Mémoires de guerres aux cimetières

La manifestation « Le Printemps des Cimetières » initiée en 2016 par la fédération Patrimoine Aurhalpin a depuis essaimé à travers toute la France. Seul évènement national entièrement dédié au patrimoine funéraire, il propose la découverte de sites patrimoniaux souvent méconnus (cimetières, tombeaux, gisants, cénotaphes, sites archéologiques…). Pour l’édition 2022, le thème « Mémoires de guerres aux cimetières » invite à explorer le patrimoine funéraire lié aux conflits contemporains. De nombreuses visites sont proposées dans l’Ain.

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Carré militaire de Torcieu

Patrimoine funéraire à l'honneur

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Stèle au cimetière de Bourg-en-Bresse

Le Printemps des cimetières est le seul événement national dédié exclusivement au patrimoine funéraire. La commission Patrimoine funéraire de Patrimoine Aurhalpin l’a initié en 2016 en Auvergne-Rhône-Alpes. L’événement a depuis pris une ampleur nationale au fil des ans. Trente neuf départements français étaient représentés en 2021 via la mobilisation de 80 organisateurs (individuels, associations, professionnels, communes, ...) afin de programmer la visite de 117 cimetières. Cela augure de belles perspectives pour l’édition 2022.

La thématique renvoie naturellement vers les carrés militaires. Au niveau national, le nombre de carrés militaires se situe entre 2000 et 3200. Certaines communes ont pris la décision dès la fin des guerres (1914-1918 et 1939-1945) d’attribuer une concession perpétuelle à des soldats originaires de leur commune.

De nos jours, de nouveaux carrés militaires sont créés lorsque des ossements de soldats Morts pour la France inhumés dans des sépultures familiales sont menacés par une procédure de reprise. 

L’office national des Anciens Combattants et victimes de guerre, le Souvenir Français, des associations patrimoniales mais aussi les communes se préoccupent de leur entretien, leur réhabilitation visant un but de sauvegarde et de mémoire.

En savoir plus sur le printemps des cimetières


Exemples dans l'Ain

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Cimetière de Bény

Le cimetière du hameau de Pollet dans la commune de Saint-Maurice-de-Gourdans comporte un carré militaire matérialisé par des chaînes. La municipalité a pris soin de le réhabiliter récemment. Le Monument aux morts est encadré par six tombes de confession catholique dont la pierre a été fraîchement nettoyée et les inscriptions repeintes. Sur son côté gauche, se trouvent quatre tombes qui concernent des soldats morts pour la France lors de la première guerre mondiale. Chacun peut y lire le nom du soldat, son bataillon, la date et le lieu de son décès.  Parfois les tombes comportent la croix de guerre apposée en partie haute de la stèle voire une photo du soldat sur plaque émaillée. C’est le cas pour les deux tombes de soldats morts pour la France lors de la seconde guerre mondiale placées à droite du monument aux morts. 

Cette conservation de la mémoire des guerres va de pair avec une mutualisation des actions des différents acteurs sur la durée. L’Union patriotique de l’Ain est à l’initiative des stèles mémorielles pour rappeler le souvenir des soldats morts durant la guerre de 1870-1871. Près de 150 ans après le conflit,  l’Association Les Amis du Vieux Thoissey et de ses environs s’est intéressée à trois soldats d’Illiat. Elle a rassemblé quelques informations les concernant :

  • François CHAPELAND (mort le 7 février 1871 dans la maison de Mme Masson, à Perrigny, dans le Jura)
  • Claude PERACHON (mort de la fièvre typhoïde le 4 avril 1871 à l'hôpital civil d'Antibes ; né à Illiat, il avait 31 ans et était soldat au 27e régiment de ligne)
  • Philibert NIERMONT (mort le 19 août 1870 à l'hôpital militaire du génie de Metz où il était entré le 14 ; soldat de première classe au 29e régiment d'infanterie, il avait été blessé à la bataille de Borny. Il allait avoir 26 ans et était né à Illiat – Registre des décès d'Illiat, transcription en 1872. Cette bataille connue en France sous le nom de « Borny » et en Allemagne sous le nom de « Colombey Nouilly » fit de nombreuses victimes 4900 hommes et 222 officiers côté prussien et 3418 hommes et 200 officiers côté français. Les victimes de la bataille de Borny sont enterrées sur place ou dans les cimetières des localités environnantes. Le 14 Août 1870 les soldats français tués lors des premiers combats de la bataille de Borny sont tombés sur le territoire de la commune éponyme. Ils ont été enterrés sur place aux abords de la route de Marsilly à l’emplacement des habitations de la rue des Chevrottes et de la rue du Four à Chaux. Toutes les tombes ont été relevées entre 1923 et 1924. A l’issue de cette opération, il a été érigé une croix commémorative récemment rénovée par la commune (avec l’aide de bonnes volontés).

Lors de l’édition 2022 du Printemps des Cimetières, ces trois soldats sont mis à l’honneur par l’Association Les Amis du Vieux Thoissey et de ses environs.

En savoir plus sur la guerre 14-18 dans l'Ain
En savoir plus sur la guerre 39-45 dans l'Ain