Fêtes familiales, âges de la vie

Dans l'Ain comme partout dans le monde, les différentes étapes de la vie suivent des rites. Le temps des fiançailles et du mariage sont conditionnés par ses traditions qui se perpétuent parfois encore aujourd'hui.

Noce bressane, tableau (jpg - 127 Ko)

Les approchailles

Détail tableau Au sermon, souvenir de Bresse (jpg - 298 Ko)

Paul de la Boulaye, 1879, détail tableau Au sermon, souvenir de Bresse présenté au musée de la Bresse

Pour trouver l’élu(e) de son cœur, il faut surmonter sa timidité. Les rencontres peuvent se faire lors des veillées (système plutôt bressan), à la fruitière, aux champs, aux fêtes patronales, au bal, à un mariage. En Revermont et en Bresse, les filles à marier ont une bride rouge accrochée à leur coiffe - le rouge symbolise ici la virginité. On disait également que celles qui laissaient dépasser leur jupon recherchait une belle-mère...

Dans le Revermont, la coutume est à l'endogamie de lieu et de classe sociale. Aussi, lorsqu'une fille trouve un mari dans un village voisin, la jeune fille trouve sur son chemin en quittant le village un obstacle en travers de sa route, installé par les garçons de son propre village. Cette coutume se retrouve dans la Bresse voisine.


Le temps des accordailles

Les accordailles sont le temps des tractations officialisées par le contrat de mariage, surtout chez les cultivateurs.

Souvent une connaissance ou un parent de la famille, joue le rôle d’entremetteur entre les deux jeunes gens ou les deux familles. Ce sont rarement des mariages d’amour. Les mariages sont arrangés pour agrandir une propriété, renforcer les liens entre deux familles et il n’est donc pas rare d’épouser son cousin germain.

Ce ne sont jamais les futurs époux qui négocient mais leurs parents. Une fois les arrangements conclus, le père ou l’oncle du garçon se rend chez la jeune fille afin de demander sa main à son père.


Les fiançailles

Une fois les accordailles conclues, il est temps de le faire savoir. C’est le moment des fiançailles.

Les fiancés accompagnés d’un garçon ou d’une fille d’honneur se rendent dans la famille et chez leurs connaissances pour annoncer leur future union.Les jeunes filles offrent des dragées (« froumaille ») dans un panier d'osier et les jeunes hommes une prise de tabac.

Un repas de fiançailles a lieu dans la famille de la fiancée. Le futur époux organise ensuite un repas avec ses amis pour enterrer sa vie de garçon tandis que sa promise rend visite à ses amies.


Les épousailles

 (jpg - 540 Ko)

Mariage en Revermont, fin 19e, début 20e siècle, photo présentée au musée du Revermont

Le jour des noces, la mariée, en noir puis en blanc à partir de la moitié du 19e siècle, est en tête du cortège tandis que son futur époux clos la marche avec sa mère. Les mariés sortent ensemble de l’église. S’ensuit le repas de noce, rite important symbolisant l’union des deux familles. Pantagruélique, il est interrompu avant le dessert par le bal que la mariée ouvre soit avec son père, soit avec l’un des garçons d’honneur.

Il est de coutume d’empêcher les mariées d’aller se coucher pour retarder leur union et après les avoir cherché au petit matin, le fameux pot de chambre leur est offert. 

Généralement le couple s’installe dans la famille du mari et les deux générations doivent cohabiter, ce qui n’est pas toujours chose facile.

Ces usages existent encore de nos jours plus ou moins suivis selon les régions.




Les mots à comprendre

Endogamie : obligation, par les membres de certaines tribus et par extension villages, de se marrier dans leur propre village.

Fruitière : appelation régionale (Ain, Franche-Comté, Savoie, Isère, Suisse) pour désigner le lieu où l'on fabrique du fromage.

A lire sur le sujet

Voisines, marions-nous. Le mariage en Revermont (1850 - 1940), association des amis du musée du Revermont - patrimoine vivant, Treffort-Cuisiat, 1998