étalement urbain aux sortirs des communes. La Bresse a vu une augmentation spectaculaire de l’urbanisation ces dernières années, notamment aux abords de Bourg-en-Bresse. Les choix de développement et notamment l’adaptation des réseaux de communication à l’augmentation de la population, ont impliqué une réelle mutation des paysages du quotidien. Les échanges de terres et la réorganisation foncière impliqués par la construction de nouvelles infrastructures ont accentué la destruction de la trame bocagère.
Les politiques de développement ont eu un impact significatif sur les paysages bressans.
Le Département au titre des Espaces Naturels Sensibles, soutient l'effort de maintien du bocage bressan et d'une agriculture extensive liée à l’élevage de volailles.