Église Saint-Maurice de Neuville-les-Dames
Construite au 19e siècle pour remplacer l'ancienne église paroissiale devenue vétuste, l'église Saint-Maurice demeure aujourd’hui la plus vaste du secteur paroissial. La nouvelle église de Neuville-les-Dames est sortie de terre en 1889 et a été achevée en 1892. De style néo-roman, l’édifice conçu par l’architecte Tony Ferret s’inscrit dans la configuration de la place du Chapitre, dont l’histoire est liée à celles des chanoinesses, présentes des siècles durant à Neuville.
Église paroissiale et église des chanoinesses
Deux églises précédent l’église Saint-Maurice actuelle : une église paroissiale Saint-Maurice, datant du 12e siècle, et une église Sainte-Catherine, celle des chanoinesses. Les deux églises sont accolées tête bêche, le chœur de l’église paroissiale est situé à l’Est de l’édifice, selon la tradition chrétienne ; celui de l’église Sainte Catherine à l’Ouest pour que l’entrée donne sur la place du Chapitre et soit accessible aux chanoinesses, par un sentier en brique reliant chaque demeure au lieu de culte.
L’ancienne église Saint-Maurice, de style roman, est bâtie selon les dispositions d’un plan en croix latine, avec une nef qui se termine par une abside unique. S’élève au-dessus du bâtiment un clocher lanterne. Assez sobre, elle ne posséde pas de vitraux. Des travaux de restauration sont entrepris en 1329, puis en 1592, et à de nombreuses reprises au cours du 18e siècle en raison de son état de délabrement avancé.
C’est finalement en raison de sa vétusté et du manque de place pour accueillir les paroissiens qu’il est décidé, en 1887, de faire construire, sur l’emplacement du bâtiment actuel, une nouvelle église. Plus grande et majestueuse, elle doit alors être susceptible de recevoir l’ensemble de la communauté des croyants en son sein.
Débats et déboires à l'occasion de la construction de la nouvelle église
Les débats sont animés au sujet de la conception du projet de construction de cette nouvelle église Saint-Maurice. La commune doit acheter un emplacement de 280 m² venant s’ajouter au terrain qu’elle posséde dans le but d’y faire édifier le nouveau bâtiment. Ledit emplacement a pour avantage d’ouvrir et d’agrandir la place du chapitre et de jouxter le presbytère datant de 1845. La déclivité du terrain engendre une polémique car elle rend difficile l’orientation de l’édifice, dont le chœur doit se trouver à l’Est, selon la tradition chrétienne.
De nombreuses discussions se tiennent sur ce sujet sensible, entre la fabrique, la mairie et le comité diocésain. Monsieur Dugas, maire et président de la fabrique, souhaite installer l’église sur ce nouvel emplacement, alors que le comité diocésain s’y oppose, par peur des coûts supplémentaires occasionnés par une adaptation de la construction à la configuration du terrain. En outre, les Neuvillois, financeurs de la mise en œuvre du projet à hauteur d’un tiers du coût des travaux, menaçent de retirer leurs dons en cas de déplacement de quelques centaines de mètres par rapport aux dispositions initiales.
Tony Ferret, architecte diocésain, sait convaincre tous les protagonistes, en proposant les plans d’une église construite sur une crypte, permettant de surélever l’édifice et de s’adapter à la déclivité du terrain. Ce projet retient l’attention, et, après de longues discussions, la décision est enfin prise en 1888.
Les travaux s’échelonnent de 1889 à 1892. Tony Ferret est l’architecte du projet et André Antoine Mandy, entrepreneur domicilié à Ars, se voit confier la maitrise d’œuvre. Monsieur Mandy décéde le 17 octobre 1890 en tombant d’un échafaudage, ce qui interromp temporairement l’avancée des travaux du chantier. Son épouse accepte la responsabilité d’une reprise du cours de la construction, si bien que cette dernière est achevée en 1892.
un trio non-conventionnel pour allier classicisme néo-roman et originalité moderne
Le soin apporté aux décors à l’intérieur de l’église est indéniable, et, si une partie de l’ornementation n'est jamais achevée, faute de moyens, il n’en demeure pas moins évident que les Neuvillois ont l’ambition que l’église Saint-Maurice soit un édifice religieux imposant et grandiose.
