Pratiques agricoles favorables

Les liens entre agriculture et biodiversité sont très forts. Une multitude de plantes et d’animaux utilisent les espaces agricoles pour se déplacer, se nourrir et de reproduire. La vie des sols et la présence d’insectes pollinisateurs conditionnent directement les rendements des productions agricoles. Bref, agriculture et biodiversité comptent l’une sur l’autre pour exister.

 (jpg - 2239 Ko)

Paysage agricole de l'Ain

Les espaces agricoles de l'Ain

 (jpg - 688 Ko)

Balles de foin dans le Revermont

Dans le département de l’Ain, l’agriculture occupe une grande partie du territoire avec 240 000 hectares, soit près de 40% des surfaces totales. Les productions bovines (lait et viande), les grandes cultures (maïs, blé, orge…), les volailles et le maraîchage sont les principales filières de l’économie agricole du département.

Pour plus d’informations RENDEZ-VOUS SUR LE SITE DE LA CHAMBRE D'AGRICULTURE AUVERGNE-RHONE-ALPES

Evolution des pratiques agricoles :

En France à partir des années 1960, les pratiques agricoles évoluent aidées par la mécanisation. Les exploitations  grandissent et se spécialisent progressivement, les rendements explosent. L’intensification de pratiques n’est pas neutre sur la biodiversité et la qualité des milieux. Mais certaines pratiques restent respectueuses voire permettent de maintenir des habitats fréquentés par un cortège d’espèces animales et végétales.

 

 


Une production agricole dépendante de la biodiversité :

Le renard (jpg - 700 Ko)

Le renard, auxiliaire de culture notamment pour débarrasser les cultures des rongeurs ravageurs

Les productions agricoles sont dépendantes de la bonne qualité des milieux, et notamment de la présence de pollinisateurs ou d’autres auxiliaires de culture ainsi qu’à la bonne santé des sols.  

  • Les pollinisateurs : Selon l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), plus des trois quarts des principales catégories de cultures vivrières mondiales dépendent dans une certaine mesure de la pollinisation animale pour ce qui est du rendement et/ou de la qualité.
  • Les auxiliaires de culture : Un auxiliaire de culture désigne un organisme qui, de par son mode de vie, son développement et/ou son alimentation, régule les populations de ravageurs de culture. Les espèces jouant le rôle d’auxiliaires sont très diverses : oiseaux, insectes, acariens… La coccinelle qui se nourrit de pucerons est un exemple célèbre d’auxiliaire.
  • La faune des sols : Les sols sont des milieux vivants et le lieu de vie de nombreuses espèces. Cette diversité d’espèces participe à un ensemble de processus biologiques et chimiques contribuant à la décomposition de la matière organique, au cycle du carbone et l’azote, à la détoxification et l’aération des sols… La diversité des organismes assure la bonne santé des sols.

Des pratiques agricoles respectueuses de la biodiversité

Association de prunier et de céréales (jpg - 100 Ko)

Exemple d'agroforesterie : association de prunier et de céréales

Certaines pratiques agricoles permettent de concilier agriculture et biodiversité, comme :

  • L’agriculture biologique, n’utilisant pas de produits de synthèse (engrais ou phytosanitaires)
  • L’agro-écologie : il s’agit d’une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement et à préserver les ressources naturelles.  Les pratiques peuvent être très variées et mises en œuvre à l’échelle de l’exploitation agricole : l’agroforesterie (associer les arbres aux cultures ou à l’élevage), maintien de bandes enherbées, de jachères, plantation de haies bocagères, diminution de l’utilisation de produits phytosanitaires, diversification des cultures et des rotations…
  • L’agriculture de conservation, visant à réduire l’impact du travail du sol sur sa structure et ses espèces.

De manière générale, les systèmes à l’herbe (prairies pâturées ou prairies de fauche) permettent la préservation de faune et flore typiques de milieux ouverts.

