Quand une verrière devient symbole

Le sanatorium Felix Mangini conserve une magnifique verrière de "Sancta Lucia", en hommage à la fille du médecin éponyme, fondateur du sanatorium et précurseur de la lutte contre la tuberculose.

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Verrière de Sainte-Lucie (détail)

Création du sanatorium Mangini

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Espace de recueillement multi-confessions du sanatorium Felix Mangini, avec la verrière de sainte Lucie

 

Un riche industriel lyonnais, Félix Mangini (1836-1902), a la douleur de perdre sa fille Lucie, victime de la tuberculose à l’âge de 21 ans. Il décide alors d’être le moteur de la lutte contre le bacille de Koch, la bactérie responsable de la tuberculose.

 

Félix Mangini s’allie à la famille Schneider, à Marc Seguin, neveu des frères Montgolfier, mais aussi à Frédéric Dumarest, médecin phtisiologue réputé, originaire d’Hauteville. En août 1900, le sanatorium Mangini reçoit ses premiers malades à Hauteville. De nombreux patients ont ainsi échappé aux griffes implacables du bacille de Koch, profitant de soins adaptés et du climat propice.

 

  

 

 

Phtisiologue : médecin pneumologue qui se consacre spécialement à la tuberculose.


Une verrière en hommage à Lucie Mangini

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Verrière de sainte Lucie conservée au sanatorium Felix Mangini

 

Dans la chapelle aujourd’hui disparue, Félix Mangini a vraisemblablement voulu rendre hommage à sa fille disparue trop jeune en commandant cette verrière. En effet Marie Louise Lucie Mangini est emportée à Cannes en 1897, juste avant son mariage. La verrière à personnage représente sainte Lucie. C’est ce qu’indique le phylactère en bas de la composition : « Sancta Lucia ».

 

Les traits du visage sont si finement exécutés que cela s’apparenterait presque à une photographie. La jeune femme aux cheveux longs blonds vénitiens remontées en chignon haut est auréolée. Elle porte un manteau bleu et brandit un glaive dans la main droite. En partie basse, une colombe aux ailes déployées tient une palme du martyre dans le bec. En partie haute, deux anges ailés semblent veiller sur elle.

 

Est-ce que le peintre-verrier et le cartonnier seraient des artistes lyonnais de l’art du vitrail ? Nous n'avons pas encore élucidé la question. Vous avez des informations sur le sujet ? contactez-nous pour nous aider à compléter notre article : site.patrimoines@ain.fr.

 

Grâce à la persévérance d’amoureux du patrimoine, la verrière a été conservée dans le cadre des travaux de rénovation. Elle illumine désormais l’espace de recueillement multi-confessions.


Sainte Lucie, martyre chrétienne

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détail du tableau "La Charité de saint Nicolas de Bari accompagnée de sainte Lucie et sainte Appoline" où l'on voit sainte Lucie tenir ses yeux sur un plateau - Chapelle du lycée agricole de Cibeins à Misérieux.

Sainte Lucie est née dans la ville de Syracuse, en Sicile, vers la fin du 3e siècle. Son amoureux éconduit la livra aux soldats romains. Elle fut alors emprisonnée, torturée puis décapitée.

 

On raconte que Lucie aurait demandé à son fiancé pourquoi il tenait tant à elle, il lui aurait répondu "Vos yeux". En réaction, la jeune fille s’arracha les yeux et les lui offrit, mais la vierge Marie aurait rendu la vue à Lucie avec des yeux encore plus beaux ! Une autre légende raconte que Lucie aurait elle-même remis ses yeux en place après que ses bourreaux les lui eurent arrachés. Son nom signifie la lumière.

 

Sa fête correspond au premier jour à partir duquel le soleil se couche plus tard que la veille dans l'hémisphère nord. Le dicton "à la sainte-Luce, le jour avance du saut d'une puce" lui rend hommage.

 

En tant que martyre chrétienne, elle est fêtée le 13 décembre. Elle marque, avec l'Avent, le début de la saison de Noël.


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