Le bâtiment de 40 mètres de long sur 15 mètres de large, dont le plan est en forme de croix latine, est pourvu d’un transept inscrit. Les contraintes inhérentes à l’étroitesse de la parcelle limitée par la présence de l’ancien presbytère accolé au terrain expliquent sans doute ce choix. La nef centrale est flanquée de collatéraux et se termine par une abside unique, avec une voûte en cul-de-four. Les voûtes d’arêtes des cinq travées, dont l’esthétique simple et épuré n’est pas sans rappeler l’art roman, sont soutenues par des arcs en plein-cintre et des arcs doubleaux, retombant sur des piliers et pilastres. L’église est pourvue également d’un clocher porche et d’une tourelle comprenant un escalier qui mène au clocher.
L’ensemble construit en pierres d’origines différentes, de Saint-Martin de Belleroche, Villebois, Ramasse, Fontvieille et Tournus a une silhouette homogène et harmonieuse.
À cette architecture d’inspiration romane viennent s’ajouter les vitraux du célèbre maître-verrier Lucien Bégule, artiste reconnu en France et à l’étranger. Son atelier lyonnais se voit confier la conception des vitraux de l’église Saint-Maurice de Neuville-les-Dames en 1891.
L’influence néo-romane des verrières de l’église est visible dans le dépouillement iconographique assumé, et dans le classicisme perceptible dans la représentation des personnages en pied, sur un soubassement de scènes historiées.
La thématique des vitraux est centrée sur la vie des saints, principalement celle des saints locaux tel que le Bienheureux-Pierre-Chanel et ceux vénérés au 19e siècle. La facture de ces vitraux est révélatrice de l’art du maître verrier, en ce qui concerne le rendu de la texture des étoffes et des modelés anatomiques.
À l’ornementation de l’église s’ajoute la présence de céramiques décoratives, rares dans la région et plus généralement dans les édifices religieux. Cette particularité inscrit l’église dans la fin de son siècle qui connait un fort engouement pour cet atour de terre cuite et d’émail.
L’église Saint-Maurice de Neuville-les-Dames renferme 96 céramiques décoratives réalisées dans l’atelier Perrusson & Desfontaines implanté à Ecuisse en Saône et Loire. Les motifs choisis sur catalogue apportent une touche de lumière qui réchauffe l’ensemble avec leurs couleurs chaudes et vives.
Si Tony Ferret et Jean-Marie Perrusson travaillent ensemble sur plusieurs chantiers, le trio formé avec Lucien Bégule est en revanche inédit.
Le résultat de cette collaboration en faveur de l’église Saint-Maurice est matérialisé par la réalisation d’un ensemble qui mêle un classicisme volontaire et assumé par le biais d’une architecture d’inspiration néo-romane, rehaussée par les céramiques décoratives, originalité subtile et moderne, inscrivant l’édifice dans son époque.
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2018/2019-L'Hymne à la joie de l'eau
Numéro de la fiche : 53
Légende : Photo d'intérieur du lavoir de Neuville les Dames (notes de musique dessinée sur les murs). Photo prise depuis l'extérieur par une fenêtre. Photo prise à contre jour pour accentuer les contrastes. Ajout d'une bordure floue avec le logiciel GIMP.
Type de support : photo
Format : jpg, Couleur
Taille ou durée : 5,43 Mo
Date de la prise de vue : 2019-04-20
Auteur : Soline MICHAUD
Etablissement scolaire : THOISSEY - Collège Bel Air
Nom du monument : Lavoir
Commune : Neuville-les-Dames (Ain, France)
Adresse : 01400 Neuville-les-Dames
Coordonnées WGS84 : 46.162502, 5.004635
Informations complémentaires : CATÉGORIE COLLÉGIENS
Année du concours : 2018/2019
Classement du jury : 8e
Classement des internautes : 1ère
Eglise, Saint-Maurice
Fiche édifice : 116
Commune : Neuville-les-Dames (Ain, France)
Rédacteur de la notice : vigier thierry
Type : Eglise paroissiale
Architecte : Ferret Antoine (Tony)
Autres intervenants : Mandy André Antoine (entrepreneur), Bégule Lucien (peintre-verrier), Perrusson et Desfontaines (céramistes)
Fonction : Ce bâtiment a une fonction cultuelle, utilisé pour tous les offices religieux, et culturelle lors de concerts et autres manifestations (visites commentées du bâtiment, des vitraux, des céramiques) en complémentarité du patrimoine du village. La crypte sert de lieu de culte, l'hiver. Il existe trois salles de réunions pour différentes activités : chorale, atelier rénovation des statues, et une chaufferie.
