Trévoux, capitale des Princes de Dombes

Cité féodale, puis capitale de la principauté de Dombes, Trévoux bénéficia des bienfaits de la Grande Mademoiselle, souveraine de Dombes après 1650, puis de son successeur le duc du Maine, jusqu'à évoluer en centre judiciaire et intellectuel. Traces de ce prestigieux passé, les quartiers historiques s'étagent agréablement sur les pentes de la Côtière surplombant une majestueuse courbe de la Saône.

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Trévoux

Les pages d'Histoire de Trévoux

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Trévoux s'étire le long de la Saône, voie d'échanges qui participa à la fortune et la gloire de la ville.

Au 12e siècle, la Saône sépare le Royaume de France de l’Empire germanique, suite au partage de l’Empire de Charlemagne en 843. Trévoux, situé sur la rive gauche de la Saône est dans l’Empire germanique. Le bourg de Trévoux, qui appartient aux Sires de Thoire-Villars, est alors mentionné comme péage fluvial. Pour protéger le bourg et le péage des seigneurs voisins, les sires de Thoire-Villars construisent au 14e siècle un château fort et des remparts. La ville se développe alors entre le péage et le château, entourée d’une enceinte. Une charte de libertés et de franchises est accordée aux habitants en 1300.
Au 15e siècle, les Bourbon prennent possession des terres des Sires de Thoire-Villars et les terres détenues par les Sires de Beaujeu. Ils constituent ainsi le pays de Dombes qui deviendra par la suite principauté ou Souveraineté de Dombes, avec Trévoux pour capitale. En frappant monnaie, les ducs de Bourbon affirment leur souveraineté.
Au 16e siècle, alors qu’elle est annexée au Royaume de France (entre 1523 et 1560), la Dombes conserve son administration particulière et acquiert des institutions qui contribueront à asseoir cette souveraineté. François Ier dote Trévoux d’un Conseil et chambre du dernier ressort de Dombes qui deviendra le Parlement de Dombes.
Les 17e et 18e siècles marquent l’âge d’or pour Trévoux et la principauté de Dombes. La principauté de Dombes est rattachée au Royaume de France en 1762. Elle garde son titre de principauté mais n’est plus souveraine. Certaines activités (dont tréfilerie, orfèvrerie, imprimerie) ont perduré, plus ou moins longtemps.


La principauté de Dombes, une histoire princière

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Portrait de la Grande Mademoiselle, attribué à Jean Nocret (1615-1672)

Née le 4 juin 1627, Anne-Marie Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier, tire son nom de « Grande Mademoiselle » de son père Gaston d’Orléans, frère du roi Louis XIII, et à ce titre « Grand Monsieur ». Le qualificatif de Grande Mademoiselle est le titre officiel donné à la fille du frère du roi. Sous les règnes de Louis XIII et Louis XIV, elle tient une place importante à la cour pour son rang de « Petite fille de France ». Emancipée en 1650 par Louis XIV, elle devient souveraine de Dombes et contribue à l’autonomie de son pays. Sa participation dans la Fronde de Condé en 1652 engendre sa disgrâce jusqu’en 1658. Cette même année, la cour étant à Lyon, la Grande Mademoiselle passe trois jours dans sa Principauté. Ce séjour qu'elle relate dans ses mémoires marquera les habitants pour plusieurs générations. Après son passage, la souveraine fonde un couvent de Carmélites et accorde des lettres patentes pour la reconstruction d'un hôpital à Trévoux en 1686. La souveraine facilite fiscalement l'installation des affineurs, tireurs d'or et d'argent et orfèvres et par ses actes politiques - instauration d'une cour des monnaies et affirmation de l'autonomie de la Dombes en matière judiciaire - Anne-Marie d'Orléans conforte la prospérité de la Principauté de Dombes.
Pour se garder les bonnes grâce du roi, elle donne, le 2 février 1681, la nue-propiété de la Souveraineté de Dombes au Duc du Maine, fils naturel du Roi-Soleil et de Madame de Montespan.

Fils aîné de Louis XIV et de la marquise de Montespan, Louis Auguste est légitimé en 1673 et reçoit le titre de duc du Maine. Sous le règne de Louis Auguste de Bourbon, la principauté et sa capitale connaissent leur apogée et une renommée dépassant les frontières.
A sa mort en 1736, son second fils, Louis Auguste II, gouverne la principauté jusqu'en 1755. Son fils Louis Charles, comte d'Eu, lui succède. En 1762, il cède la Principauté à Louis XV, roi de France, en échange du Comté de Gisors et quelques autres terres. La principauté de Dombes est irrévocablement réunie au royaume de France.

Les mémoires de la Grande Mademoiselle

La Grande Mademoiselle en visite à Trévoux par Jean Garapon


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Volume du Dictionnaire de Trévoux

La situation de Trévoux, en marge du royaume de France, de sa législation et de la censure, favorise l’installation d’imprimeurs libraires lyonnais puis parisiens aux 17e et 18e siècles. Ces derniers reçoivent le privilège d’« Imprimeur et de Libraire de la Souveraineté de Dombes ».
L’imprimerie de Trévoux connaît une période florissante au début du 18e siècle, sous la direction de la Compagnie de Trévoux créée par Etienne Ganeau associé à des confrères parisiens, avec notamment l’impression du Journal de Trévoux et du Dictionnaire de Trévoux, mais aussi grâce à la publication de contrefaçons et d’ouvrages prohibés. A son apogée, l’effectif atteint une trentaine de personnes et sept presses fonctionnent. L’imprimerie de Trévoux s’est établie en arrière du n°4 de la rue du Gouvernement, puis s’agrandit aux numéros 1 et 3 de la même rue. Lyon, centre d’approvisionnement pour le papier et les caractères d’imprimerie, pourvoie également l’imprimerie trévoltienne en main d’oeuvre qui se déplace d’une ville à l’autre.

Début du 18e siècle, deux ouvrages sortent des presses de l’imprimerie de Trévoux sur ordre du Prince Souverain de Dombes, Duc du Maine, Louis Auguste de Bourbon : les Mémoires pour l’histoire des sciences et des Beaux-Arts (1701) et le Dictionnaire universel françois et latin (1704) qui passeront à la postérité sous la dénomination de Journal de Trévoux et du Dictionnaire de Trévoux.
Le Dictionnaire fait la synthèse des dictionnaires des 16e et 17e siècles rédigé sous la direction des Jésuites entre 1704 et 1771. Le Journal ou Mémoires de Trévoux, est un recueil de critiques littéraires, puis scientifiques, historiques, géographiques, ethnologiques et religieux, fondés par des jésuites en 1701
Ces éditions forment sans conteste un « trésor » incomparable pour l’histoire des connaissances. Rassemblés, ils constituent aussi une bibliothèque d’une valeur incomparable. Ouvrages à succès au 18e siècle, ils portent le nom de Trévoux aux quatre coins de l’Europe des lumières, francophone et francophile.


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