Neuville-les-Dames : histoire et patrimoine
Le village de Neuville est riche de son histoire et de son patrimoine. La place du Chapitre avec ses maisons canoniales témoignent d’une vie religieuse très présente dès l’origine et les restes d’une « poype » font le lien avec son emplacement primitif. Une histoire est à découvrir au fil des rues et ruelles de Neuville.
Les origines du village
En 1009, une notice de l’abbaye de Saint-Oyen de Joux mentionne un village « Novavilla » dont l’église est dédiée à Saint-Maurice, situé près du fond de Luiseys. Dans ce texte, les moines de ce village demandent à l’abbé de Saint-Oyen, dont ils dépendent, de posséder la justice, ce qui leur est accordé.
Il existe un recueil des chartes de Cluny, daté de 1103, où Bérard de Luiseys est cité ; son château est édifié entre Chatillon et Vandeins.
Deux textes relatant des translations de reliques (Saint-Thaurin en 1158 et Saint-Oyen en 1183) évoquent la présence de deux prieurés, le premier pour les femmes et le second pour les hommes.
Outre les deux prieurés, une poype atteste de l’ancienneté du village
Cette motte castrale se localise à 600 mètres à l’ouest du village actuel et sur la rive gauche du Renon. Un castrum appartenant à la famille de Luyseys y trône (toujours visible en 1650 d’après Guichenon) ainsi qu’une chapelle sous le vocable de Saint-Jacques. Elle est encore évoquée en 1736 sur un bail pour la location du moulin de Garambourg. Deux voies antiques de circulation passaient à proximité de ce site (Hannezo) ; l’une reliant Chatillon à Bourg et l’autre de Chatillon à Vandeins. Quelques fouilles ont été réalisées mais n’ont pas livré de secrets. Il est supposé que le village primitif soit établi aux alentours de cette poype.
En 1184, l’empereur romain Frédéric Barberousse prend sous sa protection l’abbaye de Novavilla et la chapelle du castrum, sans doute située sur la poype de Luiseys.
Au cours du 13e siècle, un incendie dévaste le village. Les reliques de saint Trivier, nichées dans l’église furent détruites ainsi que les prieurés. Un nouveau village (celui d'aujourd'hui) voit le jour sur la rive droite du Renon, à 800 mètre à l’est, dans un quartier que l’on nomme "Basse-Bresse". Des maisons à colombages et encorbellements sont les témoins de cette nouvelle installation. L’église Saint-Maurice et le prieuré sont reconstruits sur les places actuelles du Chapître et des Chanoinesses.
Des religieuses bénédictines aux chanoinesses
Le prieuré des religieuses bénédictines dépend de l’abbaye de Saint-Claude dont un prieur et quelques moines gèrent les intérêts matériels et les recrues des moniales. Une prieure a tout de même en charge la vie courante du cloitre et les offices. Les novices, souvent très jeunes, doivent faire preuve de leur noblesse et sont éduquées pour leur vie future par une "tante".
Les règles bénédictines s’assouplissent peu à peu. Très vite les religieuses s'installent dans des maisons individuelles où elles peuvent recevoir leur famille. Les pièces communes de ce prieuré, réfectoire et dortoir, se dégradent. Le cloître fermé par deux grilles est constitué d'un jardin, un parc, des vignes, un four, deux églises et des maisons canoniales.
En 1710, le couvent de dames est supprimé et le prieur devient seigneur de Neuville. Ce chapitre est sécularisé en 1755 ce qui permet d’accueillir des novices de familles plus prestigieuses (Sophie de Grouchy, future madame de Condorcet ; les princesses de Saxe, les familles De Brosse, les demoiselles de Tencin, de Beaurepaire, ...). Les chanoinesses deviennent comtesses par décret du roi Louis 15 de 1757.
Aujourd'hui, la trace de ces Dames ne perdure que par les maisons canoniales, les halles, le moulin de Garambourg, deux places et une grille de portail.
Les maisons canoniales
Ce sont des maisons à étages, avec de grandes façades grises percées de hautes fenêtres classiques et d'œils-de-bœuf. En général elles comprennent un rez-de-chaussée et un étage surmonté de combles, les formes en sont irrégulières car elles épousent les particularités du terrain.
Les églises fermaient la place. Un maillage d'allées dallées permettait aux chanoinesses de se rendre aux offices de chez elles. Sur 25 maisons comptabilisées lors de la disparition du chapitre à la Révolution, aujourd'hui il n'en reste qu'une vingtaine.
