Une restauration d'envergure à la Cathédrale de Belley

Depuis la loi de séparation des églises et de l’État de 1905, les cathédrales sont propriété de l’État. Leur conservation (entretien, réparation et restauration) est assurée par le ministère de la Culture.
La cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Belley n’a jamais fait l’objet à ce jour de véritable campagne de restauration depuis sa reconstruction dans les années 1840.

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Échafaudages dans le clocher

Le projet de restauration

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Détail d'un fleuron à restaurer

Les travaux d’envergure en cours représentent sans aucun doute « l’opération du siècle » sur cet édifice qui mérite d’être mieux connu.
Les travaux concernent le clocher et ses chapelles latérales.
La restauration comprend des interventions sur :

  • les parements en pierre ;
  • les modénatures sculptées ;
  • la statuaire sommitale ;
  • les emmarchements du parvis ;
  • les vitraux, les abat-sons et l’escalier hélicoïdal intérieur en bois du
  • clocher
  • les dalles de pierre de couverture des chapelles qui n’étaient plus
  • étanches.

Les raisons du chantier

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Tour-clocher vue du sud

Si aucun désordre n’était apparent sur la structure globale de l’ouvrage, sur les parements extérieurs, des chutes de pierre se répétaient depuis plusieurs années.

Le clocher de la cathédrale de Belley est un bâtiment construit avec des pierres très dures provenant des carrières de Saint-Germain-les-Paroisses et Contrevoz. 

Les seize statues au sommet de la tour sont réalisées dans la même pierre que les parements. La perte du visage de Saint Laurent en 2014 a relancé la question des travaux sur ce clocher. Il s’agissait du plus gros détachement subi par cette statuaire depuis l’origine. 

Les travaux de restauration du clocher ont pour premier objectif la sécurité des passants et la mise hors d’eau des chapelles afin d’arrêter les infiltrations dans les maçonneries. La sécurisation des zones présentant le plus de risques devra en outre permettre leur pérennisation. Afin d’éviter le renouvellement cyclique d’une purge des façades, le projet prévoit une restauration durable par le remplacement des parties dégradées (pierres, mortier…), avec l’amélioration de certains ouvrages (protections, couverture, jointoiement, scellement d’ouvrage sculpté…).

Le clocher a aujourd’hui plus de 170 ans et hormis les travaux sur les ouvrages sommitaux, aucune grande campagne de travaux n’avait été réalisée à ce jour, à l’exception de la restauration des décors peints et des vitraux entre 1992 et 1996.


Le chantier de restauration

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Statue 9 : Saint Hippolyte

Compte-tenu de découvertes d’altérations structurelles graves sur les baies hautes, le chantier de restauration du massif occidental de la cathédrale de Belley, qui a débuté le 3 avril 2018, durera plus longtemps que prévu. Il s’achèvera en novembre 2019.
Il a démarré par le montage des installations de chantier. La mise au point de ces installations de chantier a mobilisé dans une coopération efficace, le maître d’oeuvre et la DRAC maître d’ouvrage, les services de la ville de Belley et du service départemental d'incendie et de secours de l’Ain, afin de perturber le moins possible la vie du quartier
et les passages réservés aux services publics de part et d’autre de la cathédrale.
Pendant le chantier, la cathédrale reste ouverte aux fidèles et au public.

La statuaire
Les échafaudages ont permis un examen rapproché des seize statues sommitales ornant la tour-clocher de la cathédrale. Ces statues représentent des saints locaux ou des religieux importants pour le diocèse :
Audax, Bernard de Portes, Saint Artaud, chartreux du 12e siècle et évêque de Belley, Monseigneur Devie, à l’initiative de la reconstruction de la cathédrale et qui présente la façade de la nouvelle cathédrale, Saint Rambert martyrisé en Bugey au 7e siècle, Saint Hippolyte, Ponce du Balmey, évêque au 12e siècle, Saint Barnard, Saint Laurent, Saint Domitien, Saint Irénée, Saint Antelme, Monseigneur Camus, Saint François de Sales, Saint Trivier, Monseigneur de Quincey dernier évêque de l’ancien régime.

Le laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) a été sollicité afin d’examiner et d’analyser l’état des statues :

  • les statues sont lourdement altérées ;
  • elles présentent des risques pour le public ;
  • des traitements conservatoires en place sont voués à l’échec si les statues demeurent non protégées.

La décision a été prise de déposer les statues et d’en faire des copies. Les statues originales seront conservées, nettoyées et présentées sous le porche de la cathédrale.

Les balustrades hautes, les baies hautes et l’emmarchement du parvis
Après nettoyage et examen rapproché, les pierres de taille constituant le couronnement du clocher et les meneaux des baies de la chambre des cloches montrent de très fortes altérations mettant en péril la stabilité, et la conservation des ouvrages pouvant engager
la sécurité du public.
De plus, la dépose des marches du parvis, au droit de l’ascenseur de chantier, a montré des pierres très endommagées en sous face. Ces fragilités engendrent des casses systématiques lors des déposes.
Les pathologies en élévation étaient masquées par le niveau d’encrassement de certains ouvrages, et par la position des cadres des abat-sons qui dissimulaient les meneaux des lancettes des baies hautes.

Le remplacement de tout ou partie de ces ouvrages a donc été rendu nécessaire pour assurer la stabilité et la conservation du massif occidental de la cathédrale, ainsi que la sécurité du public.
Ces travaux complémentaires consistent à :

  • réaliser un étaiement des baies de la chambre des cloches ;
  • mettre un échafaudage lourd en périphérie de la chambre des cloches pour la mise en oeuvre des meneaux ;
  • remplacer les pierres de taille des ouvrages sommitaux (balustrades, festons, pinacles) intégrant une modification de calepin de certains ouvrages (balustrades et festons) ;
  • remplacer dans leur ensemble les meneaux altérés de la chambre des cloches ;
  • mettre en place une armature afin de limiter l’effet de flambement des meneaux ;
  • remplacer des pierres constituant l’emmarchement du parvis ;
  • remplacer quelques ouvrages de sculptures complémentaires très altérés.


Article rédigé à partir du dossier de presse réalisé par la Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes