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Fiche édifice : 126
Commune : Bourg-en-Bresse (Ain, France)
Type : Chapelle
Architecte : Curtelin Georges
Autres intervenants : A. Senetère (entrepreneur), J. Coquet (peintre-verrier), J. Belloni et L. Bertola (sculpteurs), A. Cateland (orfèvre)
Fonction : La chapelle est actuellement fermée, mais non désaffectée au culte.
Datation : 1933,2e quart 20e siècle
Description : La chapelle est un chef d'œuvre de l'Art déco. La façade principale tripartite (visible depuis le boulevard Paul Bert) traduit la division en trois nefs de la chapelle. Le portail se compose d'une table et d'une corniche, dominant une porte à double vantail à chambranle mouluré. Il est encadré de deux colonnes adossées au mur pignon, surmontées de globes et présentant un motif de trois stries horizontales (une des signatures de Georges Curtelin). Au-dessus, dans une large bordure moulurée, la rosace se compose d'un réseau géométrique. Cette dernière met en valeur la statue de la Vierge à l'Enfant en bronze (dessinée par Georges Curtelin, réalisée par Joseph Belloni et mise en place en 1958). Le portail et la rosace sont dans un ébrasement concave et en plein cintre. Sur toute la hauteur de la façade, se développe un ordre monumental de pilastres toscans sans base. Ils supportent un fronton interrompu sommé d'une croix en béton armé. Aux extrémités du mur-pignon, des départs de consoles assurent la transition avec l'élévation des bas-côtés. À l'arrière, le chevet comporte deux niveaux : les chapelles rayonnantes en partie basse et le chœur polygonal plus haut. Au niveau inférieur, les chapelles s'ouvrent par des portes précédées de perrons et encadrées de pilastres sans base ni chapiteau. L'architecture du chevet est assez épurée. Georges Curtelin géométrise le style gothique par l’utilisation de baies en arcs en mitre en brique. Cette partie est également ornementée de sept vitraux circulaires qui apportent de la lumière à l'intérieur du chœur. Sur la façade latérale au nord-est, on retrouve l'entrée empruntée par les religieuses. Elle est encadrée par des colonnes et un auvent en béton armé et surmontée d'un décor représentant la colombe du Saint-Esprit. Le mur pignon est sommé d'une petite croix carrée ajourée en béton armé également. La façade latérale donnant au nord-ouest est ouverte de deux petites portes, l’une ouvrant sur la sacristie et l’autre sur la chapelle de Saint Joseph. Le béton est l'un des matériaux privilégiés de l'Art déco et le clocher n'y échappe pas. Ce dernier a été pensé et imposé par la Mère supérieure de la congrégation. Mère Ambroise voulait un petit clocher octogonal fermé, décoré de colonnettes d'angles, ajouré par des claustras en ciment armé et surmonté d'une croix en fer forgé.
Matériaux gros oeuvre : Pierre taillée,Brique,Béton
Matériaux ouvertures : Brique,Béton
Matériaux couvertures : Tuile mécanique
Particularités : À l'intérieur, se trouve un lustre octogonal en fer forgé orné de 25 boules en verre crée par Georges Curtelin. Il est inscrit au titre d'objet à l'inventaire des Monuments Historiques.
Historique : En 1826, l'asile pour aliénées, tenu par la congrégation des sœurs de Saint-Joseph de Bourg-en-Bresse, s'installe sur le site de la Madeleine. À l'origine, une simple chambre de l'établissement hospitalier fait office d'oratoire. La congrégation fait construire une première chapelle en 1828. À cette époque, le nombre de patientes est encore faible : moins d'une centaine de malades. Onze ans plus tard, ce nombre s'accroissant, une nouvelle chapelle est construite en 1839 sur l'emplacement actuel. À nouveau, ses dimensions ne sont pas adaptées aux nombres de malades. La Mère Angélique s'inquiète de l’étroitesse de la chapelle et surtout de son aspect qui, selon elle, n'est pas digne du Seigneur. Malheureusement, elle décède en 1902 et ne peut pas faire aboutir son projet. Ce n'est qu'en 1933 que Mère Ambroise donnera l’autorisation d'en construire une nouvelle. Pour mener à bien ce projet, la congrégation fait appel à Georges Curtelin, jeune architecte lyonnais, élève de Tony Garnier et reconnu en architecture religieuse. Le chantier débute en mai 1933 pour s’achever en juillet 1935. La construction est prévue en deux temps, car on ne peut pas interrompre la célébration du culte. L’abside, les chapelles rayonnantes et la croisée du transept sont réalisées en premier et achevées en 1934. Les offices ont lieu dans la nef d’origine. Dans un second temps, la nef et les bas-côtés sont reconstruits et la façade principale élargie. Les célébrations se déroulent alors dans le nouveau chœur. Georges Curtelin veut que chaque ornement soit strictement soumis à la liturgie, tout est réalisé uniquement en vue de la plus grande gloire de Dieu. Ainsi, les matériaux employés sont en matière noble : à l'intérieur de la chapelle on retrouve du marbre, chêne, fer forgé et bronze. Curtelin dresse non seulement les plans de l'édifice, mais aussi ceux des autels et de l'ornementation intérieure. Il est assisté du décorateur Jean Coquet, peintre-sculpteur, directeur de l'Ecole des Beaux-Arts de Lyon, et d'artistes renommés comme Joseph Belloni. La chapelle est finalement consacrée en octobre 1935 par Mgr Maisonobe. En 1973, les sœurs cèdent l’ensemble de la propriété à l’ORSAC (organisation pour la santé et l’accueil). En 2001, le Département acquiert le site. La chapelle change à nouveau de main et devient propriété de la Ville de Bourg-en-Bresse en mars 2015. Labellisée « Patrimoine du 20e siècle » depuis 2012, elle est inscrite au titre des monuments historiques le 22 octobre 2013.
Geolocalisation WGS84 : 46.202367922418134 - 5.219482183456421
Protection : Inscrit ISMH (inventaire supplémentaire des MH) 22-10-2013
Documentation : Agnès Bureau, Saint-Georges et Sainte-
Madeleine, de l'asile à l'hôpital, Musnier-Gilbert, 1998, Médiathèque Roger Vailland, Bourg-en-Bresse / FL 505753; Monsieur le Chanoine Beau, Histoire des Soeurs de sainte
Madeleine, 1950, Service patrimoine culturel de l'Ain / 18 HIS; Gilles Soubigou, In
Situ Revue des patrimoines, Protéger une « œuvre d’art totale » au titre des monuments historiques : la chapelle Sainte-
Madeleine , 2016,
http://journals.openedition.org/insitu/13050; Initial Consultants, In
Situ paysages et urbanisme, Bruno Morel, Dicobat, Etude patrimoniale et de programmation urbaine du
site de la
Madeleine, Ville de Bourg-en-Bresse, 2016, Service Patrimoine Culturel du Département de l'Ain