La maison Beaurepaire
Cette très belle maison est située à l'est de la place du Chapitre. Elle a été aménagée par Marie-Gabrielle de Beaurepaire qui fut secrète en 1777 et nommée doyenne en 1782.
Au-dessus de la porte d'entrée, sur un fronton, les armes de Jeanne de la Coste, précédente occupante, sont bien conservées : une couronne comtale correspondant à son rang qui, à part la tête du griffon, a survécu au temps ainsi qu'à la Révolution.
La maison est somptueuse, avec sa magnifique rampe d'escalier qui s'inscrit dans une montée triangulaire très originale avec un beau corps en fer forgé et décorée d'un parquet en étoile et du portrait de la vielle dame en chanoinesse.
La maison de Brosses de Gevigney
La plus belle de Neuville ; elle occupe à elle seule tout le coté nord de la place de l'ancien monastère.
On l'appelle improprement le ''château‘‘. Cette demeure a l'élégance un peu solennelle des hôtels particuliers des nobles familles seigneuriales et parlementaires contemporaines de Louis 15. La façade est simple, avec un avant-corps coiffé d'un fronton classique ou s'ouvre sur le palier un escalier à double révolution conduisant à une belle porte cintrée dotée d'un heurtoir.
Le bâtiment est bâti en forme de trapèze.
La belle couverture de tuiles en écailles couleur de roses de la toiture mansardée a disparu vers 1910 . Un pavillon à tourelle a brisé le noble mouvement de l'ensemble au 20° siècle sans toutefois lui enlever tout son cachet.
À l'arrière, la façade sur le parc est encadrée de deux pavillons avec un balcon en fer forgé.
Elle est construite vers 1730 par Charlotte de Brosses de Montfalcon, qui y meurt en 1755.
Elle est achetée après la Révolution par l'ex chanoinesse Adélaïde de Berbis, devenue Madame Jussieu de Saint Julien. Elle réside à Neuville de 1768 à 1848, et y meurt à 100 ans.
Dans cette maison se trouve un beau salon de réception avec un parquet en étoiles d'époque, quelques consoles de bois doré, une belle cheminée, un portrait de la dernière chanoinesse en habit avec le ruban bleu liseré de rouge portant la croix des chanoinesses.
On accède au second étage par un très bel escalier de service en chêne inscrit au titre des monuments historiques. Dans le vestibule un escalier en pierre avec une très belle rampe en fer forgé monte au premier étage. Un carrelage aux fleurs de lys recouvre le sol du rez-de-chaussée.
Ce sont les descendants d'Adélaïde de Berbis qui vivent actuellement dans cette bâtisse.
Les maisons Damas-Cormaillon, Chastenay de Lanty, Ricée et Saxe et Salignac de la Mothe
Ces quatre maisons ont abrité plusieurs nobles chanoinesses dont les princesses de Saxe. Elles sont construites vers 1760 avec le concourt de l'architecte Zola pour le compte des dames de Damas et Chastenay de Lanty. Elles sont dressées en alignement à gauche de l'ancienne porte d'entrée du chapitre pour remplacer les jardins du prieur et de l'aumônier.
Les deux premières maisons symétriques et contiguëes s'ouvrent sur la nouvelle place, deux escaliers sont accolés et la dénivellation du terrain permet d'aménager de l'autre coté en contre bas un rez-de-chaussée à demi-enterré où les dames installent leurs services, cuisine, cave et bûcher.
De nombreux propriétaires vont s'y succéder mais elles ont gardé grande allure dans leur élégante simplicité et renferment de belles boiseries et cheminées.
L'abbé Sauvage les achète en 1829, et les cède en 1838 aux sœurs de la congrégation de Saint Joseph (la chapelle des sœurs est installée au premier étage, un clocheton y est construit mais sera démoli vers 1974) ; En 1844 les sœurs ouvrent une école privée pour 68 filles en hiver et 25 en été ainsi qu'un pensionnat pour six d'entre elles. Un hôpital et une pharmacie complètent cet ensemble afin de soigner la population.
La pharmacie ferme en 1888 suite aux plaintes de médecins estimant que les sœurs ne sont pas suffisamment qualifiées pour délivrer les soins et les médicaments aux indigents. L'école quant à elle ferme en 1904.
