Se souvenir de Rose

À l'occasion de la Journée nationale du souvenir de la Déportation, le 25 avril 2021, le musée de la Résistance et de la Déportation de l'Ain a rendu hommage aux victimes déportées dans les camps nazis et a présenté le parcours de Rose Gouilloux, épouse Deville.

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Rose et sa famille habitent une des fermes du hameau de Chougeat dans le Haut-Bugey. En 1943, à seulement 21 ans, elle ravitaille les réfractaires au STO (Service du travail obligatoire, organisé en 1942-1943 par une série de lois promulguées par le gouvernement de Vichy, à la demande des autorités allemandes) dans les grottes avoisinantes. Par la suite, un maquis se forme à proximité et elle sert d’agent de liaison.

Malheureusement, l’opération de représailles Frühling, menée par les Allemands aidés par la Milice, touche notamment le hameau de Chougeat. Le 11 avril 1944, en ce lundi de Pâques, les fermes sont pillées, incendiées et 8 personnes sont arrêtées sans explication. Rose et son frère Alphonse en font partie.

Ils sont d’abord conduits à Oyonnax pour un interrogatoire, avant d’être amenés à l’école de Santé de Lyon, siège de la Gestapo. Après un internement à la prison de Montluc, Rose est transférée à Romainville, avant son départ le 13 mai 1944 pour le camp de concentration de Ravensbrück. Elle y restera en quarantaine, puis sera transférée à Zwodao, un kommando dépendant de Flossenbürg.

Rose et son frère survivent et reviennent en 1945. Dès la création du musée, elle s’investit dans l’accueil du public et rencontre régulièrement des élèves pour leur transmettre son expérience de la déportation. Elle meurt en 2011.

 

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Carte de rescapée de Monluc, de Rose Gouilloux


« Avant la nuit »

En 2017, la compagnie du Bord de l’Eau crée et met en scène son témoignage, entre théâtre documentaire et hommage dont la première sera donnée le 28 avril 2017 au Musée de la Résistance et de la Déportation de Nantua.

Rose Deville témoigne, avec beaucoup d’authenticité, de sa déportation. Elle raconte son histoire, l’histoire d’« une sauvageonne, une simple gardienne de moutons » âgée de 22 ans qui voulait juste aider ceux qui en avaient besoin sans imaginer la suite « On prenait des risques un peu inconsciemment ».

La suite c’est un long cheminement pour l’horreur, Montluc, Ravensbrück, Zwodau à 100 km de Prague, dernière station... avant la nuit. Le texte est une transcription d’un des nombreux témoignages publics que Rose a donnés bien après la guerre. Dans une mise en scène sobre mais très évocatrice, histoire vraie, théâtre, lecture, musique et vidéo, mettent en relief cette parole brute, sans retouche. Un témoignage saisissant d’une personne lambda déportée parmi les déportés, perdue dans une longue liste. C’était Rose, une joie de vivre, un moral d’acier même à l’épreuve des camps.

France 3

Retrouvez des extraits du spectacle



Venir au musée de la Résistance

Depuis LYON par l’autoroute
Prendre l'A42 direction Bourg-en-Bresse/Genève jusqu’à Pont d'Ain, puis prendre l'A40 direction Genève, sortie n° 8 Saint-Martin-du-Fresne

Depuis GENÈVE par l’autoroute
Prendre l'A40 direction Bourg-en-Bresse/Lyon, sortie n° 9 Sylans

Depuis PARIS par l’autoroute
Prendre l'A40 direction  Genève, sortie n° 8 Saint-Martin-du-Fresne