Châteaux de l'industrie à Jujurieux

L’implantation de l’usine-pensionnat des Soieries Bonnet à Jujurieux a favorisé la construction de «châteaux de l’industrie» dans le village au cours du 19e siècle. Grosses demeures entourées de parcs paysagers, elles ont été édifiées pour des dirigeants de la maison Bonnet et des notables, affichant des signes extérieurs de richesse et d’attachement au village. Elles constituent aujourd’hui un patrimoine remarquable et surprenant par son abondance et sa qualité architecturale sur la commune de Jujurieux, qui compte également nombre de maisons fortes et châteaux de l’époque médiévale. 

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Château de Montaillet

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Le premier en date des châteaux de l’industrie, a été inauguré en 1850, par Gasparine et Jean Joseph Cottin, fille aînée et gendre de Claude-Joseph Bonnet, sous la forme d'une maison rectangulaire entourée d'annexes, dont une orangerie. Cet ensemble est l’œuvre de l’architecte lyonnais Desjardins. Il a été augmenté au début du 20e siècle par un important pavillon agrémenté d'une terrasse couverte dont les colonnes sont disposées en demi-cercle. Le paysagiste renommé Luiset, d’Ecully est l’auteur du dessin du parc.


Château de Sénèche

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Le château de Sénèche, inauguré en septembre 1897, est édifié par l’architecte lyonnais Mallaval pour Cyrille Cottin, petit-fils de Claude-Joseph Bonnet. En contrebas du château se trouve une ferme assez pittoresque qui l'a précédé de peu.
Le parc a également été dessiné par Luiset. Une longue allée de peupliers conduit à la propriété, qui comprend aussi une pièce d’eau ombragée. La terrasse du château offre un panorama sur Jujurieux et ses collines environnantes.


Château du Spey

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Ce château tire son nom d'une ancienne ferme qui existe encore. Inauguré en 1867, il se présente sous la forme d'un grand chalet suisse élevé, pour Eugène et Adèle Duchamp, gendre et fille cadette de Claude-Joseph Bonnet, par l'architecte Louis-Frédéric Benoit. Enrichi par la suite de tourelles, il a été amputé peu à peu de ses balcons qui lui conféraient son caractère d'origine, en raison des mesures imposées par le caractère mouvant du sous sol morainique. Il possède une grande salle à manger présentant un très bel ensemble de papiers peints de la manufacture Zuber, de Rixheim (L’orage, Le berger, La vigie de Koat-Ven et Les côtes de Gênes, publiés en 1861-1862). La terrasse du château offre un point de vue intéressant sur Jujurieux et l’usine des Soieries Bonnet. Le parc a été dessiné et planté sous le Second Empire par le paysagiste Luiset. Sur les hauteurs du parc se trouve un pavillon plus ancien au toit galbé, qui date de la fin du 18e siècle ou du début du 19e siècle. 


Villa des Guérets

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La villa des guérets est une imposante construction édifiée pour Jean-Marie Pointet (1844-1919), employé devenu associé des Petits-fils de C.J. Bonnet et Cie, marié à Claire Bonnet, petite-fille de Claude-Joseph Bonnet. Les plans ont été établis en 1899 par l’architecte lyonnais Mortamet. Le château offre une belle vue sur Jujurieux et sur la plaine de la rivière d’Ain.


Villa Beauregard

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Villa Beauregard

Cette demeure entourée d’un parc a été édifiée pour Edouard Philipon , dont le père, Jules Philipon, était fabricant de soieries à Lyon et associé de Jules Bonnet. La construction, datant de 1902, est due à l’architecte Abel Rochet. A sa mort, son fils, Edouard Philipon, avocat à Vienne dans l’Isère et maire adjoint de cette ville, lui succède dans cette propriété.


Le Val Rose

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Félix Alliod, ancien négociant en fourrures, fait construire à la fin du 19e siècle cette maison bourgeoise, dont il fait aménager le parc. La demeure est vendue en 1922 à Georges Dupont, ingénieur, créateur d’un tissage de soieries de 2000 ouvriers à Patterson, près de New-York. De retour des Etats-Unis, lors de la crise de 1929 et établi à Nice, le nouveau propriétaire qu’on appelait « les Américains », imprime sa marque à l’édifice existant : ajout d’une tour, d’une véranda. Il lui donne également son nom actuel, inscrit sur le portail. 


Château des Evettes

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Plus proche du cœur du village, le château aujourd’hui dénommé « des Evettes », a été bâti en 1860, au pré Savoy, pour Jules Bonnet, fabricant de soieries à Lyon, neveu de Claude-Joseph Bonnet, dépourvu de manufacture. Il est conçu par Louis Frédéric Benoît (1831-1899), fils de l’architecte qui a construit l’église de Jujurieux. Son architecture est particulièrement élaborée. De style néo renaissance, ses fenêtres et tourelles ne sont pas sans rappeler le château d'Azay-le-Rideau. A une époque récente, il est devenu un centre de colonie de vacances.


Château de Valence

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Faisant presque face au précédent, de l’autre côté de la rue, le château dit de Valence pourrait être la survivance d’une maison forte, comme le suggère l’épaisseur de certains murs intérieurs. Le décor de façade en a été complètement repensé au début du 20e siècle par une famille d’industriels de la Schappe de Tenay, les Quinson. Il devint, au cours de la seconde moitié du 20e siècle, la maison d’enfants dite du Pradillou. Le parc du château de Valence est maintenant parc municipal.


Château de Cossieux

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Dans le hameau de Cossieux à Jujurieux, Victor Bonnet (1815-1893), fils ainé de Claude-Joseph Bonnet, a acheté agrandie vers 1880 une demeure de sa grand-mère Gasparine Framinet. Ce pavillon, qui possède un bel escalier en pierres de taille, possède une véranda monumentale en métal.


Château de Chenavel

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Datant de l’époque médiévale, vendu en 1822 par la famille de Champollon au marquis Costa de Beauregard, puis revendu par celui-ci en 1833 à Alfred Vincent de Lormet, le château perd alors son aspect féodal par la suppression de l'aile du levant, des restes du pont-levis et le nivellement des fossés.  M. Vincent de Lormet démembre ensuite le domaine qui comprenait plus de 80 hectares. Le château, ainsi que 4 hectares sont acquis en 1844 par le manufacturier Claude-Joseph Bonnet, qui y établit un atelier de tissage et en fait surtout la maison de repos de ses ouvrières pensionnaires de l'usine de Jujurieux. Cette destination sociale persiste jusqu'au début du 20e siècle, où des cartes postales le présentent comme lieu de séjour au grand air de l’organisation « Travail de la Femme et de la Jeune Fille » dont le siège est à Lyon. Une autre partie du domaine est vendue en 1848 par M. Vincent de Lormet à Joseph Cottin, directeur de la manufacture de Jujurieux.