L'immeuble est racheté aux sœurs par la Commune. Une entreprise de confection de bleus de travail, les établissement Vulcains puis Laffont, s'y établit en 1961. Les locaux sont transformés en ateliers.
50 ouvrières y travailleront, dans des conditions difficiles, les salaires étant payés en fonction du rendement. L'activité cesse en 1987.
La maison de retraite l'Aubier prend possession des lieux et accueillera 30 résidents jusqu’en 2018.
La rue du Cani
À gauche des maisons Choiseul-Beaurepaire, une petite ruelle permet de rejoindre les routes de Chanoz-Chatenay et de Vonnas. Son nom de "rue des quatre-chemins", attribué au 18e siècle, est dû au carrefour marqué d'une croix. Elle est percée tardivement lorsque le couvent devenu chapitre n'était plus qu'un souvenir. Les portes sont encore fermées la nuit, et au fond de la rue un grand portail de fer marque la fin de l'enceinte du chapitre.
Comme l'espace est restreint dans la cour, et, devant l'afflux de candidates après 1750, plusieurs maisons canoniales sont construites dans cette rue dont celles de Mesdames de Forbin, Dupac de Bellegarde et de Madame de Beaurepaire. Ces maisons, n'ayant pas de jardins, servaient peu. Un grand mur aveugle dissimule une autre maison, construite après 1750 par Madame de Laurencin-Beaufort. Elle appartient aujourd'hui aux descendants de la chanoinesse de Berbis.
La rue du Cani n'est pas sans évoquer les chenils des chanoinesses qui aiment à participer aux chasses à courre du Comte de Montrevel, propriétaire à l'époque d'une des plus grandes meutes de France.
Cette rue accueille la première poste avant qu'elle ne soit transférée au centre du village.
D’autres maisons canoniales ornent cette place dont la maison de Crangeac, sans doute la plus ancienne comme en témoigne ses pans de bois, ou bien la salle capitulaire (incontournable dans un prieuré) et la maison du Breuil.
Le moulin de Garambourg
Le moulin de Garambourg appartenait au Prieur et a été transmis aux Dames ainsi que tous les domaines en 1710. Situé sur un bras du Renon, il possède trois roues datant d'au moins 1664 : deux pour la farine et une pour l’huile. Il était amodié en farine.
Plus tard une machine à vapeur augmente son rendement. La haute cheminée est le dernier témoin de cette installation.
Il fonctionna jusqu’à la dernière guerre. C’est aujourd’hui une demeure privée.
Les halles
Les chanoinesses achètent une maison en 1734 et en transforment une partie en halles en 1739 (date inscrite sur la poutre de la ferme). Les assises de la justice, comme les assemblées des habitants se tiennent sous la halle ainsi que les marchés. Certains prétendent que cette bâtisse pouvait servir de prison temporaire.
Au 19e siècle, un particulier la loue comme entrepôt.
À partir de 1907 la commune l’emploie commegarage pour le corbillard, caserne des pompiers et local de rangement.
Le lavoir
En 1876 le conseil municipal sous la houlette du maire Monsieur Dubois, demande à l’architecte Abel Rochet d’imaginer un lavoir afin que les Neuvilloises puissent y faire leur lessive.
L’entrepreneur Mazanan réalise ce bel édifice en pierre de taille avec à l’intérieur deux foyers permettant de faire chauffer les lessiveuses. Les lavandières rinçent leur linge dans l’eau courante du Renon qui est canalisé en son centre.
L'utilisation du lavoir prend fin dans les années 1960.
Abandonné depuis plusieurs années, la municipalité demande en juillet 1998 l’aide des bénévoles de l’association Concordia pour sa rénovation. En trois semaines l’équipe de volontaires retire les détritus et désensable le centre du lavoir afin que l’eau du Renon puisse à nouveau s'y écouler. Dans le même temps, les murs sont rénovés et rejointés.
Des notes de musique sont inscrites sur le mur intérieur de la bâtisse, telles qu’elles figurent dans l’antiphonaire. Elles évoquent « l’ode à la joie » écrit en 1785 par Schiller. Ludwig Van Beethoven décidera en 1820 d’inclure ces notes dans le dernier mouvement de sa symphonie n°9, adaptée pour des chœurs. Cette réalisation a été mise en œuvre par les jeunes bénévoles de l’association Concordia. Ils ont présenté le travail effectué aux Neuvillois, en organisant un concert de fin de chantier.
