Plus petit cervidé d’Europe, le Chevreuil ne dépasse pas 80 cm au garrot pour 20 à 25 kg. La femelle, appelée chevrette (souvent dénommée « biche » par abus de langage), est toujours 2 ou 3 kg plus légère que le mâle que l’on nomme le brocard. Seul ce dernier porte des bois qu’il perd à l’automne. Le chevreuil recherche une alimentation diversifiée, telle que des rameaux et feuilles de végétaux forestiers, des baies ou encore des plantes herbacées, notamment au printemps. Il ingurgite environ 3 kg de nourriture par jour.

Le rut a lieu à la fin de l’été : le mâle s’accouplera avec plusieurs femelles, qui mettront bas entre mai et juin. La portée sera généralement de deux faons, qui pèseront environ 1,5 kg à la naissance. Ils resteront ensuite immobiles, cachés dans la végétation à quelques dizaines de mètres de leur mère, pour ne pas attirer l’attention sur eux. Il est alors absolument nécessaire de ne pas toucher un jeune faon lorsqu’on tombe sur lui et de passer son chemin : il n’est pas abandonné et l’on ne risque pas contre de compromettre ses chances de survie. Au bout de 15 jours, le faon sera plus rapide qu’un renard.

Dans l’Ain, le chevreuil est très présent dans tous les milieux, du bocage bressan en passant par les prairies du Bugey et des Bas-monts Gessiens. La population se porte bien sur l’ensemble du département, à tel point que certains dégâts sur des peuplements forestiers peuvent être observés. Les prédateurs du chevreuil dans l’Ain sont le lynx pour les adultes et le renard et chiens divagants pour les jeunes individus.

Le Cerf élaphe est le plus grand cervidé de France. Le femelle est appelée la biche et le petit jusqu’à 6 mois, le faon. Le mâle, le cerf, atteint environ 1,50 m au garrot pour un poids qui peut dépasser les 230 kg. Les biches sont plus fines et petites. Seul le mâle porte une ramure impressionnante qui tombe à la fin de l’hiver pour repousser jusqu’à l’été suivant.  

L’espèce est grégaire, les femelles se regroupent en harde. Les mâles les rejoignent durant le rut (appelé le brame) entre mi-septembre et mi-octobre. La forêt devient alors le théâtre de cris rauques et retentissants du mâle qui s’entendent parfois jusqu’à plusieurs kilomètres. Le cerf est particulièrement agressif durant cette période, de violents combats ont lieu entre mâles concurrents qui s’affrontent en frappant leurs têtes l’un contre l’autre. Les adversaires, toujours de carrures et ramures comparables, peuvent parfois mourir d’épuisement si leurs bois s’entremêlent et se coincent  Le brame du cerf est un des grands spectacles de la nature qui attirent chaque année de plus en plus de spectateurs, ce qui n’est pas sans poser de problème de dérangement de l’espèce et de conflits d’usage avec d’autres activités.

Dans l’Ain, l’espèce a longtemps été centrée sur la Haute-Chaine du Jura, dans le Pays de Gex. Elle gagne désormais du terrain, année après année. La population du Marais de Lavours a par exemple étendue son territoire en s’installant hors des limites de la réserve. Des tensions peuvent être observées entre chasseurs et forestiers, du fait des dégâts potentiels sur les jeunes plantations forestières.

Contrairement à une idée répandue, le daim n’est pas le jeune du Cerf et de la Biche. C’est un cervidé de taille moyenne, d’environ 60 kg, d’une couleur fauve roussâtre tachetée de blanc en été et brune en hiver. Comme ses cousins cerfs et chevreuils, seul le mâle porte des bois qu’il perd en avril-mai.

Le daim était largement présent dans toute l’Europe avant la dernière glaciation. Il aurait été réintroduit par les Romain il y a environ 2 000 ans. Plusieurs petites populations vivent actuellement en liberté en France, issus d’individus échappés d’élevages. La plus importante se situe en Alsace.

Dans l’Ain, il est possible d’observer quelques daims dans les forêts du sud-ouest de la Dombes, mais sa présence reste marginale.