Datation : 1889,4e quart 19e siècle
Description : Eglise de style néo-roman, orientée est/ouest, construite en partie sur une crypte pour compenser le dénivelé du terrain. Des pierres d'origine différente constituent cet édifice en croix latine avec transept inscrit. Une nef centrale, deux nefs latérales et trois tourelles complètent cette construction, ainsi qu'un clocher porche comportant deux horloges en céramique Perrusson et Desfontaines. De plus, 96 céramiques proviennent de la même fabrique et 18 vitraux de Lucien Bégule ornent cet édifice. Dans la crypte, 3 vitraux contemporains de 1983 ont été réalisés par le peintre verrier Claude Baillon. Précisions sur les dimensions de l'église : hauteur à l'avant = 15,70 m hors clocher, à l'arrière 22 m ; hauteur à l'intérieur du transept = 11,70 m, nef centrale = 12,70 m, nef latérale = 7,70 m, chœur = 11,70 m. L'abside présente un diamètre de 7 m.
Matériaux gros oeuvre : Pierre non taillée,Pierre taillée,Métal,Brique,Bois
Matériaux ouvertures : Pierre non taillée,Pierre taillée
Matériaux couvertures : Tuile plate,Ardoise
Particularités : Les éléments en céramique sont : les deux horloges, les fleurs de lys et 28 métopes pour l'extérieur ; 68 métopes et rosaces et une tribune ornée d'un bandeau pour l'intérieur. Ils ont été réalisés dans l’atelier Perrusson-Desfontaines implanté à Ecuisse en Saône-et-Loire. Les 18 vitraux sont de belle facture, commande unique réalisée par Lucien Bégule, peintre-verrier lyonnais. L'iconographie est régionale et locale, avec comme particularité, une saynète historiée sur la majorité des vitraux en soubassement. Dans la crypte, trois vitraux contemporains ont été réalisés et installés en 1986 par Claude Baillon de Millau. A noter que sur 24 chapiteaux, 12 sont sculptés, la finition de l'église n'ayant pas aboutie. Plusieurs éléments ont été protégés au titre des Monuments historiques à deux dates différentes : une cloche le 20 septembre 1943 et le 14 décembre 2000 : le tabernacle et l'autel de la chapelle Saint-Maurice, le tabernacle et l'autel de la chapelle de Marie, le tabernacle de la crypte, les stalles dans le chœur de l'église, une cloche posée au sol, une chasuble.
Historique : Consacrée en 1892, l’église Saint-Maurice de Neuville-les-Dames fut édifiée pour remplacer l’église paroissiale jusqu’alors située au centre de la place du Chapitre. Datant du 12e siècle, cette dernière fut détruite car jugée trop exiguë et vétuste. Certains matériaux provenant de ce bâtiment ainsi que de l’église des chanoinesses détruite à la Révolution furent réemployés pour la construction du nouvel édifice (les marches en pierre, des bois de charpente en chêne, les stalles des chanoinesses visibles dans le chœur). L’orientation inversée (est-ouest) s’explique par la prise en compte de la déclivité du terrain, qui rendait difficile l’orientation ouest-est traditionnelle. L’architecte diocésain Tony Ferret, proposa un plan qui ménageait la réalisation d’une crypte sous le corps de l’édifice, susceptible de compenser la déclivité ci-dessus évoquée. Les plans de Tony Ferret acceptés, les travaux purent débuter en 1889, pour s’achever trois ans plus tard, permettant d’inscrire l’édifice dans son contexte topographique.