La rénovation se poursuit en 2002 avec la reprise de la toiture par une entreprise locale.
L’association Fleurs et Couleurs Neuvilloises contribue à recréer l’ambiance d’antan.
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2018/2019-L'Hymne à la joie de l'eau
Numéro de la fiche : 53
Légende : Photo d'intérieur du lavoir de Neuville les Dames (notes de musique dessinée sur les murs). Photo prise depuis l'extérieur par une fenêtre. Photo prise à contre jour pour accentuer les contrastes. Ajout d'une bordure floue avec le logiciel GIMP.
Type de support : photo
Format : jpg, Couleur
Taille ou durée : 5,43 Mo
Date de la prise de vue : 2019-04-20
Auteur : Soline MICHAUD
Etablissement scolaire : THOISSEY - Collège Bel Air
Nom du monument : Lavoir
Commune : Neuville-les-Dames (Ain, France)
Adresse : 01400 Neuville-les-Dames
Coordonnées WGS84 : 46.162502, 5.004635
Informations complémentaires : CATÉGORIE COLLÉGIENS
Année du concours : 2018/2019
Classement du jury : 8e
Classement des internautes : 1ère
Eglise, Saint-Maurice
Fiche édifice : 116
Commune : Neuville-les-Dames (Ain, France)
Rédacteur de la notice : vigier thierry
Type : Eglise paroissiale
Architecte : Ferret Antoine (Tony)
Autres intervenants : Mandy André Antoine (entrepreneur), Bégule Lucien (peintre-verrier), Perrusson et Desfontaines (céramistes)
Fonction : Ce bâtiment a une fonction cultuelle, utilisé pour tous les offices religieux, et culturelle lors de concerts et autres manifestations (visites commentées du bâtiment, des vitraux, des céramiques) en complémentarité du patrimoine du village. La crypte sert de lieu de culte, l'hiver. Il existe trois salles de réunions pour différentes activités : chorale, atelier rénovation des statues, et une chaufferie.
Datation : 1889,4e quart 19e siècle
Description : Eglise de style néo-roman, orientée est/ouest, construite en partie sur une crypte pour compenser le dénivelé du terrain. Des pierres d'origine différente constituent cet édifice en croix latine avec transept inscrit. Une nef centrale, deux nefs latérales et trois tourelles complètent cette construction, ainsi qu'un clocher porche comportant deux horloges en céramique Perrusson et Desfontaines. De plus, 96 céramiques proviennent de la même fabrique et 18 vitraux de Lucien Bégule ornent cet édifice. Dans la crypte, 3 vitraux contemporains de 1983 ont été réalisés par le peintre verrier Claude Baillon. Précisions sur les dimensions de l'église : hauteur à l'avant = 15,70 m hors clocher, à l'arrière 22 m ; hauteur à l'intérieur du transept = 11,70 m, nef centrale = 12,70 m, nef latérale = 7,70 m, chœur = 11,70 m. L'abside présente un diamètre de 7 m.
Matériaux gros oeuvre : Pierre non taillée,Pierre taillée,Métal,Brique,Bois
Matériaux ouvertures : Pierre non taillée,Pierre taillée
Matériaux couvertures : Tuile plate,Ardoise
Particularités : Les éléments en céramique sont : les deux horloges, les fleurs de lys et 28 métopes pour l'extérieur ; 68 métopes et rosaces et une tribune ornée d'un bandeau pour l'intérieur. Ils ont été réalisés dans l’atelier Perrusson-Desfontaines implanté à Ecuisse en Saône-et-Loire. Les 18 vitraux sont de belle facture, commande unique réalisée par Lucien Bégule, peintre-verrier lyonnais. L'iconographie est régionale et locale, avec comme particularité, une saynète historiée sur la majorité des vitraux en soubassement. Dans la crypte, trois vitraux contemporains ont été réalisés et installés en 1986 par Claude Baillon de Millau. A noter que sur 24 chapiteaux, 12 sont sculptés, la finition de l'église n'ayant pas aboutie. Plusieurs éléments ont été protégés au titre des Monuments historiques à deux dates différentes : une cloche le 20 septembre 1943 et le 14 décembre 2000 : le tabernacle et l'autel de la chapelle Saint-Maurice, le tabernacle et l'autel de la chapelle de Marie, le tabernacle de la crypte, les stalles dans le chœur de l'église, une cloche posée au sol, une chasuble.