 

 



La biodiversité des prairies

 (jpg - 2821 Ko)

Prairies du Val de Saône

Qu’elles soient destinées à la fauche ou au pâturage, qu’elles soient en plaine ou en montagne, humides ou sèches, les prairies sont souvent des milieux riches en espèces.

Les plus diversifiées d’entre elles comptent une soixantaine d’espèces végétales différentes. La diversité floristique est dépendante de la nature du sol, du climat, des modes de gestion et de l’âge de la prairie. Les plantes et les fleurs composant une prairie ont une influence sur la qualité du lait et cette qualité se retrouve jusque dans la couleur du beurre, la texture et la saveur des fromages.

Une foule d’insectes apprécie les milieux prairiaux parmi eux quelques papillons emblématiques comme l’azuré des palud, le machaon ou le cuivré des marais. Quelques oiseaux nicheurs fréquentent ces prairies : le tarié pâtre, le courlis cendré ou le râle des genêts.

Les prairies sont également le terrain de jeux ou le garde -manger d’un certain nombre de prédateurs des plus communs au plus mystérieux (buse variable, renard, hermine, lynx…).


Des accompagnements du Département en faveur de la biodiversité en milieu agricole

Aperçu d'un réseau bocager (jpg - 31 Ko)

Aperçu d'un réseau bocager

La PLANTATION DE HAIE

Le Département soutient la plantation de haie bocagères pour les agriculteurs, collectivités ou propriétaires de terrains. Retrouvez toutes les informations utiles pour déposer un dossier à ce lien.

L’APICULTURE :

Depuis 1983, le Département de l’Ain soutient les apiculteurs. L’installation et la formation d’apiculteurs, la lutte contre les maladies, les jachères fleuries ou encore la sensibilisation des différents publics sont quelques exemples de son intervention.

Les MESURES AGRO-ENVIRONNEMENTALES ET CLIMATIQUES

Depuis 2015, la Politique Agricole Commune a généré la mise en place de Projets Agro-Environnementaux et Climatiques sur les territoires (PAEC). Ces projets, mis en œuvre par les collectivités locales, ont donné la possibilité aux agriculteurs de souscrire à des Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC). Ces dernières permettent de rémunérer les exploitants pour la mise en place de pratiques agricoles favorables à l’environnement sur une durée de 5 ans. La souscription de MAEC s’opère sur la base d’un engagement contractuel volontaire de la part des agriculteurs. 

Le Département intervient depuis plusieurs années comme co-financeurs des PAEC de l’Ain.

Le PASTORALISME

Le Département de l’Ain, en partenariat avec l’ensemble des collectivités et les acteurs pastoraux du Massif du Bugey et du Revermont, s’est engagé dans un programme d’actions en faveur du pastoralisme : le Plan Pastoral Territorial. L'objectif est de maintenir et soutenir cette activité traditionnelle de la moyenne montagne de l’Ain qui contribue au maintien des paysages et de la biodiversité. 

Le Plan Pastoral Territorial (PPT) est un dispositif de la Région Auvergne Rhône-Alpes permettant à un territoire de définir des priorités en faveur des espaces pastoraux (aménagements, actions, études…), pour 5 ans, en mobilisant des fonds publics. Cette démarche concertée permet d'avoir une vision d'ensemble des besoins pastoraux sur le territoire.

 

 

 



Les mots à comprendre

Produits phytosanitaires: un produit phytosanitaire se dit d'un produit utilisé pour traiter les végétaux, par exemple contre des maladies ou des insectes. ll peut prendre la forme d'herbicides, d'insecticides, de fongicides, etc.

Agriculture biologique: l'agriculture biologique une méthode pour cultiver la terre, élever les animaux et transformer les produits en respectant la nature. Elle utilise des produits naturels pour préserver les cultures et les terres. L'utilisation de produits chimiques de synthèse et d'OGM est proscrite.

Agroécologie: c'est une démarche qui combine le développement agricole et la protection/régénération de l’environnement naturel. Elle propose une agriculture, qui valorise les agro-écosystèmes, optimise la production et minimise les intrants.