Moulins
Présents sur le territoire et actifs du 6e siècle jusqu'au milieu du 19e siècle, les moulins ont permis la transformation du grain en farine, du chiffon en papier et du minerai de fer en métal. Au lendemain de la Révolution, le Préfet Bossi avait dénombré 1038 moulins à blé dans l'Ain. Aujourd'hui, il resterait à peine 9 minotiers en activité.
Il existe 2 types de moulins à l'architecture différente, le moulin de Bresse et le moulin du Bugey.
Un savoir-faire ancestral
Le moulin est issu d'une technique au passé ancien. Dans l'Ain, le plus ancien témoignage provient des fouilles archéologiques de Géovreissiat au lieu-dit "Derrière le château". Elles révèlent un moulin primitif composé d'une meule dormante et une molette remontant à 2 800 ans avant Jésus-Christ. Durant l'Antiquité romaine se généralise un procédé plus élaboré venu d'Asie mineure. Le moulin se présente toujours en deux parties : une meule fixe et une meule tournante. Durant tout le Moyen-Age se multiplie le nombre de moulins à eau. Cette période de défrichement voit se développer le nombre de moulins qui passe de 20 000 au 12e siècle à 70 000 au 15e siècle. Durant cette période féodale, le seigneur impose son droit de propriété au manant qui va moudre son grain. D'abord utilisés pour broyer les céréales, les moulins vont ensuite servir à presser l'huile, notament dans le Bugey, plus propice à la plantation de noyers. On compte 3 étapes de fabrication. qui seront adaptées à de nombreuses autres tâches, comme l'animation de martinets, marteaux de forge, moulins à papier et à tan.
Deux types de moulins dans l'Ain
Dans l'Ain existent deux grands types de moulins. Le premier correspond au paysage de plaine, que l'on trouve plutôt en Bresse. Le second en moyenne montagne du Bugey. Dans les 2 cas, le bâtiment construit reprend les matériaux locaux à disposition. Il s'adapte au paysage plat avec rivières en Bresse et au relief de montagne avec ses chutes d'eau dans le Bugey. On rencontre les caractéristiques de l'architecture vernaculaire de Bresse et du Bugey : murs à colombages et toit de tuiles creuses en Bresse, murs de pierre et toit à fort rempant en Bugey.
Le moulin de Bresse est implanté sur le cours d'eau tel un pont, après un remodelage de la rivière. Le moulin du Bugey, au contraire, s'adapte au relief et présente une architecture en hauteur, implantée près d'une chute d'eau de plusieurs mètres.
Ainsi, selon le type de paysage de plaine ou de montagne, la roue sera placée de manière différente. En montagne du Bugey, la force de l'eau entraîne une roue le plus souvent "de dessus" à godets. Tandis qu'en plaine de Bresse, la roue des moulins est dite "de côté" ou "de poitrine".