Musée du Revermont (jpg - 222 Ko)

40 rue Principale, CUISIAT, 01370 Val-Revermont - France
Tél. + 33 (0)4 74 51 32 42
musee.revermont@ain.fr

Coordonnées GPS : Lat. 46.300494 - Long. 5.388901

Les mots à comprendre

Cultivar : variété d’une espèce végétale obtenue artificiellement et cultivée.

Ethnobotanique : contraction d’ethnologie et botanique, c’est l’étude des relations entre l’homme et les plantes.

Fourragère : plantes destinées à la nourriture des animaux.

Greffon : partie d’un végétal dont on veut obtenir de nouveaux spécimens et que l’on greffe sur un autre végétal.

Poudron : humus provenant des saules têtards.

Vernaculaire : propre au pays, au territoire concerné.

Ailleurs sur le web

Les amis de Treffort-Cuisiat et du musée

Fruit et nature en Revermont, association support des Journées des fruits d'automne

CDA (collectif de développement de l'agroécologie)

- L'antenne ressources des terroirs du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) 

- Le CRBA (Centre de recherche de botanique appliquée) avec qui le musée travaille

- L'Inra (Institut national de recherche agronomique)

- Le LER (Laboratoire d'études rurales de l'Université Lyon 2)

 

Le jardin conservatoire

Plus de 650 variétés locales, curieuses ou oubliées sont conservées et/ou cultivées au musée : légumes anciens ou insolites au nom évocateur, plantes aromatiques et médicinales, céréales et plantes à usage techniques, pommiers et poiriers... tous témoignent de la richesse de la biodiversité au fil des allées.

Potager conservatoire du musée du Revermont (jpg - 204 Ko)

un patrimoine vivant à préserver

Potager conservatoire du musée du Revermont (jpg - 866 Ko)

Potager conservatoire du musée du Revermont

Partie intégrante du musée du Revermont, le potager-verger conservatoire est né de l’initiative de passionnés, soucieux de préserver un patrimoine végétal de plus en plus menacé. Au même titre que les outils et objets dans le musée, les plantes cultivées sont des témoins vivants des pratiques et savoirs. Tour à tour aliment, remède, parfum ou matière première pour l'artisanat, elles attestent de modes de vie passés et présents, de coutumes ou rituels spécifiques. 

Le maintien des semences était jusqu’à une période récente objet de vigilance et de respect car il impliquait directement la survie des hommes. La sélection pratiquée de manière empirique a permis au fil du temps l’obtention de variétés locales adaptées aux besoins et aux contraintes du milieu, plus ou moins résistantes aux maladies ou aux attaques parasitaires.
Dans nos sociétés modernes, l'agriculture tend à simplifier à l'extrême les systèmes de production privilégiant une ou deux espèces et quelques variétés au sein de chaque espèce. Avec l’utilisation des hybrides plus rentables, les semences ne sont plus produites à l'échelle du jardin ou de l'exploitation agricole. De nombreux cultivars risquent de disparaître à terme, et avec eux un important capital génétique.


Prospecter, conserver, transmettre et partager

Formation semences au musée du Revermont (jpg - 233 Ko)

Formation semences au musée du Revermont

Recueil de témoignages, observation des pratiques et cultures... Dès le début du projet, la notion d'urgence était présente : il fallait sauver ce qui risquait de disparaître. L’enquête ethnobotanique a permis ensuite de mieux saisir sur le terrain, les logiques de choix et d’utilisation des plantes domestiques ainsi que les motivations correspondant au regain d’intérêt aujourd’hui pour ces plantes.

Des campagnes de collecte de semences et de greffons ont été menées en collaboration avec les associations des Amis de Treffort-Cuisiat, des Amis du musée du Revermont-Patrimoine Vivant et Fruit et Nature en Revermont. Une description précise des cultivars locaux, voire leur détermination et évaluation sont effectuées lors de la mise en culture au musée. Le maintien de cette collection vivante est assuré selon les moyens appropriés à chaque espèce de manière à les régénérer et multiplier en toute sécurité. L’équipement en chambres froides et congélateurs permet de mieux contrôler les paramètres de stockage des graines et d’augmenter leur durée germinative.