Geolocalisation WGS84 : 46.1624985724538 - 5.002191066741943
Protection : Aucune
Documentation : Lucien Charrin, Neuville les Dames des origines à nos jours, Regain, 1993
Bureau de poste, La Poste
Fiche édifice : 117
Commune : Neuville-les-Dames (Ain, France)
Rédacteur de la notice : vigier thierry
Type : Hôtel des postes
Architecte : Rochet Abel
Autres intervenants : Bulidon Henri (maçon entrepreneur)
Fonction : A partir de 1912, le bâtiment est un bureau de poste. Depuis 2016, c'est une agence postale avec du personnel dépendant de la Mairie.
Datation : 1912,1er quart 20e siècle
Modifications : Ajout d'un local chaufferie fioul (gaz en 2000) et de toilettes publiques.
Description : Le bâtiment est composé de quatre façades et une façade aplatie où se situe la porte d'entrée. Il comprend une cave, un rez-de-chaussée, un premier étage et des combles. Le travail architectural montre une délimitation entre les trois niveaux. Les encadrements en ciment des ouvertures sont travaillés en modénature et les coudières sont en pierre bouchardée. Des persiennes métalliques ferment les ouvertures. Quatre fenêtres du bas sont munies de grilles de protection. Le local chaufferie se situe sur la façade ouest. La porte d'entrée est surmontée d'une fenêtre aveugle où devaient figurer les numéros de téléphone. Au-dessus de cette baie, un fronton en pierre blanche est percé d'une ouverture circulaire occupée par une horloge jusqu'en 2018. Sur la façade est, un panneau mouluré en ciment de 8 m sur 0,80 m porte l'inscription "Télégraphe-Poste-Téléphone". La lucarne, surmontée d'un toit à trois pans, est en pierre blanche.
Matériaux gros oeuvre : Pierre taillée,Béton
Matériaux ouvertures : Pierre taillée,Béton
Matériaux couvertures : Tuile mécanique
Inscriptions : Sur un panneau mouluré de 8 m sur 0,80 m est inscrit : TÉLÉGRAPHE - POSTE -TÉLÉPHONE
Historique : Depuis 1861, la commune de Neuville-les-Dames demande avec insistance (pétitions à l'appui) la création d'un bureau de distribution avec le soutien des communes avoisinantes, suite aux déficiences du service actuel. Le 2 décembre 1911, le directeur des Postes demande la désignation d'un architecte pour le projet de la poste. C'est l'architecte Abel ROCHET, né à Bourg-en-Bresse le 7 octobre 1869, décédé le 20 octobre 1953, et diplômé des Beaux-Arts de Paris le 4 février 1889, qui a été nommé. Le devis estimatif d'Abel Rochet s'élevait à 15 600 francs. Deux entrepreneurs ont répondu à l'appel d'offre : M. Rousseau Antoine (14 069 francs) et M. Bulidon Henri (13 781 francs). Ce dernier a été validé par le conseil municipal du 28 Avril 1912. L'entrepreneur en maçonnerie, M. Bulidon Henri, résidait à Saint-Trivier-sur-Moignans dans l'Ain. La délibération a été approuvée le 2 mai 1912 par la Préfecture. M. Rochet a commandé une horloge verticale, sans sonnerie, 8 jours. Elle se compose d'une première roue de 12 cm, d'un chevalet en sapin, d'une tige de transmission, d'un cadran peint, d'une minuterie, d'une aiguille, de cordes (8 m), de poids, de cinq équerres en fer ; le tout pour une valeur de 190,3 francs. Le châssis sur le toit est un modèle Fréleval. Elle a été inaugurée le 28 septembre 1913. Un bail a été établi entre la mairie et la Poste. En 1912, il s'élevait à 600 francs par année et évoluait à la reconduite du bail, pour s'élever, en 1971, à 4 200 francs, suite aux travaux réalisés. Le receveur de la Poste était logé dans ce bâtiment. Par la suite, l'appartement est devenu un local associatif et un dépôt d'archives communales. Le bureau de Poste est devenu Agence Postale le 14 octobre 2016.
