A l'origine, l'ancienne cure où séjourna le peintre de 1932 à 1945 abritait le musée. Les collections étaient rassemblées dans une salle unique, l'ancienne salle de séjour du peintre. Quarante-cinq toiles étaient exposées représentant des vues du village, des paysannes dombistes et des scènes de la vie quotidienne. Aujourd'hui le musée est installé dans un bâtiment contemporain au centre du village. Il expose les peintures et les objets personnels de l'artiste, ainsi que quelques oeuvres de ses amis peintres, tel Jules Migonney.

La collection du musée présente les toiles dont les thèmes sont liés au village de Saint-Paul-de-Varax. Les lieux peints par l'artiste, pour beaucoup identifiables, permettent de voir l'évolution du paysage sur l'ensemble de la commune. Ces représentations témoignent de leur époque. Ansi La bergère et ses cochons, Le char à boeufs, et Les Paillés de la poste sont porteurs de la mémoire paysanne du début du 20e siècle. Louis Jourdan s'installe à Paris à partir de 1917, les paysages de Saint-Paul-de-Varax lui manquent et il y revient sans cesse.

Il expose d'abord à partir de 1896 au salon des Artistes Lyonnais, puis en 1902 au salon des Artistes Français, où chaque année il progresse, jusqu'à remporter la Médaille d'honneur en 1946, la plus haute récompense accordée à un artiste par ses pairs, pour le tableau La coupe dans les bois de Varax.

Louis Jourdan séduit par sa façon discrète et paisible de rendre la lumière sur les étangs, par son talent de dessinateur qui compose des toiles construites et équilibrées dans un jeu tout en nuance d'ombres et de lumières dorées.
Louis Jourdan est un peintre paysagiste. Ce thème exclusif est révélateur de son lien vital avec la nature qui imprègne tout son mode d'être au monde. Cette relation familière et assidue, n'a pas besoin de se nourrir de l'espace sans cesse renouvelé : le petit territoire de Saint-Paul-de-Varax et ses environs lui suffit. Exclusivement vouées aux paysages de la Dombes, les oeuvres de Louis Jourdan manifestent toujours la volonté d'ordonner, de rythmer par les pleins et les vides, les lumières et les ombres, les larges surfaces et les lignes. L'homme en est le plus souvent absent ou représenté sous la forme de petites silhouettes anonymes, qui contribuent à l'équilibre de l'oeuvre.