15 vues
Fiche édifice : 144
Commune : Sainte-Croix (Ain, France)
Rédacteur de la notice : Jusselme André
Type : Maison de plaisance
Fonction : Largement transformé à plusieurs reprises dans son histoire, le "château" est aujourd'hui un centre de loisirs géré par l'association Vacances Léo Lagrange sous l'appellation "Domaine de Sainte-Croix" et qui accueille des vacanciers, des mariages, des séminaires et des expositions.
Datation : 1829,1ère moitié 19e siècle
Modifications : Cet édifice a été construit en 1829 sur les vestiges d’une maison-forte féodale dont l'origine remonte au 13e siècle. Il a été l’objet de transformations secondaires en 1891 et en 1995.
Description : Le château est situé au bord du plateau délimitant à l'est le vallon de la Sereine dans lequel se niche le bourg de Sainte-Croix. Il est bâti sur un soubassement de caves voûtées dont apparaissent quelques ouvertures peu esthétiques, à l'ouest et au sud. Il se compose d’un grand corps rectangulaire de 25 mètres sur 15 mètres, d’orientation ouest-est, flanqué de deux tours carrées à ses angles sud-ouest et sud-est. Sa façade principale, au sud, compte 17 ouvertures et s’ouvre sur une grande terrasse dominant un vaste parc arboré. La façade ouest, forte de 13 ouvertures, surplombe le vallon d’une quarantaine de mètres. La façade nord, très défigurée par des aménagements techniques assez récents, ne présente aucun intérêt architectural et historique. La tour sud-est est la partie la plus ancienne. Il y subsiste quelques éléments architecturaux intéressants : quatre ouvertures en anse de panier sont encadrées de pierres blanches rectangulaires disposées en bossages ; quatre petites croix marquent les emplacements d’anciennes archères qui existent toujours à l’intérieur de la tour mais y ont été recouvertes par des galandages ; aux chaînages, des pierres disposées en harpe rappellent le motif des baies.
Matériaux gros oeuvre : Brique (carron),Pierre taillée
Matériaux ouvertures : Pierre taillée
Matériaux couvertures : Tuile en écaille,Tuile mécanique
Inscriptions : La construction d'un auvent d'accueil sur la façade sud en 1995 occulte plusieurs portes-fenêtres qui sont surmontées de frontons portant diverses dates: "1260" pour l'origine présumée de la famille de Crues, dernière propriétaire du château avant la Révolution française ; "1727" pour l'arrivée de Camille de Crues à la seigneurie ; "1829" pour la grande transformation effectuée par la famille Crozier après son acquisition en 1828 ; "1891" pour des aménagements plus secondaires effectués par Bruno Faure, descendant de la famille Crozier. On trouve aussi l'inscription "DE CRUES", et enfin, deux reliefs à connotation religieuse et monarchiste (coeurs surmontés d'une croix et appuyés sur une fleur de lys). La plupart de ces inscriptions et reliefs semblent être conservés sous les aménagements récents. Les dates 1260 et 1727 se trouvaient également sur les jambages d'une cheminée détruite en 1995. On les retrouve encore sur le portail de la chapelle du cimetière, dite chapelle des seigneurs de Crues.
Particularités : Le sous-sol du château compte plusieurs caves voûtées, séparées par des murs en carrons anciens. Une seule d'entre elle est accessible (les autres sont murées). Dans l'un de ses angles, une porte semble être murée ; selon des anciens, elle aurait pu ouvrir sur un souterrain menant à la chapelle située en contrebas dans le vallon. Par ailleurs, si l'intégralité des aménagements intérieurs est transformée en 1995, un vestige d'avant 1829 subsiste au rez-de-chaussée de la tour la plus ancienne : il s'agit d'un plafond peint en bleu décoré par quatre fleurs de lys.
Historique : Une maison-forte existe à Sainte-Croix en 1281, très vraisemblablement sur le même site que le château actuel. Elle est en la possession du seigneur Hugues Palatin, vassal du seigneur Humbert de Montluel, qui en a hérité de sa mère Amphélise, épouse de Hugue de Gleteins et elle-même héritière de Pierre Arnaud, chevalier. Plusieurs sièges et assauts subis entre 1325 et 1330 lors de la guerre entre Savoyards et Dauphinois ont ensuite pu modifier sa structure initiale. Avant les transformations radicales de 1829, l'édifice a la forme d'un U ouvert au couchant. Son bâti, observé sur une partie ancienne, est en carrons vraisemblablement fabriqués localement (lieu-dit "La Tuilerie" à proximité). Les fondations sont assez peu profondes et l'épaisseur des murs à la base est d'environ 80 cm. La courtine sud, longue d'environ 20 mètres et large de 5 mètres, se termine à l’ouest par une tour ronde surplombant la vallée de la Sereine. On accède à la cour intérieure à l'est par le porche d'une tour rectangulaire (7 m sur 5 m), dont le côté situé au levant est le seul vestige visible de l'ancien château. Les derniers occupants du bâtiment ancien sont les descendants du seigneur Pierre-François du Breuil de Crues, exécuté à Lyon en 1793 pour activités contre-révolutionnaires. En 1828, la vente est faite aux frères Crozier, négociants lyonnais. Dès 1829, ces derniers transforment la maison-forte en une résidence bourgeoise, détruisant la courtine sud et la tour ronde, et doublant la largeur de l'aile nord du bâtiment. En 1891, ont lieu divers aménagements de façade et la création de nombreuses ouvertures au sud et à l’ouest. Les derniers propriétaires privés du château le vendent en 1967 au comité d'entreprise d'EDF qui effectue en 1995 des transformations dont les buts sont de mettre l'édifice aux normes légales d'accessibilité/sécurité et d’en faire un véritable centre de loisirs.
Geolocalisation WGS84 : 45.89263205197281 - 5.056018978357315
Protection : Aucune
Documentation : Humbert de Varax, Histoire locale de la Principauté et de la Souveraineté de Dombes, Tome 2, 296, Humbert de Varax, 1999, Archives Départementales de l'Ain. BIB USU 65-1 à 2; Terrier de la Châtellenie de Montluel,
https://archives.cotedor.fr/v2/ark:/71137/g5b71cc59b9c63561e771388eb1d063d8/6b8833cb083daaa43d511a6fd483a87b/1/ZnJhZDAyMV9iXzAwMDY3Ml9wYXJ0XzAwMDAxLmpwZw==, Archives Départementales de la Côte d'Or. Cote B672; André Jusselme, Sylvie Genevois, Sainte-Croix. 800 ans d'histoire, Association Comm'Une Sereine, 2018,
https://fr.calameo.com/read/006062490017beaf7d9db; Acte de vente des propriétés du comte de Sainte-Croix aux frères Crozier, 1828, Archives Départementales du Rhône, 3E10608; Géomètre Bertrand, Plan Crozier, 1828, Archives Communales de Sainte-Croix; Géomètre Jantet, Cadastre napoléonien, 1834,
www.archives.ain.fr/ark:/22231/vta2cd0afa5d9bd7f11/dao/0#id:953987392, Archives Départementales de l'Ain. Cote 1777W437-6 Feuille 3; Brigade topographique de la REN3, Plan CAS EDF Lyon, Propriété de Sainte-Croix, 1970