Historique : Consacrée en 1892, l’église Saint-Maurice de Neuville-les-Dames fut édifiée pour remplacer l’église paroissiale jusqu’alors située au centre de la place du Chapitre. Datant du 12e siècle, cette dernière fut détruite car jugée trop exiguë et vétuste. Certains matériaux provenant de ce bâtiment ainsi que de l’église des chanoinesses détruite à la Révolution furent réemployés pour la construction du nouvel édifice (les marches en pierre, des bois de charpente en chêne, les stalles des chanoinesses visibles dans le chœur). L’orientation inversée (est-ouest) s’explique par la prise en compte de la déclivité du terrain, qui rendait difficile l’orientation ouest-est traditionnelle. L’architecte diocésain Tony Ferret, proposa un plan qui ménageait la réalisation d’une crypte sous le corps de l’édifice, susceptible de compenser la déclivité ci-dessus évoquée. Les plans de Tony Ferret acceptés, les travaux purent débuter en 1889, pour s’achever trois ans plus tard, permettant d’inscrire l’édifice dans son contexte topographique.
Geolocalisation WGS84 : 46.1624985724538 - 5.002191066741943
Protection : Aucune
Documentation : Lucien Charrin, Neuville les Dames des origines à nos jours, Regain, 1993
Bureau de poste, La Poste
Fiche édifice : 117
Commune : Neuville-les-Dames (Ain, France)
Rédacteur de la notice : vigier thierry
Type : Hôtel des postes
Architecte : Rochet Abel
Autres intervenants : Bulidon Henri (maçon entrepreneur)
Fonction : A partir de 1912, le bâtiment est un bureau de poste. Depuis 2016, c'est une agence postale avec du personnel dépendant de la Mairie.
Datation : 1912,1er quart 20e siècle
Modifications : Ajout d'un local chaufferie fioul (gaz en 2000) et de toilettes publiques.
Description : Le bâtiment est composé de quatre façades et une façade aplatie où se situe la porte d'entrée. Il comprend une cave, un rez-de-chaussée, un premier étage et des combles. Le travail architectural montre une délimitation entre les trois niveaux. Les encadrements en ciment des ouvertures sont travaillés en modénature et les coudières sont en pierre bouchardée. Des persiennes métalliques ferment les ouvertures. Quatre fenêtres du bas sont munies de grilles de protection. Le local chaufferie se situe sur la façade ouest. La porte d'entrée est surmontée d'une fenêtre aveugle où devaient figurer les numéros de téléphone. Au-dessus de cette baie, un fronton en pierre blanche est percé d'une ouverture circulaire occupée par une horloge jusqu'en 2018. Sur la façade est, un panneau mouluré en ciment de 8 m sur 0,80 m porte l'inscription "Télégraphe-Poste-Téléphone". La lucarne, surmontée d'un toit à trois pans, est en pierre blanche.
Matériaux gros oeuvre : Pierre taillée,Béton
Matériaux ouvertures : Pierre taillée,Béton
Matériaux couvertures : Tuile mécanique
Inscriptions : Sur un panneau mouluré de 8 m sur 0,80 m est inscrit : TÉLÉGRAPHE - POSTE -TÉLÉPHONE
Historique : Depuis 1861, la commune de Neuville-les-Dames demande avec insistance (pétitions à l'appui) la création d'un bureau de distribution avec le soutien des communes avoisinantes, suite aux déficiences du service actuel. Le 2 décembre 1911, le directeur des Postes demande la désignation d'un architecte pour le projet de la poste. C'est l'architecte Abel ROCHET, né à Bourg-en-Bresse le 7 octobre 1869, décédé le 20 octobre 1953, et diplômé des Beaux-Arts de Paris le 4 février 1889, qui a été nommé. Le devis estimatif d'Abel Rochet s'élevait à 15 600 francs. Deux entrepreneurs ont répondu à l'appel d'offre : M. Rousseau Antoine (14 069 francs) et M. Bulidon Henri (13 781 francs). Ce dernier a été validé par le conseil municipal du 28 Avril 1912. L'entrepreneur en maçonnerie, M. Bulidon Henri, résidait à Saint-Trivier-sur-Moignans dans l'Ain. La délibération a été approuvée le 2 mai 1912 par la Préfecture. M. Rochet a commandé une horloge verticale, sans sonnerie, 8 jours. Elle se compose d'une première roue de 12 cm, d'un chevalet en sapin, d'une tige de transmission, d'un cadran peint, d'une minuterie, d'une aiguille, de cordes (8 m), de poids, de cinq équerres en fer ; le tout pour une valeur de 190,3 francs. Le châssis sur le toit est un modèle Fréleval. Elle a été inaugurée le 28 septembre 1913. Un bail a été établi entre la mairie et la Poste. En 1912, il s'élevait à 600 francs par année et évoluait à la reconduite du bail, pour s'élever, en 1971, à 4 200 francs, suite aux travaux réalisés. Le receveur de la Poste était logé dans ce bâtiment. Par la suite, l'appartement est devenu un local associatif et un dépôt d'archives communales. Le bureau de Poste est devenu Agence Postale le 14 octobre 2016.
