Dispositifs selon la faune

Les kilomètres de linéaires grandement circulés que représentent nos routes départementales sont autant d'obstacles à franchir pour les animaux.

Afin de limiter la fragmentation de leurs habitats et préserver la biodiversité, le Département de l’Ain travaille activement avec ses partenaires à garder perméable l'ensemble de ses infrastructures et notamment sur des tronçons que l'on sait emprunté par la faune.

Mais où agir en priorité ? De nombreux points de conflits sont ciblés à l'échelle régionale par le SRADDET (anciennement SRCE).

En parallèle, le Département de l'Ain travaille avec ses partenaires les plus actifs à la recherche des secteurs les plus sensibles en terme d'écrasements et sur lesquels il devient urgent d'agir.

 (jpg - 35 Ko)

Les écrasements d'amphibiens

 (jpg - 61 Ko)

Aperçu des enjeux en terme d'écrasements d'amphibiens sur le Département de l'Ain

Les amphibiens (crapauds, grenouilles, tritons...etc) hibernent tout l'hiver en forêt, à l’abri dans les sous-bois. Dès la fonte des neiges, ils réalisent leur migration vers leur secteur de reproduction. Ainsi ils rejoignent les mares ou étangs à proximité, lieux de leur ponte. Lorsqu'une route sépare la forêt de la zone humide, il y a des centaines, voire des miliers d'amphibiens qui peuvent-être écrasés par les automobilistes surtout sur des secteurs de fort trafic routier.

La LPO, partenaires du Département sur ces problématiques d'écrasement d'amphibiens travaille sur de nombreux secteurs afin de mieux comprendre la fonctionnalité des continuités (espèces, périodicité des déplacements et des écrasements,...) et trouver des solutions pérennes à la restauration de la perméabilité.
 
Ces études de population consiste à mettre en place des filets temporaires pour divers objectifs : sauver une grande partie de la population mais aussi pour comptabiliser et mieux connaître les individus. Une fois l'espèce cible identifiée et l'exacte localisation des couloirs de migrations connues, des actions spécifiques peuvent être envisagées.
 
La LPO a pu définir des secteurs prioritaires d'interventions sur lesquels des opérations de dispositifs temporaires ou perennes peuvent être mis en place pour les AMPHIBIENS.
 
 
 



Dispositif temporaire sur la RD1504 (jpg - 4713 Ko)

Aperçu du dispositif temporaire au niveau du lieu dit des Hôpitaux sur la commune de la Burbanche

Mise en oeuvre d'un aménagement perenne sur la RD 1504 à la Burbanche

Le site d’écrasement de « la Burbanche, à la Cluse des Hôpitaux » sur la RD1504, est un des sites les plus importants du département où la circulation routière a un fort impact sur la population d’amphibiens. La quatrième année d'étude sur le site grâce à la mise en place de dispositifs temporaires permet une nouvelle fois de confirmer la localisation d’un couloir de migration.

  • Ce secteur de la RD1504 a été identifié, au niveau régional, comme « point de conflit » à restaurer,
  • Depuis 2015, le CD01 en partenariat avec la LPO, met en place des dispositifs « temporaires » annuels pour en savoir plus sur la population, les espèces et le couloir de migration
  • Les travaux d'aménagement de la RD1504 permettent de sécuriser la chaussée de cette route très fréquentée et d’assurer sa perméabilité pour la forte population d’amphibiens (en déclin),
  • Les travaux et suivi du crapauduc sont soutenus par l’Agence de l’Eau au titre de son appel à projet Biodiversité de 2021, pour la restauration du corridor écologique lié à la trame turquoise.

 

 => La maîtrise d’ouvrage départementale du Crapauduc de la Burbanche a été approuvée en Commission permanente du 19/07/2021

 


Panneau mis en place in situ (jpg - 170 Ko)

Panneau de sensibilisation mis en place in situ

Exemple de mise en place de dispositif temporaire sur la R76 à FARGES

Depuis 2015 à Farges un dispositif est mis en place pour sauver les salamandres lors de leur migration automnale (retour en hibernation dans les sous-bois) et au printemps afin d’étudier la migration prénuptiale.

