Val-de-Saône

Depuis sa source dans les Vosges jusqu'à sa confluence avec le Rhône à Lyon, la Saône parcourt 480 km. Le Val-de-Saône est une grande plaine inondable dont l'état de conservation est globalement plus favorable que celui d’autres sites français. Les prairies inondables du val de Saône représentent ainsi une zone humide remarquable à l’échelle de la France. C’est aussi la plus étendue du bassin Rhône-Méditerranée & Corse.

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Géologie et géomorphologie

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Coupe géologique au niveau de Montmerle-sur-Saône. Aperçu de la topographie.

La Saône a globalement une pente très faible, ce qui explique son cours lent, et les inondations fréquentes qui conditionnent le rythme des pratiques agricoles. Les formations sableuses récentes dominent, propice à une certaine pratique.

Certaines vallées du bassin versant, sont plus marquées et structurent le paysage, c'est le cas de la Seille. Les secteurs devenus exclusivement cultivés évoluent vers un openfield caractéristique de certains points du val de Saône.

Globalement orienté Sud-Est/ Nord-Ouest, le val-de-Saône donne fin à la plaine de Bresse (vallonnée présentant un paysage bocager, sous forme de collines) et au plateau Dombiste (quasi plat issu des phénomènes géologiques du quaternaire).


Biodiversité et enjeux

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Extrait du SDENS 2012

En raison de l'humidité prononcée des sols et des risques de crues, le choix d'une méthode d'exploitation s'est orienté sur la fauche, suivie en général d'un pâturage collectif d'été. Les conditions hydriques parfois extrêmes et un cycle biologique retardé ont engendré une habitude de fauche tardive, sans application de fertilisants, la prairie étant naturellement productive grâce aux apports réguliers des crues.

La Saône et ses prairies humides alluviales confèrent à ce territoire :
- une grande valeur agronomique qui a permis maraichage et pâturage
- une grande richesse en termes de biodiversité, liée aux milieux humides mais aussi au au réseau bocager en place,
- un paysage typique de grande ouverture paysagère de part et d’autre.

Les prairies humides du Val de Saône accueillent d'importantes populations d’oiseaux inféodés à ce type de milieux (Râle des genêts, Barge à queue noire, Courlis cendré, Caille des blés) ainsi qu'une flore exceptionnelle (Gratiole officinale et Fritillaire pintade). Les principaux enjeux écologiques situés sur les prairies inondables ne doivent pas faire oublier les enjeux liés aux boisements et bocages périphériques, ainsi que les sites atypiques. Les quelques boisements et milieux bocagers sont remarquables pour leur richesse écologique et leur rareté.

La Saône présente un lit mineur globalement en bon état de conservation, avec la présence de la libellule Gomphe à pattes jaunes. Sa ripisylve est relativement bien conservée avec des boisements intéressants, notamment sur les îles.

L’enjeu de ce territoire est la construction sur le long terme d’un modèle économique viable basé sur la prairie de fauche tardive, qui garantisse sa pérennité.


Menaces et politiques de développement

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Prairie du Val-de-Saône

Le Val-de-Saône est un espace charnière entre le Département de l’Ain et celui du Rhône.

A la fin des années 70 et début 80, l’activité d’élevage valorisait une surface en herbe relativement importante, notamment en prairies permanentes. La qualité des terres du val de Saône se prêtait bien à ce type d’activité. Trente ans plus tard, le paysage agricole a évolué. L’activité de maraîchage, autrefois bien présente, a fortement diminué.

Avec la diminution de l’activité d’élevage bovin et des surfaces en herbes au profit d’une activité céréalière, parfois couplée à de la production avicole et/ou porcine. Les sols à fort potentiel agronomique du val de Saône et de l’Ouest du plateau de la Dombes sont très majoritairement valorisés par les cultures céréalières.  Si les cultures céréalières présentent l’avantage d’être forte et bien structurées sur le territoire (coopératives, négociants) et de résister aux phénomènes d’urbanisation, leur développement au dépit des surfaces en herbes a eu un impact néfaste sur la biodiversité.

L’urbanisation est limitée par les zones inondables et se concentrent sur les costières, formant une quasi continuité de villages, notamment à proximité des grandes villes comme Mâcon et Lyon.

La pression de l’urbanisation rompt souvent la logique des exploitations, avec modification des pratiques culturales, et consommation de terre «productive» et rupture des équilibres. Le bocage encore bien présent sur la frange orientale, est menacé par cette urbanisation mal contrôlée. De plus, elle peut être problématique vis-à-vis du rôle de corridor biologique que joue cette entité naturelle.