Bugey-Valromey

Le territoire bugiste, prolongement du Jura, peut être caractérisé par plusieurs grandes entités paysagères emblématiques. Le plateau d’Hauteville et le Pays du Valromey sont les parties les plus au nord. Les paysages bugistes font l’objet d’un attachement, d’une identification sociale et représentative précise qui façonnent et construisent aussi l’image du territoire.

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Contrefort de la vallée de l'Albarine, du haut de la Charabotte, Hauteville Lompnes

Géologie et géomorphologie

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Coupe Ouest-Est à travers le centre du Bugey

Le massif du Bugey est le prolongement du Jura. Il est composé d’un plateau où s’enchaînent cluses, vaux et crêts au gré des plissements du sous-sol karstique. Ce territoire est dominé par le Grand Colombier à 1 534 m.

Le massif du Jura, auquel appartient le Bugey, est une conséquence du soulèvement des Alpes. Sans faire directement partie du massif des Alpes, le plissement du jura fait écho au soulèvement des Alpes et forme un bourlet frontal.

Étangs, marais et tourbières occupent les fonds plats, comme sur les combes de Brénod et de Hauteville-Lompnes. Les rivières ont façonné les paysages en creusant de profondes vallées comme celle de l’Albarine et du Séran, formant de grandes barres rocheuses et des chutes vertigineuses.

Le Valromey constitue une micro-région bien individualisée au sein du Bugey, par sa topographie tout d’abord (celle d’un ample synclinal évasé entre deux chaînons du Jura méridional), par son orientation ensuite, largement ouverte aux influences méridionales. Il constitue un ensemble naturel original marqué par un paysage rural très bocager et encore diversifié, cloisonné par un réseau de zones rocheuses et de pelouses sèches encore cohérent.


Biodiversité et enjeux

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Extrait du SDENS

Les milieux prairiaux et les grands massifs boisés accueillent de nombreuses espèces liées à ces habitats : des espèces de rapaces nocturnes typiquement montagnardes sont présentes comme le Chevêchette d’Europe ou la Chouette de Tengmalm.

Les prairies hébergent des oiseaux comme le Tarier des prés et la Pie-grièche écorcheur. Les très nombreuses zones humides plus ou moins grandes accueillent des espèces rares et protégées comme l’Iris de Sibérie et le Glaïeul des marais pour la flore ou la Leucorrhine à front blanc pour les libellules. Les falaises, habitats des espèces rupestres comme le Grand-Duc d’Europe, le Circaète Jean-le-Blanc et le Faucon pèlerin sont protégés (par classement en APPB).

Lorsque la qualité des eaux et le faciès d’écoulement le permettent, le Sonneur à ventre jaune et l’Ecrevisse à pieds blancs sont discrètement présents. Des lacs naturels sont profondément encaissés dans les vallées, comme ceux de Sylans et de Nantua. Ces espaces hébergent une flore et une faune particulière. Le Lynx d’Europe et le Sabot de Vénus sont deux espèces phare des milieux forestiers du Bugey. Les nombreuses grottes et mines abandonnées hébergent un important cortège de chauves-souris.

Les enjeux sont situés sur deux grands types de milieux : les zones humides et les milieux agricoles ouverts.


Menaces et politiques de développement

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L'hermine

Si l’élevage y est encore présent, le contexte est le même que celui de tous les espaces de piémont, et la déprise est visible. Le couvert forestier s’est fortement développé ces dernières décennies, avec notamment un fort enrésinement. Le plateau du Retord et le Grand Colombier sont ainsi marqués aujourd’hui par la déprise agricole.

Les reliefs accidentés qui ont vu leur exploitation abandonnée sont colonisés par les landes de buis au détriment des pelouses sèches abritant le papillon Apollon, espèce protégée.

Les mutations et la déprise agricole, par la fermeture des milieux ouverts, sont menaçant pour l'identité des paysages bugistes, et le tourisme nature associé.

Le développement de politiques agricoles de terroir (AOC, Labels) permet de proposer une agriculture qualitative et reconnue liée aux productions de montagne (AOC Comté, AOC Vins du Bugey) et des productions attachées au territoire (filière bois).

Les politiques de développement s'empare de ces problématiques afin que ces paysages ancestraux soit partie prenante du « patrimoine » commun.