Identité culturelle du Bugey-Valromey

L’identité culturelle du Bugey s’incarne parfaitement en la personne d’Anthelme Brillat-Savarin, célèbre humaniste du 18e siècle, juriste, musicien, écrivain, homme politique et par-dessus tout fin gastronome ! Né à Belley, il évoque son Bugey natal, qu’il appelle son « jardin anglais de 100 lieues carrées ».

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Un peu d'histoire

C’est entre 13 et 10 000 ans avant Jésus-Christ, à l’époque magdalénienne, que les abris sous roche des vallées du Suran et de l’Ain sont habités. Les chasseurs-cueilleurs se nourrissent de viande de renne, de baies, de poissons. Puis, le climat se réchauffant, les glaciers fondent et les chasseurs occupent tout le territoire. 3 000 ans avant Jésus-Christ, les premiers paysans du néolithique venus du Sud s’installent dans les vallées fertiles et empruntent la cluse de Nantua et celle des Hôpitaux où se déploie la vallée de l’Albarine. Le Rhône et l’Ain délimitent le massif. De nombreuses rivières irriguent le territoire. Elles s’étalent doucement dans les vallées et creusent parfois des gorges, ou se jettent en cascades. Sources et rivières se perdent en marais, alimentent étangs et lacs, en particulier vers Virieu-le-Grand, Belley… autant de lieux de mystère, de poésie, propices à l’imaginaire et aux contes.

Au fil des siècles, le courage ne manque pas aux habitants du Bugey pour défricher, cultiver, planter les vignes, exploiter les forêts, développer les troupeaux… Hommes, femmes et enfants s’activent aux champs, comme à l’échoppe ou à l’atelier. Pour subsister, les laboureurs se font peigneurs de chanvre ou greffeurs de vigne dans les régions voisines. Les femmes prennent en nourrice des enfants venus d’ailleurs…

Le caractère pugnace et créatif du bugiste l’a sauvé de bien des situations. Au cours du 19e siècle, bourgs et villes se développent autour de nouvelles activités : travail de la corne puis des matières plastiques dans la région d’Oyonnax, scieries, tournage sur bois et tabletterie dans le Haut-Bugey, développement des fromageries ou « fruitières » dans de nombreuses communes, du vignoble vers Vongnes, Flaxieu, Seyssel… travail de la soie à Saint-Rambert et à Jujurieux… Le chemin de fer et les gares d’Ambérieu et de Culoz facilitent l’essor économique du massif.

Au 20e siècle, le Rhône domestiqué par des barrages permet une importante production hydro-électrique ; le réseau routier s’étend. La pierre du Bugey, déjà appréciée des romains, est exploitée à grande échelle dans les nombreuses carrières d’Hauteville, de Champdor, de Villebois…


L'âme du Bugey

L’âme bugiste se fond dans les forêts profondes du Haut Bugey, les grands espaces du Val d’Hauteville-Brénod, de l’Oignin, au creux des combes herbeuses du Retord, le long des sentiers de la Michaille et du Mollard de Don, dans les collines de Cerdon, dans la douceur du Valromey et du bassin de Belley.

La culture romaine imprègne le territoire au 1er siècle de notre ère… Briord, Belley, Izernore, Poncin, et bien d’autres sites encore sont riches de traces ! Rêvons, c’est peut-être grâce à quelque centurion que l’on peut profiter des riants paysages du vignoble de Cheignieu ! La rigueur du climat, qui façonne les hommes, s’estompe dans la douceur de ce pays qu’on pourrait dire « de cocagne »…

Mais fi de tous ces propos ! Allons découvrir ensemble le Bugey à la suite du baron Raverat et des premiers touristes de 19siècle ! A la façon des peintres séduits par le pittoresque des lieux, à la manière du randonneur attiré par cette nature secrète, sur les pas d’Henriette d’Angeville… Comme elle, gardons un esprit de conquête ! Mais vous qui avez l’esprit si curieux, qui souhaitez comprendre ce qu’est le riche caractère du pays et des hommes du Bugey, rappelez-vous les mots de Paul Claudel : c’est dans ce pays « là » que « se négocie le difficile arbitrage entre le Nord et le Midi ».


Les paysages du Bugey source d'inspiration des artistes

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Antoine Duclaux, Paysage en Bugey, le château de Champollon (Saint-Jean-le-Vieux)

Dès le 19e siècle, de nombreux artistes trouvent dans les paysages du Bugey une source d’inspiration. 

Si d’autres artistes ont été inspirés par le Bugey, Antoine Duclaux (1783-1868) est l’un des premiers à s’y installer et à y revenir régulièrement comme le font dans la seconde moitié du 19e siècle Hélène Pourra, Adolphe Appian ou Henri Bidauld. Le Bugey d’Antoine Duclaux (1783-1868) est celui de la douceur que l’on retrouve dans les traits de ses dessins, comme dans la tonalité de sa peinture. Entre Ambérieu-en-Bugey et Poncin, prolongeant parfois jusqu’à Martignat, l’artiste aime le plus souvent représenter le calme de cette portion du territoire bugiste. 

« Chaumière en Bugey » du lyonnais Charles Rouvière (1866-1936), exposé au Salon de 1912, évoque les travaux quotidiens et l’ambiance sereine dans un village bugiste aux habitations rustiques caractérisées par les pignons de lauzes en « pas de moineaux ». Les couleurs claires et la touche très empâtée qui fait vibrer la lumière, rendent la touffeur estivale en montagne.



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