Châtillon-sur-Chalaronne : cité marchande du Moyen Age

Située entre Dombes et Bresse, la ville de Châtillon-sur-Chalaronne recèle un patrimoine riche et varié en raison des rôles qu’elle a joués durant son histoire. Ses statuts de ville militaire, hospitalière et surtout commerciale ont déterminé sa diversité architecturale. Ses édifices en briques comme le château et l'ancien hôpital, son apothicairerie, ses magnifiques halles en bois, ses maisons à colombages et la mémoire de Saint-Vincent-de-Paul font de Châtillon une cité de caractère chargée d'histoire.

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Un pôle de commerce d’hier à aujourd’hui

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Rue commerçante de Châtillon-sur-Chalaronne

Avant l’an 1000, la ville de Châtillon-sur-Chalaronne n’existe pas encore et le site sur lequel elle se trouve aujourd’hui est composé à l’époque des deux paroisses rurales de Buenans et Fleurieux. La cité commence à s’établir en tant que bourgade autour d’un château situé au confluent de la Chalaronne et du Relevant. Après avoir appartenu aux seigneurs de Montmerle et Beaujeu, la ville passe sous domination savoyarde à partir du 13e siècle. C’est à partir de cette période que le commerce de la ville prospère, notamment grâce à sa position stratégique sur les routes de Lyon, Bourg-en-Bresse et Villars, à ses nombreuses foires et marchés alimentaires mais aussi grâce son artisanat très actif (en particulier les tisserands et les cordonniers). En 1601, le traité de Lyon rattache la ville au royaume de France mais cela n’affecte en rien son activité marchande qui permet même de participer à l’essor du royaume. Aujourd’hui, la tradition marchande de la ville reste active car elle a maintenu ses foires et ses marchés, notamment aux halles, qui font partie de ses principales animations (marché aux produits frais, marché nocturne, marché des potiers, etc.).


Les halles en bois, une architecture peu courante dans l’Ain

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Halles du 17e siècle de Chatillon-sur-Chalaronne

Avant 1440, le site des halles est occupé par une maison du marché qui est ensuite remplacée par un bâtiment plus grand. Ce même bâtiment est ravagé en 1670 par un incendie et est ensuite reconstruit à l’identique. Bien qu’il ait une tradition essentiellement marchande, les halles a également servi de lieu de culte, de terrain de jeux, d’entrepôt ou encore d’étable. Elles constituent aujourd’hui, par ses impressionnantes dimensions (80 mètres de long, 20 de large et 10 de haut), un témoin de l’histoire commerciale de la ville. Construites sur le modèle des halles-nefs, à savoir sur un plan rectangulaire très allongé, sa charpente de chêne, composé de 89 piliers sur bases de briques roses et d’un assemblage savant de poutres, supporte sa toiture à deux versants. Cette dernière est couverte de tuiles creuses et s’harmonise avec les toitures identiques des vielles maisons et de l’église qui l’entourent, formant ainsi un tableau évocateur de l’ancienne cité. Il est d’ailleurs courant qu’au Moyen-Age, les halles soient adossées aux églises. Les quatre rangées parallèles de piliers divisent le lieu en trois espaces, dont une nef centrale traditionnellement qualifiée de grande halle et deux bas-côtés, plus étroits, surnommés les petites halles. La grande longueur de ces travées sert de promenoir pour la déambulation commerciale.  Le bâtiment est très bien conservé, même si le sol en béton a remplacé le sol d’origine en terre battue. Il abrite encore aujourd’hui de nombreux marchés qui perpétuent les traditions de commerce de la ville. L’édifice est classé monument historique depuis 1988.