Geolocalisation WGS84 : 46.16213852870657 - 5.004279738705236
Protection : Aucune
Documentation : Charrin Lucien, Neuville-les-Dames, Des origines à nos jours, 427, Regain, 1993, SL 944-1, Bibliothèque de Neuville les Dames; Bureau de Poste, Devis estimatif, baux., 2O12 - Archives communales de Neuville les Dames; Bureau de Poste, Délibération des baux, 1939-1971 : location bureau de poste, correspondances., 1N3 - Archives communales de Neuville les Dames; Bureau de Poste, Construction : travaux, entretien. Location 1907-1980, 1M4 - Archives communales de Neuville les Dames
Maison canoniale, de Brosses de Gevigney
Fiche édifice : 118
Commune : Neuville-les-Dames (Ain, France)
Rédacteur de la notice : vigier thierry
Type : Maison canoniale
Architecte : Pierre Langrené, Damboy
Autres intervenants : Pierre Chabert (charpentier), Jean Lamy (entrepreneur) , Michel Nain (tailleur de pierres)
Fonction : Depuis la Révolution, elle sert d'habitation familiale.
Datation : 2e quart 18e siècle
Modifications : Construction d'une tour accolée à la façade sud-ouest du bâtiment principal.
Description : Il s'agit d'un bâtiment trapézoïdal élevé sur trois niveaux. La façade sud donnant sur la place du Chapitre a une prestance identique aux hôtels particuliers de l'époque. Un escalier en pierre, à volée double et à montée convergente, avec une rampe en fer forgé, permet d’accéder à la belle porte d'entrée cintrée en chêne, munie d'un heurtoir. Sous la clé de voûte passante sans doute autrefois armoriée, la flèche de l'arc est comblée par une imposte. Cette ouverture se situe sur un avant-corps central surmonté d'un fronton triangulaire et classique, lui-même agrémenté d'un œil-de-bœuf en son centre. De plus, un balcon en fer forgé surplombe cette porte d'entrée. La majorité des fenêtres et des lucarnes en façade sont réalisées en petits bois et fermées par des persiennes de bois. La toiture à la mansarde est soulignée par une corniche qui se poursuit sur la tour de 1900 construite à l'angle de la façade sud-ouest. Au-dessus de la baie supérieure de cette tour, trois corbeaux sculptés soutiennent le fronton en plein cintre, le tout décoré de modillons. A l'arrière, un balcon identique à celui de la face sud se trouve au-dessus d'un escalier de quatre marches en pierre. Cette façade nord donnant sur un parc est moins prestigieuse.
Matériaux gros oeuvre : Galet,Brique (carron),Pisé,Pierre taillée
Matériaux ouvertures : Pierre taillée
Matériaux couvertures : Tuile en écaille,Tuile plate,Ardoise
Particularités : À l'intérieur du bâtiment se trouvent un escalier de service en chêne chevillé et un escalier en pierre avec une rampe en fer forgé qui donne sur le vestibule.