Geolocalisation WGS84 : 46.16213852870657 - 5.004279738705236
Protection : Aucune
Documentation : Charrin Lucien, Neuville-les-Dames, Des origines à nos jours, 427, Regain, 1993, SL 944-1, Bibliothèque de Neuville les Dames; Bureau de Poste, Devis estimatif, baux., 2O12 - Archives communales de Neuville les Dames; Bureau de Poste, Délibération des baux, 1939-1971 : location bureau de poste, correspondances., 1N3 - Archives communales de Neuville les Dames; Bureau de Poste, Construction : travaux, entretien. Location 1907-1980, 1M4 - Archives communales de Neuville les Dames
Maison canoniale, de Brosses de Gevigney
Fiche édifice : 118
Commune : Neuville-les-Dames (Ain, France)
Rédacteur de la notice : vigier thierry
Type : Maison canoniale
Architecte : Pierre Langrené, Damboy
Autres intervenants : Pierre Chabert (charpentier), Jean Lamy (entrepreneur) , Michel Nain (tailleur de pierres)
Fonction : Depuis la Révolution, elle sert d'habitation familiale.
Datation : 2e quart 18e siècle
Modifications : Construction d'une tour accolée à la façade sud-ouest du bâtiment principal.
Description : Il s'agit d'un bâtiment trapézoïdal élevé sur trois niveaux. La façade sud donnant sur la place du Chapitre a une prestance identique aux hôtels particuliers de l'époque. Un escalier en pierre, à volée double et à montée convergente, avec une rampe en fer forgé, permet d’accéder à la belle porte d'entrée cintrée en chêne, munie d'un heurtoir. Sous la clé de voûte passante sans doute autrefois armoriée, la flèche de l'arc est comblée par une imposte. Cette ouverture se situe sur un avant-corps central surmonté d'un fronton triangulaire et classique, lui-même agrémenté d'un œil-de-bœuf en son centre. De plus, un balcon en fer forgé surplombe cette porte d'entrée. La majorité des fenêtres et des lucarnes en façade sont réalisées en petits bois et fermées par des persiennes de bois. La toiture à la mansarde est soulignée par une corniche qui se poursuit sur la tour de 1900 construite à l'angle de la façade sud-ouest. Au-dessus de la baie supérieure de cette tour, trois corbeaux sculptés soutiennent le fronton en plein cintre, le tout décoré de modillons. A l'arrière, un balcon identique à celui de la face sud se trouve au-dessus d'un escalier de quatre marches en pierre. Cette façade nord donnant sur un parc est moins prestigieuse.
Matériaux gros oeuvre : Galet,Brique (carron),Pisé,Pierre taillée
Matériaux ouvertures : Pierre taillée
Matériaux couvertures : Tuile en écaille,Tuile plate,Ardoise
Particularités : À l'intérieur du bâtiment se trouvent un escalier de service en chêne chevillé et un escalier en pierre avec une rampe en fer forgé qui donne sur le vestibule.
