Plaine de l'Ain et Fleuve Rhône

La basse vallée de l'Ain est un corridor fluvial encore relativement bien conservé, avec un lit resté sauvage. La dynamique fluviale est à l'origine de milieux très diversifiés : milieux humides, forestiers, aquatiques et pelouses sèches.

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Géomorphologie

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Aperçu de la géomorphologie du territoire, Matefelon Granges

D’un système autrefois très sec basé sur les pelouses et les landes, l’entité est passée à une céréaliculture intensive portée par l’irrigation, passant du statut de « parent pauvre » à « fils prodige » de l’agriculture dans l’Ain. Les milieux naturels à enjeux se retrouvent donc aujourd’hui en bordure de la rivière d’Ain et dans les lônes. Des espaces de pelouses sont encore présents, notamment sur le camp militaire de la Valbonne et sur la base aérienne d’Ambérieu-en-Bugey.

Cette entité intègre également le fleuve Rhône, qui borde le département sur un linéaire relativement important. Le tronçon en question compte parmi ceux qui témoignent encore le mieux du visage du fleuve avant qu’il n’ait été profondément modifié par les aménagements hydrauliques. Les « Lônes » (milieux humides annexes alimentés par le cours d’eau ou la nappe phréatique, correspondant souvent à d’anciens cours ou à d’anciens bras) et les « brotteaux » couverts de riches forêts alluviales et installés sur les basses terrasses s’y développent encore largement.

 

Ci-dessous : aperçu de l'histoire géologique de la Bresse, de la Dombes et du Bas Dauphiné, novembre 1993 (France, 1993). © ANDRA / BRGM

 


Biodiversité et enjeux

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Les Lônes du Rhône au niveau de Nievroz

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Espèces emblématiques identifiées dans le SDENS

La richesse naturaliste est liée à la présence de mosaïques de milieux naturels différents et bien conservés le long de la rivière d’Ain et du fleuve Rhône : pelouses sèches alluviales, lit de rivière et milieux annexes (lônes et bras morts), forêts alluviales peu exploitées.

Ces milieux sont en connexion avec l’ensemble de l’île de Miribel-Jonage, en partie située dans le département de l’Ain. Le Rhône joue également un rôle majeur de corridor écologique. Dans la plaine de l’Ain, des reliques de prairies bocagères jouent un rôle important pour la faune en termes d’habitats et de corridor entre le Bugey et la Dombes. Les milieux ouverts accueillent des oiseaux rares comme l’Alouette lulu, la Caille des blés, le Courlis cendré, l’Oedicnème criard. L’Engoulevent d'Europe fréquente les zones plus enfrichées. En revanche, dans le secteur du marais du Lavours, l’état de conservation de la réserve naturelle est tributaire de la gestion hydraulique dans le bassin versant.

Un cortège intéressant composé du Crapaud calamite, la Pélodyte ponctué et la Rainette arboricole trouve dans les milieux artificiels (gravières) et les milieux alluviaux des habitats de reproduction. La Loutre et le Castor d’Europe fréquentent le lit mineur de l’Ain.


Menaces et politiques de développement

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Aperçu de la plaine de l'Ain, de la côtière

Les paysages  de ces entités sont fortement marqués par la présence historique de l’eau, autant physiquement que dans sa construction. A l’origine de l’extension de ces territoires, épine dorsale de son développement, la rivière d’Ain ou le Rhône prennent place au titre d’un symbole vecteur d’identité. Ils impactent encore grandement le paysage.

Les paysages aux pourtours de l’Ain et du Rhône, bien qu’artificialisé, restent encore majoritairement des « paysages agraires ». De manière générale, ce type de paysages a tendance à disparaître en périphérie des grandes villes au profit de paysages émergents. Dans la plaine de l’Ain et en périphérie du Rhône ces paysages agraires essentiellement de grandes cultures confèrent un caractère ouvert à l’ensemble de la vallée.

Dans la plaine de l’Ain, la mutation agricole a entraîné de profondes modifications paysagères et écologiques, avec le passage d’un paysage de landes gérées extensivement par le pâturage à un espace de céréaliculture irriguée et productive.

Le réseau d’irrigation est organisé de manière collective et l’ensemble de la plaine est aujourd’hui exploité. La menace vient aujourd’hui de l’extension de l’agglomération lyonnaise vers l’Est, avec une progression fulgurante de l’urbanisation et des voies de communication associées. Déjà largement contraint par l’ensemble des aménagements qu’il a subit, le Rhône peut encore faire l’objet de projets d’aménagement qui localement perturbent les derniers milieux naturels et réduisent la continuité écologique.

Les enjeux sont donc multiples : esthétiques mais aussi sociales de réappropriation du cours d'eau, de spatialisation des usages du sol en périphérie immédiate des rives, de continuités écologiques fragmentée par les infrastructures linéaires notamment...

Néanmoins, l'enjeu principal de cette entité est la préservation de la dynamique alluviale voire la reconnexion de certains espaces : connexions le long du Rhône pour les espèces aquatiques, entre les régions naturelles comme Bugey-Dombes, Bas-Bugey / Ile Crémieu, Bugey / Montagne de l’Epine…