Par la prise de conscience qu'il suscite auprès du public, le musée apparaît comme un outil de diffusion et donc de conservation de ces variétés. Elles pourront ainsi être réhabilitées au jardin.


Le potager conservatoire du musée

L’organisation du potager est basée sur les logiques d’utilisation du végétal, les différences de modes de culture ou de cueillette et sur la préservation de la biodiversité par le biais de collections variétales.

Les légumes se répartissent sur huit parcelles selon la partie consommée dans le légume : légumes feuilles, légumes fruits, légumes à gousses, légumes racines et légumes bulbes. À cela s’ajoute un massif de plantes aromatiques, quelques fleurs et petits fruits.

Les plantes médicinales se distribuent en cinq catégories en fonction des affections soignées ou utilisation particulière: plantes des refroidissements et fièvres, plantes du sang, plantes de la digestion, plantes des femmes, plantes des coups, blessures et brûlures.

Les plantes de grande culture comportent les céréales nobles (blé, engrain, épeautre), les céréales mineures (maïs, millet, sarrazin), les fourragères, les plantes à huile, les plantes à usage technique.


Des variétés locales de légumes à redécouvrir

Laitues, pois, haricots, courges et pastèques, pommes de terre, piments... ont été préservés par quelques jardiniers pour leur qualité gustative, leur possibilité de conservation, leur précocité, leur adaptation au sol ou au climat. Leurs noms reflètent les références culturelles, les modes de diffusion ou d'emprunt de ces cultivars.

Prénom de la personne qui un jour a transmis des semences ou des plants à son voisin, ainsi en est-il de la laitue de l'Anthelmette ou de la laitue Elise. Détail particulier dans la forme, la couleur, la texture... Pour exemples, les haricots « queue de cochon », « café au lait », « œil de perdrix », la courge « fine », le pois mangetout jaune... Parfois c'est l’indication géographique qui détermine une identité : ainsi, la laitue bressane, le chou d’Apremont, le cardon de Vaux-en-Velin...

La référence aux saints du calendrier est également fréquente : la laitue Saint-Antoine, la laitue Saint-Vincent peuvent être semées respectivement le 17 et le 22 janvier. Autant d'appellations vernaculaires qui cachent parfois des variétés identiques sous un nom différent.


Zoom sur le poivre rouge ou piment de Bresse

Poivre rouge du musée du Revermont (jpg - 289 Ko)

Poivre rouge du musée du Revermont

Cultivé en Bresse, vers Romenay et St-Trivier-de-Courtes, le poivre rouge, séché puis moulu finement, entre dans la préparation du fromage fort local. Semé le 19 mars pour la Saint-Joseph, jour du mariage des oiseaux, cultivé au chaud sur le tas de fumier, dans du « poudron »,  il est repiqué en pleine terre, lorsque les gelées ne sont plus à craindre vers la mi-mai. Si le jardin est traditionnellement le domaine réservé des femmes, ce sont les hommes qui se chargent de la culture du poivre rouge. Ainsi, de sa culture à sa consommation, il est censé leur transmettre puissance et virilité comme l’épice auquel il se substitue. Les semences s’obtiennent à partir des fruits mûrs les premiers, ce qui a favorisé l’acquisition d’un gène de précocité. Cette variété locale a été retenue dans un programme de l’Institut national de recherche agronomique (Inra) sur les légumes économes en énergie.


Restructuration du verger du musée

Restructuration du verger du musée (jpg - 1045 Ko)

En 2015, l’entreprise de Stéphane Gayraud « La grande Sylve » est intervenue pour restructurer le verger du musée. Les arbres ayant été plantés trop serrés au départ, il a fallu en supprimer un sur deux dans toute la partie droite du verger. Sur les arbres restant, une taille de restructuration ou de suivi a été réalisée. Ce travail s'est poursuivi en décembre 2017 dans la partie gauche du verger.

Le musée a accueilli le 21 février 2017 un groupe de 12 personnes, en séjour à la Trappe des Dombes, qui projette le réaménagement du verger de la Trappe. Vivement intéressées par les interventions réalisées, le groupe a découvert aussi l’histoire du verger, les variétés anciennes et le volet sur la pomologie et les vergers conservatoires de la région dans l’exposition temporaire « Oser la biodiversité. Le patrimoine agricole du futur ? ».