Historique : Les archives concernant le chapitre de Neuville-les-Dames nous apprennent que Louise Barbe de Brosses (1710/1758), originaire de Dijon entre au prieuré en 1729. Sa sœur Charlotte (1717/1776) la rejoint ainsi que sa mère Pierrette née Févret de la Fondette (1681/1771), veuve de Charles de Brosses (1677/1723) conseiller au parlement de Bourgogne. Les registres capitulaires de 1734 et 1735 citent la maison de Madame de Brosses et ses filles. Ils précisent qu’elle peut construire un perron de quatre pieds et demi face à la cour du Chapitre et que le mur de façade doit être en alignement avec la maison mitoyenne de Madame de Vallins. Des minutes notariales de 1735 citent les prix faits pour les différents entrepreneurs : charpentiers et tailleurs de pierre. En 1739, leur frère Charles (1709/1777) également conseiller (1741) puis président (1775) au parlement de Bourgogne relate dans un de ses courriers qu’il passe voir sa mère et ses sœurs dans leur nouvelle maison : « la plus belle sans contredit et la plus vaste du chapitre ». Suite à un exil en 1776, il passe du temps avec sa famille et est apprécié pour sa culture et son humour. L’entretien de cette demeure coûte cher et la famille de Brosses se résout à partager cette bâtisse avec la famille voisine de Vallins dès 1750. Pour ces mêmes raisons, de nouvelles "nièces" sont adoptées (ce principe d'adoption étant accompagné de subsides) : Hyacinthe Pierrette en 1758, Catherine et Constance en 1761, Agathe et Augustine en 1769 (filles de Charles issues de ses 2 mariages). Olympiade et Elisabeth Pauline, membre de la famille de Brosses, obtiennent à leur naissance, un brevet de fraternité en 1773 et 1775. Des demoiselles de la famille de Legouz de Saint-Seine (seconde épouse de Charles) et de Fondette se joignent pour garder ce bien dans la famille. En 1780, une partie est vendue aux demoiselles de Monestay de Chazeron pour 45 000 livres. Ces dernières adoptent Mesdemoiselles de Neuville de l’Arboulerie (1781) et Madame de Chevigné, veuve du comte de Bar, qui seront les dernières chanoinesses à avoir vécu dans cette maison jusqu'à la Révolution. Avant cet événement, des réunions capitulaires, des réceptions et des bals s’organisent dans les magnifiques salons aux boiseries Louis XVI, avec un parquet en étoile et vue sur les jardins. Adélaïde de Berbis (1768/1848), est reçue au prieuré en novembre 1787 et habite dans une maison au fond de la place du Chapitre. A la Révolution, elle est emprisonnée à Chatillon-sur-Chalaronne puis à Bourg-en-Bresse en 1793. A sa sortie, elle épouse Charles Aimé Jussieu de Saint Julien et revient vivre à Neuville. Elle vend sa propre demeure canoniale et achète en 1811 cette bâtisse à un descendant de la famille de Bar pour la somme de 4800 francs auprès du notaire Despiney de Neuville-les-Dames. Elle y meurt en 1848. La famille de Gevigney acquière cette demeure en 1879. Au début du 20e siècle, un pavillon tourelle est construit en façade sud-ouest. L’architecte bressan Abel Rochet, qui a épousé une femme vivant dans une autre maison du Chapitre, en est le concepteur. Les descendants actuels de la famille de Gevigney y vivent toujours et entretiennent cette magnifique bâtisse qui fait la fierté du village de Neuville-les-Dames car elle évoque le passé prestigieux de ce prieuré.
Geolocalisation WGS84 : 46.162873223502224 - 5.003159463405609
Protection : Inscrit ISMH (inventaire supplémentaire des MH) 18-12-1980
Documentation : A. Gourmand, Notice sur l'ancien chapitre noble de Neuville-les-Dames, imprimerie Milliet Bottier, 1865, Archives départementales de l'Ain / BIB D 875; Lucien Charrin, Neuville les Dames Des origines à nos jours, Regain, 1993, Archives départementales de l'Ain / BIB TU 281; Base Mérimée Ministère de la culture, http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/dapamer_fr?ACTION=NOUVEAU&, Base Mérimée; Hippolyte Babou, Lettres familières d'Italie à quelques amis en 1739 1740 par Charles de Brosses, 21, 22, Poulet Malassis et de Broise, 1858, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k39895g/f65.item; CH Foisset, Le Président de Brosses Histoire des lettres et Parlement au 18ème siècle, 86,87,89,142,322,346,522,527, Olivier-Fulgence, 1842, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9725787z/f94.image.r=Neuville; Albert Bouchet, Histoire des prieurs de l'ancien chapitre noble de Neuville-les-Dames, 1889, Archives départementales de l'Ain / BIB E 45; Octave Morel, Le prieuré de filles nobles de Neuville-les-Dames 1158-1755, Archives Départementales de l'Ain / BIB TU 43; Minutes notarales Maitre Reffay, Archives Départementales de l'Ain / 3E 20 605
Maison canoniale, L'Aubier
Fiche édifice : 128
Commune : Neuville-les-Dames (Ain, France)
Rédacteur de la notice : vigier thierry
Type : Maison canoniale
Architecte : Zola
Fonction : Ces deux maisons construites à usage d'habitation pour les chanoinesses sont aujourd'hui en attente d'une reconversion.