Historique : Les archives concernant le chapitre de Neuville-les-Dames nous apprennent que Louise Barbe de Brosses (1710/1758), originaire de Dijon entre au prieuré en 1729. Sa sœur Charlotte (1717/1776) la rejoint ainsi que sa mère Pierrette née Févret de la Fondette (1681/1771), veuve de Charles de Brosses (1677/1723) conseiller au parlement de Bourgogne. Les registres capitulaires de 1734 et 1735 citent la maison de Madame de Brosses et ses filles. Ils précisent qu’elle peut construire un perron de quatre pieds et demi face à la cour du Chapitre et que le mur de façade doit être en alignement avec la maison mitoyenne de Madame de Vallins. Des minutes notariales de 1735 citent les prix faits pour les différents entrepreneurs : charpentiers et tailleurs de pierre. En 1739, leur frère Charles (1709/1777) également conseiller (1741) puis président (1775) au parlement de Bourgogne relate dans un de ses courriers qu’il passe voir sa mère et ses sœurs dans leur nouvelle maison : « la plus belle sans contredit et la plus vaste du chapitre ». Suite à un exil en 1776, il passe du temps avec sa famille et est apprécié pour sa culture et son humour. L’entretien de cette demeure coûte cher et la famille de Brosses se résout à partager cette bâtisse avec la famille voisine de Vallins dès 1750. Pour ces mêmes raisons, de nouvelles "nièces" sont adoptées (ce principe d'adoption étant accompagné de subsides) : Hyacinthe Pierrette en 1758, Catherine et Constance en 1761, Agathe et Augustine en 1769 (filles de Charles issues de ses 2 mariages). Olympiade et Elisabeth Pauline, membre de la famille de Brosses, obtiennent à leur naissance, un brevet de fraternité en 1773 et 1775. Des demoiselles de la famille de Legouz de Saint-Seine (seconde épouse de Charles) et de Fondette se joignent pour garder ce bien dans la famille. En 1780, une partie est vendue aux demoiselles de Monestay de Chazeron pour 45 000 livres. Ces dernières adoptent Mesdemoiselles de Neuville de l’Arboulerie (1781) et Madame de Chevigné, veuve du comte de Bar, qui seront les dernières chanoinesses à avoir vécu dans cette maison jusqu'à la Révolution. Avant cet événement, des réunions capitulaires, des réceptions et des bals s’organisent dans les magnifiques salons aux boiseries Louis XVI, avec un parquet en étoile et vue sur les jardins. Adélaïde de Berbis (1768/1848), est reçue au prieuré en novembre 1787 et habite dans une maison au fond de la place du Chapitre. A la Révolution, elle est emprisonnée à Chatillon-sur-Chalaronne puis à Bourg-en-Bresse en 1793. A sa sortie, elle épouse Charles Aimé Jussieu de Saint Julien et revient vivre à Neuville. Elle vend sa propre demeure canoniale et achète en 1811 cette bâtisse à un descendant de la famille de Bar pour la somme de 4800 francs auprès du notaire Despiney de Neuville-les-Dames. Elle y meurt en 1848. La famille de Gevigney acquière cette demeure en 1879. Au début du 20e siècle, un pavillon tourelle est construit en façade sud-ouest. L’architecte bressan Abel Rochet, qui a épousé une femme vivant dans une autre maison du Chapitre, en est le concepteur. Les descendants actuels de la famille de Gevigney y vivent toujours et entretiennent cette magnifique bâtisse qui fait la fierté du village de Neuville-les-Dames car elle évoque le passé prestigieux de ce prieuré.
Geolocalisation WGS84 : 46.162873223502224 - 5.003159463405609
Protection : Inscrit ISMH (inventaire supplémentaire des MH) 18-12-1980
Documentation : A. Gourmand, Notice sur l'ancien chapitre noble de Neuville-les-Dames, imprimerie Milliet Bottier, 1865, Archives départementales de l'Ain / BIB D 875; Lucien Charrin, Neuville les Dames Des origines à nos jours, Regain, 1993, Archives départementales de l'Ain / BIB TU 281; Base Mérimée Ministère de la culture, http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/dapamer_fr?ACTION=NOUVEAU&, Base Mérimée; Hippolyte Babou, Lettres familières d'Italie à quelques amis en 1739 1740 par Charles de Brosses, 21, 22, Poulet Malassis et de Broise, 1858, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k39895g/f65.item; CH Foisset, Le Président de Brosses Histoire des lettres et Parlement au 18ème siècle, 86,87,89,142,322,346,522,527, Olivier-Fulgence, 1842, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9725787z/f94.image.r=Neuville; Albert Bouchet, Histoire des prieurs de l'ancien chapitre noble de Neuville-les-Dames, 1889, Archives départementales de l'Ain / BIB E 45; Octave Morel, Le prieuré de filles nobles de Neuville-les-Dames 1158-1755, Archives Départementales de l'Ain / BIB TU 43; Minutes notarales Maitre Reffay, Archives Départementales de l'Ain / 3E 20 605
Maison canoniale, L'Aubier
Fiche édifice : 128
Commune : Neuville-les-Dames (Ain, France)
Rédacteur de la notice : vigier thierry
Type : Maison canoniale
Architecte : Zola
Fonction : Ces deux maisons construites à usage d'habitation pour les chanoinesses sont aujourd'hui en attente d'une reconversion.