Cette espèce a un comportement quelque peu différent des autres amphibiens et fait l'objet d'une analyse de population et de comportement par la LPO afin d'adapter au mieux le dispositif à mettre en place.

Cette action est possible comme toutes les autres grâce à de nombreux bénévoles.

Une veille météo est mise en place durant ces périodes afin de faire un appel aux bénévoles lorsqu'il pleut (les salamandres ne sortant que par temps humide).

Pour de plus amples renseignements :

alexandre.roux@lpo.fr


Les écrasements avec la grande faune

 (jpg - 225 Ko)

Entre piémont du Jura et plaine du Rhône, la 2x2 voies représente un obstacle difficilement franchissable au sein d’un grand continuum écologique d’intérêt international notamment inscrit dans le SRCE comme d’intérêt régional. S’additionnant à l’étalement urbain dans la plaine, cette rupture fragmente les habitats pour de nombreuses espèces. Les déplacements se réalisent malgré tout, pouvant entrainer de graves conflits faune /automobilistes. Il s’agit donc d’améliorer la perméabilité de l’ensemble du linéaire de la RD 884 pour l’ensemble des espèces cibles de ce territoire, grande faune mais aussi petite et moyenne faune en travaillant notamment l’efficacité des passages effectifs.

Suite aux données croisées de l’accidentologie et de la connaissance des écrasements à la signature du contrat, l’effort a été retenu sur 2 secteurs problématiques identifiés prioritaires sur la commune de Péron, zone de construction de l’ECOPONT et sur celle de Saint Jean Gonville, zone objet de la déconstruction de la GBA, dont le projet actuel de détecteurs de faune.


Aperçu de l'Ecopont sur la commune de Péron (png - 6844 Ko)

Aperçu de l'Ecopont sur la commune de Péron

ECOPONT de PERON

 L’Ecopont de Péron est une première nationale sur une route départementale en service, porté par un Département. Cette opération novatrice et exemplaire de restauration de la perméabilité écologique traite deux enjeux primordiaux pour le Département de l’Ain : l’enjeu de sécurité routière et celui de préserver les continuités écologiques.

L’objectif de restaurer ce couloir identifié, interrompu par la RD 884, coïncidait avec la volonté de résoudre le problème croissant de sécurité routière (nombreux accidents répertoriés) lié aux collisions entre automobilistes et la faune, sur un des points de conflit prioritaire d’ores et déjà localisé à Peron.

La construction de cet Ecopont a donc pour double finalité, de limiter le risque d’accident sur le secteur le plus conflictuel des 16 km de linéaire de la RD 884 et de restaurer la continuité écologique.

Cette opération a pu se réaliser grâce au soutien financier de 20 % de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et 60% de l’Europe au titre des fonds FEDER régionaux.

 

En savoir plus sur le projet ECOPONT

Défi écologique relevé pour la sécurité de tous !


Aperçu du dispositif d'avertissement après détection (jpg - 2193 Ko)

Aperçu du dispositif d'avertissement s'enclenchant lorsqu'il y a détection de faune

Détecteurs de faune

La mesure de déconstruction de la glissière à béton armé sur certains secteurs est une des autres mesures contractualisées au sein du contrat vert et bleue de Mandement Pays de Gex, en complément de la mesure de construction d’un passage à faune supérieur. La mise en place de détecteurs de faune en est la réalisation concrète après objectivation des données et contraintes techniques.

Le projet en maitrise d’ouvrage Département de l’Ain, de mise en place de dispositifs de détections de la faune et d’avertissement des automobilistes est une des mesures complémentaires à l’Ecopont afin de traiter l’ensemble du linéaire problématique de la RD884. Celui-ci répond à des enjeux bien entendu locaux, mais aussi transfrontalier régional et national.