Datation : 3e quart 18e siècle
Description : Il s'agit d'un bâtiment rectangulaire composé de deux maisons canoniales mitoyennes, construites en même temps et à l'identique, faisant parti d'un alignement de cinq maisons, situé entre la place du Chapitre et la place des Chanoinesses. Sur la façade ouest, un soubassement de 60 cm de haut débordant de 4 cm du reste de la façade (cf image des soupiraux) en briques et galets est recouvert d'un crépi. La demeure s'élève sur quatre niveaux, comme toutes les maisons situées sur cette place. Le dernier niveau est éclairé par des œils-de-bœuf, inclus dans une frise peinte aux dessins géométriques soulignant les parties constitutives de ce niveau. L'enduit de couleur ocre est surligné par des lignes rouges espacées de 40 cm sur toute la longueur des façades est et ouest jusqu'au premier étage, sur toute la hauteur pour la partie sud. Sur la façade est donnant sur la place du Chapitre, un escalier à double volée à montée convergente avec une rampe en fer forgé aboutit à deux portes d'entrée à deux battants. Les encadrements réalisés en pierre taillée montrent un linteau monolithe et des piédroits constitués de plusieurs pierres de taille. Ces portes sont décorées avec des moulures et surmontées chacune d'une imposte vitrée. Des persiennes en bois habillent les fenêtres rectangulaires encadrées de pierres taillées aux deuxième et troisième niveaux des façades est et ouest. Des soupiraux en arc monolithe éclairent le premier niveau et sont protégés par des barreaux. Des tuiles plates recouvrent le toit en croupe.
Matériaux gros oeuvre : Galet,Brique
Matériaux ouvertures : Pierre taillée,Brique
Matériaux couvertures : Tuile plate
Historique : En 1760, la Prieure, inquiète de l'augmentation du nombre des postulantes désireuses d'entrer au Chapitre, s'adresse à l’architecte et entrepreneur Zola pour dresser le plan d'un alignement de nouvelles maisons. Ces constructions sont érigées en dehors du périmètre du Chapitre devenu trop restreint. Après la validation du projet par l'assemblée capitulaire, cinq maisons sont réalisées au fil du temps. Les deux premières dont il est question ici, proches des églises, sont bâties en même temps à la demande de deux familles de Bourgogne : Damas de Cormaillon et Chastenay de Lanty. Elles forment un ensemble cohérent, reliées entre elles par les sous-sols. Les chanoinesses y vivent jusqu'à la Révolution, période à laquelle ces bâtiments sont vendus en tant que biens nationaux. Plusieurs propriétaires se succédèrent. L'abbé Sauvage les acquiert et les donne en 1838 à la congrégation des sœurs de Saint-Joseph. Elles érigent une chapelle au rez-de-chaussée avec un clocheton sur le toit, démonté en 1974. Elles créent une école libre pour filles et indigentes ainsi qu'un hospice et une apothicairerie. La commune de Neuville-les-Dames achète ces deux bâtiments en 1959 et les louent aux établissements Vulcain, puis Lafont pour créer une usine de fabrication de vêtements de travail jusqu'en 1987. Le bâtiment est vendu le 22 avril 1987 à M. Michelon et Mlle Ravassard pour être transformé en maison de retraite" l'Aubier" qui reste ouverte jusqu'en 2016. La commune est à nouveau propriétaire de ces lieux depuis octobre 2019.
Geolocalisation WGS84 : 46.162757161159305 - 5.002607418947136
Protection : Aucune
Documentation : A. Gourmand, Notice sur l'ancien chapitre noble de Neuville-les-Dames, imprimerie Millet Bottier, 1865, Archives départementales de l'Ain / BIB D875; Lucien Charrin, Neuville les Dames des origines à nos jours, Regain, 1993, Archives départementales de l'Ain / BIB TU 281; Albert Bouchet, Histoire des prieurs de l'ancien chapitre noble de Neuville-les-Dames, 1889, Archives départementales de l'Ain / BIB E 45; L'Aubier, Archives communales de Neuville-les-Dames; Donation Sauvage , 1838, Archives départementales de l'Ain / 3E 20854