Les feuillets matricules, établis pour chaque homme lors de la conscription, constituent une source primordiale sur les combattants de la Première Guerre mondiale. Pendant cette période, les hommes étaient convoqués puis enregistrés soit à Bourg soit à Belley. Les fiches de chaque soldat de l'Ain retracent l'ensemble de leur parcours militaire.

Des informations personnelles et militaires

Les registres matricules contiennent l'état civil, le signalement physique et le niveau d'instruction du soldat. Les résidences successives peuvent être mentionnées. Le parcours militaire est retracé avec les affectations de régiments, les grades, les éventuelles périodes d'exercice, jusqu'à l'incorporation dans la réserve de l'armée active. Les mentions judiciaires et médicales, s'il y a lieu, sont indiquées, ainsi que les décorations, les blessures et la mort. Ces documents sont d'une grande utilité pour des recherches généalogiques ou biographiques.

Suite à l'appel à collecte lancé par le Département en 2008 et 2009, des milliers d'écrits de soldats de l'Ain ont été numérisés et mis en ligne sur le site des Archives de l'Ain. Ces lettres, cartes postales et carnets de poilus témoignent de la réalité quotidienne des soldats de la Grande Guerre.

Cette collection virtuelle, qui regroupe à la fois des documents conservés aux Archives départementales de l'Ain et d'autres conservés dans les familles, est enrichie chaque année par de nouvelles numérisations.

La correspondance et les carnets des soldats

Les écrits des soldats proviennent de soldats de tous horizons, de grades, d'armes et de régiments variés et de niveaux d'instruction différents. La correspondance était le moyen privilégié de rester en contact avec la famille ou les amis, de donner et de prendre des nouvelles, et parfois même de gérer la ferme à distance. Ils permettent de suivre la vie au front , mais aussi la vie quotidienne des familles ou amis restés dans l'Ain.

Dans les courriers à leur famille, les soldats abordent moins la dureté du quotidien mais parlent plus volontiers des bons moments et de la nourriture. C'est dans les courriers à leurs amis et leurs frères d'arme, rarement conservés, et dans les carnets que les poilus se livrent et parlent plus librement de la réalité quotidienne et de la violence.

Les journaux constituent, à l'époque de la Grande Guerre, le principal moyen d'information pour les soldats et les familles ; aujourd'hui c'est une source indispensable à toute personne étudiant la Première Guerre mondiale. Les renseignements sont de natures diverses et permettent de mieux connaître la vie quotidienne des soldats : des nouvelles du front jusqu'aux publicités pour les stylos ou les sacs de couchage…

Les journaux et périodiques locaux

Le début du 20e siècle constitue l'âge d'or de la presse. De très nombreux titres de presse sont créés et diffusés dans tout le département.

Plusieurs publications de l'Ain concernant la période de la Première Guerre mondiale ont été numérisées et sont consultables en ligne : Le Courrier de l'Ain (1821-1944), Le Carillon (1912-1914) et L'Abeille du Bugey et du Pays de Gex (1853-1944).

D'autres titres, comme Le Journal de l'Ain, les bulletins paroissiaux et toutes sortes de revues locales, sont consultables en salle de lecture ; on peut consulter en ligne le catalogue.

Les sources sur la Première Guerre mondiale existant dans les archives communales sont riches mais inégalement réparties. Leur nombre et leur intérêt est fonction de la taille de la commune ainsi que du soin qui a été apporté ou non à leur conversation. Ces archives communales peuvent être consultées soit en mairie soit aux Archives départementales quand elles y ont été déposées. Toutes ne sont pas classées, ni inventoriées. Les inventaires, quand ils existent, sont disponibles dans les mairies ou, pour les fonds déposés, sur le site internet des Archives départementales et en salle de lecture.

Les affaires militaires

Les affaires militaires sont classées dans la série H du cadre de classement des archives communales puis dans différentes sous-séries qui concernent le recrutement, les bâtiments et camps militaires, les réquisitions... On peut y trouver, notamment, des documents sur les engagements volontaires, les réquisitions, les prisonniers de guerre, les morts pour la France, les associations d'anciens combattants ou les pupilles de la Nation...

Les sources complémentaires

D'autres séries des archives communales contiennent également des informations sur les poilus et la Première Guerre mondiale : les registres de délibération et de correspondance (série D), les mariages et décès de militaires (série E), les enquêtes agricoles, subsistances, foires et marchés, ravitaillements (série F), les deuils publics et commémorations (série I), les distinctions honorifiques (série K), les monuments aux morts (série M). L'assistance et la prévoyance (série Q) concerne les allocations aux militaires ou à leurs familles, les soins médicaux aux réformés et aux mutilés de guerre et les pensions militaires. Des papiers privés de soldats peuvent se trouver en série S.

Les archives départementales sont classées par séries thématiques. Il est donc possible de trouver des documents sur la Première Guerre mondiale dans presque toutes les séries. Voici quelques exemples des principaux fonds à consulter.

Les archives militaires (série R)

Les dossiers relatifs à la conscription sont les premiers à consulter pour des recherches biographiques. Les organismes en temps de guerre rassemblent, par exemple, les documents du comité de secours aux prisonniers de guerre mais aussi du sous-comité d'action économique, très intéressant pour étudier la question des approvisionnements et la vie à l'arrière. On peut aussi y trouver les dossiers des anciens combattants.

Les archives judiciaires (série U)

Les fonds judiciaires contiennent des informations importantes sur la Première Guerre mondiale : les jugements de déclaration de décès de militaires, les jugements d’adoption des pupilles de la Nation, les allocations aux familles de militaires décédés, les archives du tribunal des pensions militaires, les dossiers de séquestre des biens des entreprises ennemies.

Les archives privées (série J)

De nombreux fonds privés apportent des éléments inédits sur l'histoire de la Grande Guerre. En dehors des écrits de poilus, certains fonds conservent d'autres documents sur le parcours des soldats ou sur leurs familles. Citons comme exemples le fonds Mazoyer (239 J) ou Tachon dans le fonds Paul Dubreuil (99 J).