Introduction
Apparues au cours de la Guerre de Crimée (1853-1856), les photographies de guerre connaissent leur essor au cours de la Grande Guerre, répondant notamment à la volonté de la population de voir ce qu’il se passe au front. Pour Jean-Baptiste Tournassoud, la photographie débute bien avant 14-18 et avant même son incorporation au sein de l’armée. Il traverse sa carrière militaire avec ses appareils et se sert de sa passion pour devenir un membre important de l’armée, évoluer au sein de la hiérarchie et s’attirer la sympathie des maréchaux et généraux. Son style très posé, nécessitant un temps de préparation important et de longs temps de pose, fait ressortir de ses clichés un côté théâtral fortement apprécié. Ces photographies ont également une vertu pédagogique exploitée par Tournassoud en charge de l’instruction des soldats à partir de 1903. Membre des escadrons du Train, en charge notamment du ravitaillement des soldats, il intègre les services géographique et topographique de l’Etat-Major où son rôle demeure précieux dans les domaines de la cartographie et du repérage grâce à sa maîtrise du médium. Il est nommé à la direction du Service Photographique et Cinématographique de la guerre par Clemenceau en 1918, voyant ainsi ses qualités de photographe reconnues et récompensées.
Portraits de généraux et soldats
La carrière militaire de Tournassoud débute le 8 novembre 1887, date à laquelle, dans le cadre du service obligatoire, il est incorporé au 1er régiment d’artillerie pontonnier comme soldat. Il réalise dès lors, de nombreux portraits de maréchaux, généraux et soldats. Dès son entrée dans l’armée, il est largement apprécié de ses camarades et supérieurs. Ses états de service mentionnent « un très bon officier, très intelligent, sachant se rendre utile dans toute occasion » mais aussi « un photographe très habile ». Le maréchal Pétain, ainsi que les généraux Lacroix ou d’April, ne manquent pas de lui demander des photographies et le remercient par des lettres dans lesquelles son travail est vanté. Ces portraits, s’apparentant à des portraits officiels, attestent du professionnalisme et du talent du photographe.