Flore Aindinoise

La biodiversité végétale de l’Ain, CBNA (2022)

En région Auverge-Rhône-Alpes en général et dans le département de l’Ain en particulier, richesse et diversité floristiques élevées cohabitent avec une grande variété d’activités socio-économiques. Afin de permettre une cohabitation durable, les Conservatoires botaniques nationaux élaborent des stratégies de conservation de la flore. Celles-ci définissent les espèces les plus sensibles et proposent des actions de conservation adaptées.

En relation avec le climat, la nature des sols et la topographie, plusieurs grands ensembles assez homogènes du point de vue de la flore et des habitats naturels co-existent, structurant le département et le singularisant par rapport à beaucoup d’autres.


Plaquette réalisée par le Conservatoire Botanique Alpin (CBNA) (png - 1425 Ko)

Couverture de la plaquette réalisée par le Conservatoire Botanique Alpin (CBNA)

Dans l’Ain, la stratégie de conservation finalisée en 2017 a permis d’établir une liste de 104 espèces prioritaires. Chacune fait l’objet d’un état des lieux de ses populations afin de cibler les menaces, définir la gestion la plus pertinente pour chaque site et les actions de conservation à privilégier. L’ensemble des partenaires concernés est sollicité pour mettre en place ces actions, en fonction de leurs missions et de leurs territoires d’action.

  • Les prairies inondables du Val de Saône, habitat en très grande régression dans le pays, abritent la Gratiole officinale ou la Laîche à épis noirs.
  •  L’ensemble Bresse-Dombes est marqué par les étangs et des espèces liées comme le Flûteau nageant ou la Marsilée à quatre feuilles.
  •  Les montagnes du Bugey sont riches en pelouses calcaires, marais et forêts, avec une espèce emblématique connue d’une seule station dans le monde, l’Iberis du Bugey.
  •  La Haute-Chaîne et son piémont gessiens abritent des reliques glaciaires comme la Potentille naine.
  •  Enfin, les pelouses sèches sableuses de la basse vallée de l’Ain hébergent la Scabieuse blanchâtre, l’Orcanette des sables ou la Scorzonère hirsute.

L'Iris de Sibérie

Iris de Sibérie, étang des Loup, ENS des zones humides de Brénod (jpg - 2213 Ko)

Iris de Sibérie, étang des Loup, ENS des zones humides de Brénod

L'Iris de Sibérie (Iris sibirica) est une plante appartenant au genre Iris et la famille des Iridacées présente en Europe et en Asie du Nord. Elle est particulièrement rare et protégée en France. L'Ain est l'un des dix départements français dans lequel elle est présente.

C’est une plante vivace, aux feuilles longues et linéaires et à la fleur d’un bleu – mauve avec une gorge jaunâtre veinée de bleu et de blanc. Fleurissant au retour des beaux jours entre mai et juin, elle apprécie les prairies humides, et une tout particulièrement, sur le plateau d’Hauteville, l’un des seuls sites où elle est présente dans notre territoire.

En France, afin de prévenir la disparition d’espèces végétales menacées et de permettre la conservation des biotopes correspondants, sont interdits, en tout temps et sur tout le territoire métropolitain, la destruction, la coupe, la mutilation, l’arrachage, la cueillette ou l’enlèvement, le colportage, l’utilisation, la mise en vente, la vente ou l’achat de tout ou partie des spécimens sauvages d’Iris de Sibérie.


La Fritillaire pintade

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La Fritillaire pintade

La Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris) est une plante herbacée reconnaissable entre toutes avec ses fleurs en damiers roses et pourpres, alternant avec des parties blanchâtres. Elle pousse essentiellement dans les prairies humides, et fleurit entre mars et mai.

Son habitat typique reste les prairies inondables et ordinairement recouvertes de quelques centimètres d’eau en fin d’hiver. Dans l’Ain, elle est présente dans les prairies inondables du Val de Saône, dans le Revermont et le Bugey. En Rhône-Alpes, la fritillaire pintade est classée comme espèce protégée.