Le Département de l’Ain valide le portage de cette mesure au printemps 2019, dans le cadre de sa politique ENS via le Plan nature, alors que l’Ecopont est en fonction.

Cette opération presque aussi novatrice que la construction d’un Ecopont, répond à l’enjeu de sécurité routière et celui de préservation des continuités écologiques. Avec la même idée que celle actée pour la déconstruction d’une partie de la GBA, cette opération vise à assurer les déplacements de la faune ; en effet ce dispositif permet d’avertir les automobilistes de la présence proche d’un animal et en assure une certaine éviction d’accident.

En savoir plus sur le projet complémentaire à l'Ecopont : le dispositif de détection de la faune

En savoir plus sur le dispositif utilisé

 


Partenariats essentiels

 (jpg - 293 Ko)

Le Département de l’Ain, gestionnaire de ses infrastructures et maître d’ouvrage a bénéficié en plus du soutien financier de l'Europe, de la Région et de l'Agence de l'eau Rhône Méditerranéen, de l’appui technique de nombreux autres partenaires (Fédération départementale des Chasseurs, Société de Chasse de Péron, Lieutenant de louveterie, Ligue pour la protection des oiseaux, conservatoire d’Espace Naturel Rhône Alpes) et acteurs locaux (Pays de Gex agglomération, canton de Genève, Commune de Péron, de Farge et de la Burbanche) pour le montage des opérations ci-dessus.

De plus un partenariat et une adhésion locale forte ont aussi été essentiels.

Ecopont et détecteurs de faune :

Le projet Ecopont a d’été récompensé par l’IDDRIM en 2015 pour cette démarche innovante et partenariale. Le partenariat en place avec la Fédération des chasseurs de l’Ain permet le suivi et la gestion de ces équipements. La société de chasse Saint-Hubert du Gralet de Péron, relai local, permet de veiller au bon entretien des aménagements écologiques.

La Fédération des chasseurs de l’Ain permet d'une part une veille et l'analyse des relevés de pièges photographiques pour l'écopont et d'autres part grâce à leur connaissance de la faune locale, une interprétation des vidéos disponibles de chacunes des détections.

Crapauduc :

L'aménagement pérenne pour les amphibiens a été réalisé grâce au partenariat avec la LPO qui assure aussi le suivi de la population et de la fonctionnalité de cette infrastructure.

De plus, le travail avec le CEN RA permet d'assurer la connaissance des propriétaires fonciers et une animation foncière des pourtours du crapauduc, essentielle à la bonne compréhension deu public.


Carte des relevés pour 2017 et 2018 (png - 592 Ko)

Points orange : Relevés 2017 Points rouges : Relevés 2018

Vigifaune, une application simple d'utilisation !

La plateforme internet VIGIFAUNE a été créée pour permettre à toute personne observant un animal sauvage mort à cause du trafic routier, ferroviaire ou noyé dans un canal, de faire remonter instantanément l’information géoréférencée (coordonnées X-Y) à l’aide d’une application pour les téléphones mobiles.

Elle recense ainsi les tronçons accidentogènes en vue de mettre en place une politique de réduction des impacts des infrastructures sur les besoins de déplacements de la faune sauvage,  et d’amélioration de la sécurité des usagers de la route.

Vous observez un animal écrasé ?

Arrêtez-vous à côté, et Vigifaune vous permet d’enregistrer la date de l’observation (automatique), la position GPS (automatique), l’espèce, éventuellement l’âge et le sexe, ainsi que le type de route concerné. Vous pouvez joindre une photographie permettant de vérifier les informations a posteriori.

(NE PAS UTILISER EN CONDUISANT)

La plateforme compte aujourd’hui plus de 2 700 utilisateurs inscrits, et a permis de faire remonter plus de 6 500 cas de mortalité d’animaux sauvages sur les routes dans notre région au cours des années 2017 et 2018.


L’application est gratuite et disponible pour les smartphones Androïd et iOS.

La plateforme Vigifaune a été créée avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes