Grand Tétras et Gélinotte des bois

Oiseaux rarement observés et très discrets, le Grand Tétras et la Gélinotte des bois sont des espèces emblématiques du massif du Jura et du Haut-Bugey. De la famille des tétraonidés, elles bénéficient de mesures de conservation spéciales pour leurs habitats afin de garantir leur reproduction et leur survie.

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Grand Tétras et Gélinotte dans l'Ain : le film


Le Grand Tétras

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Grand Tétras femelle

Le Grand Tétras est le plus gros galliforme sauvage européen, au dimorphisme sexuel très important. Le mâle est globalement noir et brun sombre, et près de deux fois plus gros que les femelles, qui sont quant à elles de couleur brun roux. Les adultes se nourrissent essentiellement de végétaux, qui varient au fil des saisons : aiguilles de conifères en hiver, bourgeons et pousses au printemps et fleurs et fruits (myrtilles, framboises, sorbiers...) en été et automne.


Au printemps, les parades se déroulent en divers lieux (tourbière, clairière, lisière supérieure de la forêt), toujours situés au centre des meilleurs secteurs d’hivernage des coqs et de nidification des poules. Plusieurs mâles se retrouvent dans ces zones dégagées appelées places de chants. De 2 à 30 mâles peuvent ainsi se trouver réunis sur des sites plus ou moins grands. Les femelles visitent les places de chant uniquement pour s’accoupler.


L’habitat du Grand Tétras est relativement diversifié. Dans le massif du Jura, les grands Tétras fréquentent les prés-bois d’épicéa, les forêts sur lapiaz et les boisements subalpins. Ses exigences écologiques sont relativement pointues (besoin d’un habitat non morcelé, de zones de reproduction, d’hivernage, etc.), de même que sa sensibilité au dérangement est forte (tourisme hivernal, fréquentation des places de chant, exploitation forestière).


La France n’accueille plus que 4000 à 5500 individus adultes, dont plus de  3 500 dans les seuls Pyrénées. La population jurassienne, deuxième de France, compte environ 350 individus sur le massif dont une centaine dans l’Ain, principalement concentrée sur la Haute-Chaine du Jura.
D'une façon générale, on constate qu'après une chute constante des effectifs, du début des années 90 jusqu'à 2003/2004, ceux-ci repartent à la hausse. On note l'arrivée générale de nouveaux oiseaux sur les places de chant, sans doute grâce aux bonnes reproductions des années caniculaires. Malgré l'augmentation des coqs chanteurs sur l'ensemble du massif jurassien, on n'observe cependant pas de recolonisation des secteurs en périphérie ou l'espèce a disparue dans les années 80/90.


La Gélinotte des Bois

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Gélinotte des Bois

Le Gélinotte des bois est une petite espèce de gallinacée de montagne. Le mâle est coloré, avec le cou noir et mesure environ 37 cm de long. La femelle, moins vive, atteint les 34 cm. Ils pèsent entre 350 et 500 g.
La Gélinotte des bois est une espèce sédentaire et très territoriale. Elle est capable de satisfaire tous ses besoins vitaux sur un domaine annuel de 10 à 40 ha.

C'est un oiseau discret, difficile à observer, vivant à couvert dans l'étage inférieur des bois et des taillis, fréquentant également les lisières, les sentiers et les abords des chemins forestiers.Elle vit au sein de forêts très hétérogènes, en mosaïques et avec de vieux peuplements. La Gélinotte occupe ainsi une grande diversité d'habitats forestiers entre 200 m et 1 800 m d'altitude.

Ces oiseaux consomment des insectes, des mollusques, des bourgeons, fruits et graines diverses.

La ponte a lieu entre mai et juin. La femelle établi son nid dans un creux gratté dans le sol, à l’abri d’un buisson ou sous une touffe de fougères. La ponte a lieu entre mai et juin et comprend 8 à 10 œufs qui seront couvés 25 jours.

Dans le département de l’Ain, la Gélinotte est considérée comme chassable bien que son plan de chasse soit fixé à 0 depuis plusieurs années.


Le Plan Départemental d'actions en faveur des tétraonidées de l'Ain

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Le plan Tétras-Gélinotte 2014-2017

Le Grand Tétras et la Gélinotte des Bois sont deux espèces emblématiques de la partie montagneuse du département de l’Ain. Elles ont également un rôle « parapluie » : pour préserver ces espèces la restauration et la protection de leur habitat est essentielle, ce qui par voie de conséquence améliorera l'habitat d'un grand nombre d'autres espèces qui le partage.

Conscient de la nécessité de préserver ces oiseaux, le Département a voté le 23 juin 2014, un plan départemental d’actions en faveur du Grand Tétras et de la Gélinotte pour la période 2014-2017. Ce plan est composé de 22 actions de préservation : l’amélioration des connaissances, la cartographie, la gestion et la restauration des habitats favorables, la préservation de zones de quiétude, la formation des professionnels du bois et du tourisme et la sensibilisation des différents usagers du territoire.

Il a été conçu avec l’ensemble des partenaires du territoire : le groupe Tétras Jura, le Parc naturel régional du Haut-Jura, la Réserve naturelle nationale de la Haute-Chaîne, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, l’Observatoire des galliformes de montagne, l’Office national des forêts, le Centre régional de la propriété forestière, la fédération de chasse, la Ligue pour la Protection des Oiseaux de l'Ain et Monts Jura.



Les mots à comprendre

Galliformes

Les Galliformes sont un ordre d'oiseaux contenant entre autres les dindes, les poules, les pintades, les cailles et les faisans.

Parade

On appelle parade, ou parade nuptiale, l'ensemble des comportements ritualisés précédant la formation du couple chez les oiseaux.

Espèce parapluie

Une espèce parapluie est, en écologie une espèce dont l'étendue du territoire ou de la niche écologique permet la protection d'un grand nombre d'autres espèces si celle-ci est protégée.

 

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