Dombes

Sur le plateau de la Dombes, l’étang est la figure centrale du paysage. Dans les petits vallons d’origine glaciaire, plus de mille étangs artificiels constituent un système économique spécifique, avec pêche et mises en cultures suite aux vidanges successives.

 (jpg - 4255 Ko)

Géologie et géomorphologie

Le territoire de la Dombes appartient à la dépression de la Bresse, fossé d’effondrement (rift) à important remplissage tertiaire.

La géomorphologie du plateau dombiste, en forme de toit à double pente conditionne un réseau hydrographique modeste qui relève d’une alimentation liée uniquement aux précipitations.

La majeure partie du plateau dombiste s’incline doucement vers le nord/nord-ouest, entraînant le cours de ses plus importantes rivières, la Veyle et la Chalaronne vers la Saône.

Aperçu de l'histoire géologique de la Bresse, de la Dombes et du Bas Dauphiné, novembre 1993 (France, 1993). © ANDRA / BRGM


Biodiversité et enjeux

 (png - 252 Ko)

L’étang dombiste est une réelle particularité du territoire. L’étang, sa ceinture végétale et les milieux terrestres associés forment un écosystème complexe lié à l’activité agricole et piscicole.

Les méthodes de gestion et d’exploitation conditionnent directement la qualité des milieux qui hébergent de nombreuses espèces d’oiseaux d’eau rares (Blongios nain, Canard chipeau, Canard souchet, Crabier chevelu, Echasse blanche, Fuligule milouin, Sarcelle d'été, Sarcelle d'hiver). Pour les oiseaux d’eau, la Dombes joue un rôle essentiel en termes de halte migratoire et d’hivernage et est une région d’importance nationale et internationale.

Par ailleurs, le papillon Cuivré des marais et la libellule Leucorrhine à gros thorax y présentent encore des populations importantes. La flore patrimoniale est composée entre autres d’espèces aquatiques comme le Flûteau nageant et la Marsilée à quatre feuilles. Le cortège d’amphibiens est composé d’espèces rares et patrimoniales comme le Triton crêté, le Triton ponctué ou la Rainette arboricole.

Il existe un enjeu d’importance nationale autour de la préservation du réseau des étangs et de leurs structures annexes. La question du réseau bocager formé par les haies se pose dans les mêmes termes qu’en Bresse, sur la partie occidentale de la Dombes, dans un secteur encore préservé.


Menaces et politiques de développement

 (jpg - 3155 Ko)

Étang de Dombes

Les nouvelles politiques agricoles ont stratégiquement permis de développer les productions identitaires sur des territoires spécifiques. Ces paysages ruraux reconnus comme patrimoniaux reposent sur des équilibres ancestraux fragiles.

Néanmoins, la filière économique construite autour de l’étang dombiste peine dans le contexte actuel : stagnation des prix du poisson, coût de l’entretien des réseaux hydrauliques, concurrence avec l’achat pour les loisirs, développement d’espèces envahissantes ou prédatrices…

Dans ce cadre, le Département de l'Ain a souhaité soutenir la filière avec l'élaboration du livre blanc de la filière piscicole, qui permet notamment de prendre en compte les richesses naturalistes de l'étang et de ses annexes.

 

Le parc des oiseaux de Villars les Dombes est un point central de valorisation pédagogique de la Dombes avec une notoriété extra-départementale.



Les mots à comprendre

Etang : Un étang est une étendue d'eau stagnante, peu profonde, de surface relativement petite (jusqu'à quelques dizaines d'hectares), résultant de l'imperméabilité du sol.

Halte migratoire : Au début de l'automne, beaucoup d'oiseaux migrent sur de longues distances, principalement depuis les zones tempérées, vers le sud, puis reviennent vers le nord au cours du printemps. C'est notamment une manière pour ces espèces d'échapper à un changement d'habitat ou une baisse de disponibilité de nourriture liée aux rigueurs d'un climat défavorable, mais est aussi une maximisation des chances de reproduction. Lors de leur déplacement ces oiseaux peuvent être amener à s'arrêter pour refaire le plein d'énergie.

Hivernage : les oiseaux migrateurs hivernent sur certains sites au terme de leur migration automnale. On entend donc ici l'hivernage comme une période de ravitaillement en attendant le retour vers les sites de nidification.