Chantier médiéval de Montcornelles
Montcornelles est un chantier médiéval de construction d’un village du 14e siècle situé dans le Bugey. Les gestes ancestraux des tailleurs de pierre, charpentiers, maçons et forgerons y sont mis à l’honneur dans un cadre archéologique et pédagogique précis. Ce patrimoine immatériel singulier résonne avec l’histoire d’un territoire tout entier entre passé, présent et avenir...

Dessin Archipat
Gestes et savoir-faire à découvrir

Le travail de la pierre et du bois
© M. Tranier et AS. Adamowicz
Année après année, c’est la construction d’une ville neuve du 14e siècle que l’on pourra suivre. Durant 40 années le chantier de Montcornelles présentera les techniques et gestes des bâtisseurs du Moyen Age. Tailleurs de pierre, charpentiers et forgeron sont ici les acteurs d’un patrimoine médiéval réinvesti et valorisé.
Gestes et matériaux sont étroitement liés. Utilisés depuis l’Antiquité, niveaux, scies, maillets et encore ciseaux, taillants, ou ancêtres de la boucharde reprennent vie sous nos yeux.
La pierre calcaire locale utilisée est le « choin » d’Hauteville, nom vernaculaire donné à cette pierre claire et très dure qui a fait sa renommée. Le Répertoire des carrières de pierre en 1889 mentionne déjà la carrière de Cornelle sur Hauteville. Elle a notamment été utilisée dans de nombreux édifices lyonnais. Mais c’est surtout la période Art Déco des années 30 qui marque sa consécration, notamment dans le parement intérieur du célèbre Empire state building de New York.
Aujourd’hui, la pierre d’Hauteville fait l’objet d’une reconnaissance qui sera bientôt renforcée par l’obtention d’un label d’Indication Géographique, pendant des AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) de l’agroalimentaire. Son instruction va permettre la certification des entreprises de la pierre, garantissant l’origine et la qualité du travail requis.
En 2019, le chantier de construction de Montcornelles débute par la halle de la ville et la tour fortifiée de l’entrée sud. Le cadre technique et historique dans lequel se développe le chantier médiéval est guidé par un comité scientifique.
Chantier pédagogique : une histoire à vivre

Ateliers enfant, Fête médiévale à Aranc
© M. Tranier et Carine-Monfray.fr (Archibloc Maison de la Pierre au ciment 38)
Le chantier de Montcornelles est un véritable outil de médiation scientifique et pédagogique intégré dans un contexte historique général mais aussi local.
Le territoire sur lequel il vient s’implanter a vu de nombreuses divisions au cours de son histoire, pour laisser place à l’époque féodale à un morcellement politique. Lorsque la Chartreuse de Meyriat s’installe vers 1116, les seigneurs de Rougemont étaient déjà propriétaires. S’engagent alors des accords de pâturages et des donations concédées aux moines.
Mentionnés dans les textes dès 1144, les seigneurs de Rougemont représentent l’une des plus anciennes féodalités laïques du Bugey. A Aranc, Ils exerceront leur puissance durant plus de cinq siècles.
L’histoire de ce bourg implanté en pleine guerre delphino-savoyarde, est l’occasion de nourrir la recherche autour des questions de développement de bourgs neufs. Mais aussi (re)découvrir l’époque où les chartes de franchises venaient asseoir la prospérité de leurs occupants. Et surtout réapprendre la construction et la technicité du 14e siècle.
Quels matériaux étaient utilisés et pour quels usages ? Quelles unités de mesure, mode de calculs et instruments étaient usités à cette période ? Quelles technicités précises étaient alors en vogue ? Tant de questions qu’interrogent des disciplines très variées, notamment les mathématiques, la résistance des matériaux, l’histoire ou encore la technologie.
Ce lieu d’apprentissage hors du commun est un terrain idéal de transmission. Une dimension exceptionnelle est ainsi donnée aux professionnels enseignants par l’expérience à vivre sur un chantier grandeur nature, formidable outil de (re)médiation et de démonstration.