La Drosera

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Drosera à feuilles rondes

La Drosera est une plante carnivore que l’on retrouve dans les zones humides, et plus particulièrement les tourbières. Etant donné qu’elle vit dans des zones très pauvres en azote, elle se complémente en aspirant les sucs azotés de ses proies.

Ses feuilles principales sont couvertes de petits poils dont l’extrémité est recouverte d’un liquide collant. Les petits insectes tels que les mouches ou les fourmis s’empêtrent alors dans ce piège fatal, la plante se referme sur elle-même et finit son travail. Elle se rouvre quelques jours plus tard après avoir récupéré toutes les ressources de sa proie. Son fonctionnement fascinant ne cesse d’éveiller la curiosité des scientifiques et du grand public qui lui ont longtemps valu une réputation diabolique.

Dans l’Ain, les deux principales sous-espèces de la Drosera peuvent être observées sur différentes stations : la Drosera à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) et la Drosera à feuilles longues (Drosera longifolia).


La Gentiane des Marais

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Gentiane des marais

La Gentiane des Marais est une plante vivace qui fleurit de juillet à octobre. Ses fleurs sont de couleur violet foncé. Cette espèce eurasiatique est répartie de manière inégale en France et reste globalement assez rare. La principale menace pour la Gentiane des marais est la disparition et l’altération de son habitat : les zones humides.

 

La Gentiane pneumonanthe est également la plante hôte de l’Azuré des Mouillères, un papillon au fonctionnement similaire à celui de l’Azuré de la Sanguisorbe et à l’Azuré des Palluds. Ce papillon a un cycle de développement particulier : en juillet, la femelle de l’azuré dépose ses œufs sur la gentiane, plante nourricière. Les œufs éclosent et les chenilles se nourrissent des graines de ces fleurs. 3 semaines plus tard, elles tombent au sol et sont adoptées par des fourmis qui les ramènent dans leur fourmilière pour les nourrir. Les chenilles passeront tout l’hiver dans la fourmilière. L’été suivant, elles se transforment en chrysalide pour ensuite donner naissance au papillon.


L’Osmonde royale

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L’Osmonde royale

L’Osmonde royale est la plus grande fougère présente dans nos régions. Avec un potentiel de croissance de 2 à 3 mètres, cette fougère fait bel et bien penser à un petit arbre. Elle a d’ailleurs une longévité record qui tourne autour d’une centaine d’années ! Cette super-fougère se plaît dans les milieux très humides, voir même inondés, et nécessite un ensoleillement moyen, ni trop exposé, ni trop ombragé.


La Trolle d’Europe

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La Trolle d’Europe

La Trolle d’Europe est une plante vivace de notre département. On la reconnaît facilement à sa fleur jaune en forme de boule, c’est ce qui lui doit d’ailleurs son nom de « boule d’or ». La fleur de Trolle d’Europe gardera toujours ses pétales fermés, elle ne s’ouvrira pas comme pourrait le faire une rose. C’est pour cette raison que les gros pollinisateurs (abeilles, bourdons, papillons…) ne peuvent pas la polliniser.  La plante fait donc appel à une petite mouche pour faire le travail qui, en échange de ce service rendu, pourra pondre et faire se nourrir ses larves d’une partie des graines produites par la fleur.


La Marsilée à quatre feuilles

La Marsilée à quatre feuilles  (png - 654 Ko)

La Marsilée à quatre feuilles

La Marsilée à quatre feuilles est une plante aquatique appréciant les plans d’eau aux berges à pente douce, comme celles de certains étangs en Dombes. De la famille des fougères, elle est tout à fait remarquable, notamment par la forme de ses frondes divisées en quatre lobes, disposés en croix et rappelant celle d’un trèfle à quatre feuilles.

Largement présente dans de nombreux étangs de Bresse et de Dombes, elle est aujourd’hui plus rare et considérée comme vulnérable à l’échelle européenne. La raison de ce déclin : le changement de pratiques dans la gestion des étangs, l’eutrophisation des milieux, ou encore la concurrence avec des espèces exotiques envahissantes comme la jussie.