Datation : 3e quart 18e siècle
Description : Il s'agit d'un bâtiment rectangulaire composé de deux maisons canoniales mitoyennes, construites en même temps et à l'identique, faisant parti d'un alignement de cinq maisons, situé entre la place du Chapitre et la place des Chanoinesses. Sur la façade ouest, un soubassement de 60 cm de haut débordant de 4 cm du reste de la façade (cf image des soupiraux) en briques et galets est recouvert d'un crépi. La demeure s'élève sur quatre niveaux, comme toutes les maisons situées sur cette place. Le dernier niveau est éclairé par des œils-de-bœuf, inclus dans une frise peinte aux dessins géométriques soulignant les parties constitutives de ce niveau. L'enduit de couleur ocre est surligné par des lignes rouges espacées de 40 cm sur toute la longueur des façades est et ouest jusqu'au premier étage, sur toute la hauteur pour la partie sud. Sur la façade est donnant sur la place du Chapitre, un escalier à double volée à montée convergente avec une rampe en fer forgé aboutit à deux portes d'entrée à deux battants. Les encadrements réalisés en pierre taillée montrent un linteau monolithe et des piédroits constitués de plusieurs pierres de taille. Ces portes sont décorées avec des moulures et surmontées chacune d'une imposte vitrée. Des persiennes en bois habillent les fenêtres rectangulaires encadrées de pierres taillées aux deuxième et troisième niveaux des façades est et ouest. Des soupiraux en arc monolithe éclairent le premier niveau et sont protégés par des barreaux. Des tuiles plates recouvrent le toit en croupe.
Matériaux gros oeuvre : Galet,Brique
Matériaux ouvertures : Pierre taillée,Brique
Matériaux couvertures : Tuile plate
Historique : En 1760, la Prieure, inquiète de l'augmentation du nombre des postulantes désireuses d'entrer au Chapitre, s'adresse à l’architecte et entrepreneur Zola pour dresser le plan d'un alignement de nouvelles maisons. Ces constructions sont érigées en dehors du périmètre du Chapitre devenu trop restreint. Après la validation du projet par l'assemblée capitulaire, cinq maisons sont réalisées au fil du temps. Les deux premières dont il est question ici, proches des églises, sont bâties en même temps à la demande de deux familles de Bourgogne : Damas de Cormaillon et Chastenay de Lanty. Elles forment un ensemble cohérent, reliées entre elles par les sous-sols. Les chanoinesses y vivent jusqu'à la Révolution, période à laquelle ces bâtiments sont vendus en tant que biens nationaux. Plusieurs propriétaires se succédèrent. L'abbé Sauvage les acquiert et les donne en 1838 à la congrégation des sœurs de Saint-Joseph. Elles érigent une chapelle au rez-de-chaussée avec un clocheton sur le toit, démonté en 1974. Elles créent une école libre pour filles et indigentes ainsi qu'un hospice et une apothicairerie. La commune de Neuville-les-Dames achète ces deux bâtiments en 1959 et les louent aux établissements Vulcain, puis Lafont pour créer une usine de fabrication de vêtements de travail jusqu'en 1987. Le bâtiment est vendu le 22 avril 1987 à M. Michelon et Mlle Ravassard pour être transformé en maison de retraite" l'Aubier" qui reste ouverte jusqu'en 2016. La commune est à nouveau propriétaire de ces lieux depuis octobre 2019.
Geolocalisation WGS84 : 46.162757161159305 - 5.002607418947136
Protection : Aucune
Documentation : A. Gourmand, Notice sur l'ancien chapitre noble de Neuville-les-Dames, imprimerie Millet Bottier, 1865, Archives départementales de l'Ain / BIB D875; Lucien Charrin, Neuville les Dames des origines à nos jours, Regain, 1993, Archives départementales de l'Ain / BIB TU 281; Albert Bouchet, Histoire des prieurs de l'ancien chapitre noble de Neuville-les-Dames, 1889, Archives départementales de l'Ain / BIB E 45; L'Aubier, Archives communales de Neuville-les-Dames; Donation Sauvage , 1838, Archives départementales de l'Ain / 3E 20854