Château fort de Trévoux

Le château de Trévoux, caractéristique des châteaux forts du 14e siècle, se distingue par l’esthétique de sa tour. De forme octogonale, sa bichromie de pierres blanches et de pierres dorées s'inspire du décor des fortifications de Constantinople que les seigneurs ont vu en croisades.

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L'enceinte de la ville médiévale

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La porte de Villars à Trévoux

En pierre et en brique, elle forme un triangle dont les pointes sont figurées par le donjon, et dans la ville basse, la tour Alincola (Saint Nicolas) et la Tournache. Quatres portes étaient aménagées dans l'enceinte urbaine : la porte de Lyon, à l'est ; la porte de Saint-Bernard, à l'ouest ; la porte de la Saône, face à l'actuelle passerelle ; et la porte de Villars au nord-est, seule porte ayant subsité de nos jours.

La ville-vieille de Trévoux s’est développée parallèlement à la Saône, centrée au Moyen Age autour de la maison des sires de Villars, puis s’est déplacée au 17e siècle vers la porte de Lyon à l’est, tout en semant des bâtiments officiels le long de la rue du gouvernement. La morphologie de la ville se caractérise alors par ses rues étroites, son parcellaire en lanière avec des maisons traversantes à élévations de différents niveaux sur chaque rue. Les escaliers à vis et leurs tourelles qui surplombent les toits. 

Les enceintes vont persister pendant toute l’époque moderne, faisant l’objet régulier de réparations, les dernières importantes datant de 1667. L'extrémité orientale de la muraille sud est remplacée au 17e siècle par une escarpe talutée en pierre, avec redents à échaugettes. Mais la ville à l’intérieur des murs n’est plus en mesure d’accueillir de nouvelles constructions. Le tracé des enceintes est aujourd’hui facile à retrouver dans sa partie haute en carrons comprenant peu d’habitations mais beaucoup plus difficile à retracer dans sa partie basse en pierres imbriquée dans les constructions qui s’y sont adossées.


Un château militaire

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Tour octogonale du château

Le château est édifié vers 1300 par les sires de Thoire et Villars sur la bordure du plateau de Dombes. Il s’agit de surveiller le port et de prélever le péage, taxe prélevée au profit du seigneur sur toute marchandise ou personne passant sur la Saône.

La vocation militaire du château est affirmée par le donjon monumental destiné à impressionner l’ennemi. Sa construction en pierre de taille, ses murs hauts et très épais, ses chemins de ronde et une seule porte d’accès à l’étage le rendent difficile d’accès. Ses dimensions en font un des plus importants donjon de la région. Dès le milieu du 14e siècle, le système défensif est renforcé par deux nouvelles tours.

La tour maitresse octogonale, qui mesure aujourd’hui 16 mètres, a été amputée de deux étages à la Révolution. L’unique accès au donjon est une porte à l’étage, qui à l’origine était une fenêtre. La bichromie est rendue par l'utilisation de pierres jaunes de Couzon-au-Mont d’Or et de pierres blanches de Lucenay. Haute à l’origine de 28 mètres, elle était le symbole de la puissance des seigneurs de Trévoux.


Un centre politique et une demeure résidentielle

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Intérieur d'une tour à Trevoux

Le château de Trévoux est le lieu du pouvoir de la châtellenie, centre administratif et relais de l’autorité seigneuriale. Par sa tour forteresse, il affirme son existence en marge de l’Empire, face au royaume de France qui s'étend juste de l’autre côté de la Saône. Il démontre la puissance des seigneurs ayant participé aux croisades.

Demeure du seigneur de Trévoux, il servait aussi de lieu de vie aux officiers chargés d’administrer le territoire. Quelques traces subsistent de sa fonction résidentielle. Un escalier intérieur desservait les étages, dotés d’une cheminée et de fenêtres. Un corps de logis spacieux et une petite tour servant de latrines attestent d’un certain confort.

Aujourd’hui, le château appartient au Département de l’Ain. Il a été classé Monument Historique  en 1913 et est régulièrement ouvert à la visite.


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Plan et itinéraire

Les mots à comprendre

Escarpe : paroi d’un fossé du côté de la place.

Redents à échaugette : un mur construit en redents est un mur qui présente des décrochements épousant le profil d'un terrain en pente. Des guérites placées en encorbellement sur la construction fortifiée permettent de surveiller les abords.

Thoire-Villars : puissante famille de Dombes entre le 11e et le 14e siècle. Elle s'est formée par  l'union vers 1187 d'Agnès de Villars, fille unique d'Etienne II de Villars, avec Etienne de Thoire, fils d'Humbert II de Thoire. Aux terres dombistes des Villars qui comprenaient  les seigneuries de Villars, du Châtelard, d'Ambérieux-en-Dombes et de Trévoux s'associent les terres du Bugey, entre autres Cerdon, Montréal, Arbent, Matafelon, Beauregard, Belvoir.

 

A lire sur le sujet

Châteaux médiévaux en Rhône-Alpes, Cahiers René de Lucinge - Art et Archéologie en Rhône-Alpes, 1990. Edités par l’association des Amis du Château des Allymes

Ouvrage en consultation au
Centre de documentation - Service Patrimoine culturel